Ulsikaz a écrit :
Apparemment vous ne lisez pas ce qui est écrit avant votre post. La différence : c'est que la France s'est toujours défendue d'être la patrie des droits de l'homme.
Je suppose qu'en fait vous voulez dire le contraire, c'est-à-dire que la France a toujours prétendu être la patrie des droits de l'homme.
Ulsikaz a écrit :
En se réclamant de certaines valeurs (égalité, liberté...) qu'elle a trahi durant la colonisation.
En réalité je ne pense pas que "la France" (mais qui est-ce au juste ?) ait prétendu être la patrie des droits de l'homme, hormis pendant deux ou trois brèves périodes, principalement :
- 1789-1800 pendant la Révolution, quand il s'agissait d'exporter la liberté et l'égalité à la pointe de la baïonnette (et encore, je ne crois pas qu'on parlait de "droits de l'homme" dans les discours, l'accent était plutôt mis sur la liberté et le renversement des tyrans)
- Et en gros depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, car cela lui permet de se consoler du déclin de son influence internationale.
Ce sont d'ailleurs deux périodes marquées par la douloureuse contradiction entre ces principes généreux et les impératifs d'une politique "réaliste" ou de puissance : la difficulté de la Révolution à abolir l'esclavage ; et la difficulté de la IVème République à renoncer à son empire colonial.
La colonisation de l'Algérie commence sous Charles X et Louis-Philippe ; celle de l'Indochine commence sous Napoléon III. Ces monarques ne se réclament pas, me semblent-il, de la "patrie des droits de l'homme".
Il est vrai que la IIIème République accélère le mouvement. A-t-elle "trahi" ses valeurs ? Là encore, comme pour la notion de "crime", on peut en parler à notre aise aujourd'hui et, comme il est de bon ton, accabler nos ancêtres auxquels nous sommes moralement supérieurs.
Je suis persuadé qu'en tout cas, dans leur majorité, les dirigeants colonialistes de la IIIème n'avaient pas ce sentiment de trahison mais au contraire le sentiment d'apporter le progrès (et davantage de liberté, d'égalité, d'état de droit, etc.) à des sociétés moins avancées.
Mais bon, pour le dire en quelques mots comme ThierryM ou CNE_EdG : dire que "la France a trahi ses valeurs" n'est pas un raisonnement d'historien.