Camille l'uchronique a écrit :
Ah bon, l'acte notarié avait plus de valeur que la cérémonie religieuse?!
Alors là vous m'apprenez quelque chose... J'ai toujours pensé que jusqu'à la Révolution c'étaient les documents religieux (actes de baptême/mariage) qui faisaient foi (si je puis dire...)
En fait l'Église a une telle place sous l'Ancien Régime que je ne me figure finalement pas bien le poids que pouvait avoir ou non l'administration laïque par rapport.
Pour ce qui est du mariage par rapt, je n'aurais pas dû l'évoquer parce que ce n'était pas le cas que j'avais à l'esprit en fait.
Pour être précise, je songe (encore vaguement) à écrire une fiction historique où l'un des ressorts dramatiques serait que le roi va jusqu'à truquer l'élection du Pape pour que celui-ci en retour autorise son mariage avec la fille d'un seigneur déjà formellement fiancée (mais pas encore mariée) à un autre, pour s'emparer de son duché. Si le fait qu'elle soit déjà fiancée ne compte pas du moment qu'elle n'est pas déjà mariée, c'est une partie du postulat de base de mon histoire qui tombe à l'eau...
Avant la révolution, c'est bien les cérémonies religieuses qui prévalaient. Les actes notariés, c'étaient pour compléter, éventuellement, avec un contrat de mariage.
S'il n'y avait pas de contrat de mariage (ce qui était très fréquent dans certaines régions), il n'y avait pas besoin d'actes notariés
Comme l'a dit Jean-Marc, il fallait rompre les fiancailles (devant notaire) pour se marier avec un(e) autre.
Si les fiancailles n'étaient pas rompues, l'ex-futur(e) marié(e) pouvait faire opposition au futur mariage.
J'ai trouvé un acte d'annulation des promesses, il date de 1709.
L'ex-future mariée donne à l'ex-futur marié la somme de 30 livres.
Je vous donne la transcription de l'acte:
Le neufiesme jour du mois de feuvrier mil sept cents neuf, devant nous notaires royaux apostoliques et comis d'iceux de la senechaussée de Rennes estably a Vittré et Ballazé; ont comparu en personnes Jan Losry fils de deffunt Jan Losry et de Gillette Avril authorisé de la dite Avril sa mère et tutrice sous l'authorité de Nicolas Barbot à présent son mary, d'une part et hble fille Marguerite De la Haye fille de René De la Haye et de Guyonne Heuslot, entre lesquels Losry et la dite DelaHaye a esté fait le tretté et convention qui suit, par lequel, les dits Losry et Delahaye se sont respectivement quittés et par les presentes se quittent de la promesse qu'ils s'estaient cy devans données et faittes lors de leurs fiances en l'eglise de Ballazé, moyennant la somme de trente livres que la dite Delahaye a présentement et a nostre vue comtée payée et delivrée au dit Losry sous les dites authorittés, Lequel l'a receue et s'en est contenté pour touts ses fraits et débourcés qu'il luy a
convenu faire concernant la recherche qu'il a faite de la ditte Delahaye pour mariage; au moyen de quoy, les dites partyes se sont comme
devant quittées respectivement sans nulle reservation ny recherche a quoy ils renoncent, et a fin d'estre les dites partyes entierement
mises en liberté de se pourvoir et chacun d'eux contracter mariage avec autres comme bon leur semblera...