Almayrac a écrit :
Il y a quand mème un paradoxe de taille : les hommes sont plus grand au IXème siècle qu'au XVIIIème siècle. Le haut moyen age, le "dark age" pulvérise le siècles des lumières (en matière de taille) interessant non ?
Je me demande ce qu'en aurait pensé Gibbon ou Michelet s'ils avaient eu en main cette étude ?
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Des hommes du Moyen Age aussi grands que ceux d'aujourd'hui
Les hommes ayant vécu durant la première partie du Moyen Age, du 9ème au 11ème siècle plus précisément, auraient eu quelques centimètres de plus que les hommes ayant vécu quelques centaines d'années plus tard, au seuil de la Révolution Industrielle. Telle est la conclusion d'une étude menée par Richard Steckel, professeur d'économie à l'Ohio State University.
http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/vie-hommes-moyen-age-aussi-grands-ceux-aujourdhui-4475/Pas aussi paradoxal qu'il n'y paraisse. Dans "l'Histoire économique de l'Alsace"
"l'Histoire économique de l'Alsace", on découvre les conséquences sur 50 ans d'un moment particulier qui impacte en partie la taille des habitants. Comme on le sait, vers 1780-1790, il y a une suite de mauvaises récoltes => mortalité en hausse, surtout chez les nourrissons et enfants en bas-âge. Donc, diminution de la population. Mais, cet épisode a été suivi par une période où la nourriture est redevenue abondante. Du coup, la population augmente, le nombre d'enfants qui survivent augmente et ... Comme il y a tout à coup plus de bouches à nourrir, les rations individuelles disponibles diminuent. Du coup, dans les carnets des conseils de révisions, on voit baisser la taille moyenne des conscrits, on voit augmenter le nombre de conscrits refoulés pour des déficits de croissance et d'autres maladies liées aux malnutritions. Dans certains cantons alsaciens, cette situation perdurera jusqu'en 1850. En fait, il y a suffisamment à manger pour que la mortalité enfantine reste relativement basse (plus les progrès de l'hygiène publique). Mais, il n'y a pas suffisamment à manger pour qu'il n'y ai pas de conséquences sur la croissance des individus.
Mais, coté économique, cela aura une conséquence positive. Ce surplus de population rurale va être aspiré par l'industrialisation naissante. Mulhouse étant un des moteurs économiques français de l'époque, on la nomme à l'époque la Manchester française ! Ces paysans malingres qui manquent de terres à cultiver deviendront des ouvriers dans les manufactures alsaciennes et cela va doper l'économie régionale. Ils auront moins d'enfants (souvent les 2 parents doivent travailler, ce qui a des conséquences sur le nombre d'enfants). Ces enfants seront mieux nourris. Dans les campagnes, les progrès liés à la mécanisation augmenteront les rendements, ce qui permettra de mieux nourrir la population alsacienne. Les cantons qui ont des terres ingrates seront ceux où les carnets de la conscription montreront jusqu'en 1850 ces problèmes liés à la malnutrition. C'est quelque part le chemin de fer qui permettra de mieux exporter les productions et les hommes en surnombre qui va permettre de régler ces soucis.
La taille des gens dépend de la nourriture disponible par personne. Une disette sévère mais limitée dans le temps entrainera une forte mortalité enfantine. Mais, en contrepartie, elle laissera peu de traces sur la taille des enfants survivants. Des disettes moins sévères, mais à répétitions auront plus de chance d'impacter les périodes de croissance clés. Donc, les enfants qui seront soumis à un tel régime donneront des populations plus nombreuses, mais de taille plus petite. Pour bien comprendre le phénomène, il faut bien prendre en compte les divers critères. Comme nous sommes des animaux comme les autres, notre population dépend de la quantité de nourriture disponible. L'idéal serait de fournir tous les jours de l'année des rations supérieures aux besoins. En tenant compte qu'une personne qui fait des travaux manuels 8 à 10 heures par jour peut avoir besoin de 8000 calories par jour. Tandis qu'un employé actuel très assisté par des outils modernes peut se contenter de 1500 à 2500 calories. Quand l'alimentation ne couvre pas les besoins journaliers, cela a des conséquences sur la taille et sur la santé.
Comme rappelé plus haut, l'incidence sur la taille dépend de l'accès à la nourriture lors des périodes de forte croissance des enfants. L'incidence sur la santé et donc sur la morbidité dépend du déséquilibre entre les besoins et ce qui est disponible. Dans un premier temps, si on n'arrive pas à fournir les calories nécessaires, on ressent des fatigues et ont produit moins. Dans un second temps, diverses maladies apparaissent. Souvent parce qu'un organisme faible se défend moins bien des agressions microbiennes. Et la mortalité due à ces maladie va augmenter. Lors des périodes de famines, il y a des gens qui meurent de faim, mais il y a aussi des gens qui vont mourir d'un tas de maladies "opportunistes".
Les conséquences d'une disette ou d'une famine dépendent donc de l'intensité et de la durée. Une disette modérée qui dure 2 ou 3 ans, n'a pas les mêmes conséquences qu'une famine sévère qui va durer 1 mois. Suite à une disette modérée sur plusieurs années, on devrait avoir des populations relativement nombreuses, mais de petite taille. La famine sévère entrainera une mortalité importante dans les populations les plus fragiles (vieillards, nourrissons, pauvres, malades, ...), mais moins de conséquence sur la taille des populations.