Bonjour,
Insolence et arrogance n'ont pas la même résonance.
Dans la phrase que vous citez, j'y vois presque -avec les nuances de cette époque- un compliment.
[
Insolence : Audace excessive, insupportable ou insultante.]
Ceci n'exclut pas que l'audace ressentie par autrui comme insupportable ou insultante ne le soit en rien. Elle est ressentie comme telle pour l'autre. Dans cette phrase le mot "orgueil" aurait tout aussi bien fait l'affaire.
L'
arrogance est autre chose : [... mépris de tout, sauf de soi-même ... une opinion très avantageuse, le plus souvent exagérée, qu'on a de sa valeur personnelle aux dépens de la considération due à autrui...].
C'est un peu la capacité de jactance avec des actes qui sont bien au-dessous des mots et, en ceci, c'est une insulte à soi-même et aux autres.
Nous avons une propension à exagérer les faits ou à continuer d'y accoler des adjectifs pompeux qui n'ont parfois pas lieu d'être : Siècle des Lumières, Grand siècle, nos Grands hommes, notre "Haute couture", le "savoir faire français" etc.
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http://www.slate.fr/story/25887/meprisant-arrogant-comme-francais C'est connu : la France ne perd jamais mais est toujours trahie (d'Alésia à Waterloo) ; pour les traitres ceci va du simple "indifférent" à la grandeur française donc un "petit" à l'arbitre "acheté" et si "tout est perdu fort l'honneur..." il faut entendre par ceci que "l'honneur" a -en France- un bien plus grand prix que tout cependant notre histoire semble parfois dire du contraire et là encore on en fait des caisses : "Paris outragé etc." (comprendre avec "Paris" : la France et comprendre avec le mot "France", la "Patrie"). C'est ainsi, c'est français et ce serait agréable de pouvoir dire que c'est un a priori mais...
Tout ceci est bon enfant mais parfois l'outrance crée une sorte de rejet. On peut le ressentir dans la narration de certains épisodes historiques : la tendance est à gonfler les faits et gommer les erreurs ou toujours leur trouver des excuses, ce que l'on accorde pas à "ceux d'en face". Ce qui est "orgueil national" en France devient "bellicisme, autoritarisme, militarisme" chez les autres -surtout lorsqu'ils sont vainqueurs-.
C'est aussi et beaucoup cette notion de deux poids / deux mesures que nous infligeons aux autres. C'est une suite de fables : "Le corbeau et le renard" et tant d'autres où la France est "croquée".
Si du Bellay a évoqué la France comme cité plus haut, il est assez féroce pour le français, très courtisan et là encore notre histoire sait s'arranger des heures sombres pour en faire des séquences oubliées avant que de trouver à les présenter comme des halos de lumière ou -au pire- un martyr dont évidemment nous sortons grandis.
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http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/joachim_du_bellay/seigneur_je_ne_saurais_regarder_d_un_bon_oeil.html