1860 pour le Jura, c'est sans doute lié à l'existence dans le Haut-Jura de grandes forêts de sapins où il ne devait pas être plus gênant que ça. (forêt du Prince, forêt du Risoux, forêt du Massacre, ou même en feuillus la forêt de Chaux.)
1860, je pense que ça coïncide avec la fin des loups, pour lesquels une décision d'extermination totale avait été prise pour toute la Franche-Comté, pour une raison très rationnelle : la rage. (J'ignore si cette décision a pu concerner l'ours, mais ce n'est pas invraisemblable. Il a pu aussi pâtir de la chasse aux loups systématique.) Un loup malade de la rage attaque l'homme, et même il va entrer dans un village et en mordre plusieurs - ce qui impliquait des décès par la rage - le temps qu'il soit massacré ou abattu. Les loups tuaient, ce n'est pas sans raison que Louis Pasteur s'est attaqué au virus de la rage. L'ancien conservateur du musée des traditions populaires de Champlitte, Albert Demard, y a consacré un ouvrage passionnant, "le chemin des loups".
https://excerpts.numilog.com/books/9782307194408.pdfOn y voit que les loups ont plutôt bien résisté à la chasse et au piégeage méthodiques : il en restait quelques uns à la fin du 19e siècle.
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Et même à la fin du XIX siècle, ces fauves n'ont pas tout à fait disparu, puisque vers 1880, un chasseur de Montarlot-les-Champlitte, Monsieur RAVRY a vu une bande de 22 loups. En décembre 1907, le journal Le Nouvelliste rapporte que « les loups ont fait de nouveau leur apparition dans la région de Marnay, par suite de l'abondance de neige des jours derniers. Monsieur Pierre DEBIEL, porteur de journaux, en faisant sa tournée quotidienne a aperçu une bande de ces animaux qu'il a estimé à 17 environ. Une battue a été faite sous les ordres du Maire mais sans succès... »
Marnay est à 20 km de Besançon, dans la vallée de l'Ognon, on n'est donc pas sur la lune. En même temps ça peut être le déplacement d'une meute venue des Vosges, voire d'Allemagne. (Un phénomène qui persistera jusque dans les années 80, avec le passage très épisodique d'un loup isolé.)