Julien_b a écrit :
Bayart du n'importe quoi…ben voyons… Si les passages sont compliqués, c'est qu'ils condensent (à l'excès - mais c'est sans doute l'exercice qui le veut) nombre de références à des travaux savants au croisement de l'histoire, de la sociologie, de l'anthropologie et de la science politique que vous ne connaissez manifestement pas. Si vous ne comprenez pas, lisez d'autres choses, moins synthétiques et donc plus accessibles, avant de juger. Car déclarer que c'est "n'importe quoi" ou du "verbiage" et faire des interprétations sauvages (cf. ci-dessus : rapport sado-maso blablabla), c'est tout bonnement ridicule. Bayart a quand même participé à renouveler la connaissance des sociétés coloniales et post-coloniales d'Afrique. Les historiens professionnels le lisent, le citent, l'utilisent, travaillent avec lui (voir Romain Bertrand).
Pour vous introduire à ce qui est évoqué ici, voir son petit livre, très clair : Les études postcoloniales, un carnaval académique, Karthala, 2010.
Le terme de carnaval me paraît approprié.
Si vous avez compris quelque chose à Bayart, pourquoi ne pas l'expliquer ici ? Après tout,
ce qui se conçoit bien s'exprime clairement [Nicolas Boileau], non ?
Julien_b a écrit :
Les initiés ? Oui, d'une certaine manière. Mais les choses fonctionnent ainsi pour toute forme de savoir dès qu'on dépasse le stade de la vulgarisation… Si vous êtes enseignant, vous devez bien voir que vos élèves ne comprennent pas tout ce que vous comprenez des textes que vous leur donnez à lire (par exemple, un extrait d'un manuel). Pour certains, c'est du charabia, du verbiage… Mais dès qu'ils ont acquis un peu de connaissance sur le sujet, cela va mieux.
En l'occurrence, je pense que l'extrait de Bayart en question, effectivement bien mal inspiré, s'adresse à ceux qui maîtrisent la littérature sur le sujet dont il traite : il condense les acquis, les nouvelles problématiques historiographiques…pour dire où il se situe. Que les autres passent leur chemin. C'est pourquoi je disais qu'il vaudrait mieux choisir un ou d'autres textes qui s'adressent à un public plus large. Lire ce texte sans savoir ce que sont des "transactions hégémoniques" ou à quoi renvoie les "techniques du corps" n'a aucun intérêt car il n'a pas vocation à expliquer ces concepts. Et je suis stupéfait que l'on puisse faire preuve d'un anti-intellectualisme du genre dont on fait preuve dans cette discussion au prétexte que cela paraît compliqué, théorique, etc. Il y a quand même bien longtemps que les historiens discutent avec les sciences sociales voire avec la philosophie pour faire du meilleur travail, assez pour qu'on ne s'offusque pas quand des concepts construits sur la base d'enquêtes et de discussions d'enquêtes et d'interprétations concurrentes doivent être appris pour être compris.
PS : Ce savoir est transmissible. Allez donc voir le texte dont je vous ai parlé : il y est très clairement expliqué.
Je suis sûr que vous pouvez nous le résumer en peu de mots, s'il est si clair que ça et que vous y avez compris quelque chose, non ?