Poirot a écrit :
Jerôme a écrit :
l'Eglise qui a empêché de voir dans les empereurs des dieux vivants et d'unir loyauté politique et croyance religieuse
Cela n'est pas tout à fait vrai : si, en occident, le prince garde toujours une dimension terrestre (contrairement à Byzance par exemple), il n'en reste pas moins qu'il y a très longtemps un fantasme en europe d'union "politique" de la chrétienté. Charles Quint se voit comme ce possible unificateur.
Il est vrai qu'il y a toujours eu un fond césaro-papiste au sein du Saint-Empire, probablement hérité en partie des lubies de Charlemagne (qui se comprennent par la médiation du millénarisme).
Jerôme a écrit :
BiblioEdualk a écrit :
IlSinon, une réflexion : ne peut-on pas dire que la construction de la France est une forme de construction d'un "vaste" empire ? Les Rois de France partent d'un domaine royal restreint, et patiemment, réussissent à bâtir un des premiers Etats au sens moderne, obtiennent la reconnaissance de leur souveraineté au plan intérieur et extérieur, voient leur autorité reconnue sur un territoire largement plus vaste que le domaine royal initial..
Je ne suis pas certain de pouvoir vous suivre. En effet, la distinction entre domaine royal et fiefs est interne au royaume de France (dont les limites sont grossièrement stables durant tout le Moyen âge). Un comté ou un duché n'est qu'un fief "mouvant" de la Couronne de France et pas un Etat ou une province étranger.
Quand le comté de Toulouse est réuni au domaine il est toujours autant français qu'avant. Simplement sa situation a changé au regard du droit féodal.
En revanche quand le Dauphiné (au XIVè siècle) ou la Provence (au XVè) sont rattachés au royaume, il y a bien extension du territoire du royaume au détriment du Saint Empire. Mais ces extensions sont tardives et guère massives : outre les deux provinces citées, on peut ajouter Franche Comté,Alsace, Hainaut, Lorraine, et Corse.
Au-delà de la situation du droit, le comté de Toulouse jouissait tout de même d'une indépendance de fait, au même titre que d'autres grands domaines féodaux selon les époques (Normandie, Bourgogne...). Le Languedoc est certainement plus français après 1271 qu'avant, c'est un constat. Ça ne justifie pas pour autant les élucubrations languedociennes sur la « colonisation jacobine » qui commencerait avec la croisade des Albigeois.