Dernièrement, en annexe à une discussion, on a évoqué l'histoire du coton et de sa culture. Comme je suis d'un naturel curieux, j'ai fait quelques recherches via Scholar Google. Et là, je tombe sur une espèce d'hiatus. Le coton est issu de la graine d'une plante qui serait originaire de l'Inde. Bon, certains biologistes avancent qu'il existe aussi une variété africaine. Les archéologues ont trouvé des fibres de coton sur le site de Mohenjo-Daro dans la vallée de l’Indus. Les grecs ont été en contact avec le coton, donc les romains connaissaient son existence. Les "arbres à laine".

La culture du coton se développe au Moyen-Orient et en Afrique. Mais, en Europe, on dirait qu'on ne connaissait pas le coton, alors que le commerce de la soie est florissant, avant une époque relativement tardive. En fait, vers 1730-40, les indiennes de coton se développent et cela devient une industrie très prospère.

Je recherche des renseignements sur la place du coton en Europe entre la fin de la période romaine et le 18°siècle.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

...est-il... ? (Quand le coton est-il arrivé...?)

Les livres anciens ne sont pas toujours les moins intéressants...

RE de PW, s.v. Baumwolle

Ritter Über die geogr. Verbreitung der B. und ihr Verhältnis zur Industrie der Völker alter und neuer Zeit, Abh. Akad. Berl. 1851, 297–359.
Brandes Über das Zeitalter d. Geogr. Eudoxos. Über die antiken Namen und die geographische Verbreitung der B. im Altertum, Leipzig 1866, 71–119.
[*]Royle Culture and commerce of cotton in India, Lond. 1851.
[*]Reybaud Le coton; son régime, ses problèmes, son influence en Europe, Paris 1863.
[*]Todaro Relazione sulla cultura dei cotoni in Italia, Rom 1878.
[*]Jannasch Die europäische B.-Industrie, Berl. 1882.

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Amicalement. Chaeréphon

"Je n'espère rien, je ne crains rien, je suis libre."
http://chaerephon.e-monsite.com

Bailly = Liddell-Scott = Pape : http://chaerephon.e-monsite.com/pages/litterature/grec-ancien/bailly.html

L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert mentionne que le coton est cultivé en plusieurs endroits du Levant, dans les Indes, Orientales et Occidentales, en Sicile, dans les Pouilles et surtout aux Antilles.

Selon le Grand Larousse, édition de 1869, le coton est documenté pour la première fois par Villehardouin dans La conquête de Constantinople et Joinville mentionne dans son Histoire de Sain Louis qu’on en faisait des espèces de bonnets. Le Livre des métiers de Paris, traditionnellement daté de 1266, mentionne le métier des chapeliers de coton de Paris. Quiconques est chapeliers de coton, il puet ouvrer de lainne et de poil et de coton (titre XCII). Il s'en déduit que ce sont les croisades qui ont fait connaître le coton en Europe et qu'il fut importé dès cette époque.

Toujours selon le Grand Larousse, le coton était très employé en France dès les premières années du quatorzième siècle. On le trouvait ou cardé ou filé. Il servait à faire des mèches de chandelle, des gants et des bonnets. A Lille, on le mélangeait avec de la laine pour en fabriquer des étoffes légères, connues sous le nom de bourats. Il était importé du Portugal ou d’Angleterre.

Le coton commence à être cultivé aux Antilles dans les premières années du dix-septième siècle.

Les indiennes ont connu un fort succès en Europe avant cela. Tant et si bien qu'en France, elles furent interdites par Louis XIV, car cela concurrençait les étoffes de lin, ce qui a favorisé l'indiennage (import et travail des cotonnades) dans l'arc jurassien (Suisse principalement).

"L'interdiction du roi de France, en 1686, d'importer, d'imprimer et de porter des cotonnades a des conséquences considérables. Jusqu'à son abolition en 1759, elle favorise l'indiennage dans l'arc jurassien hors de France: à Genève, Neuchâtel, Bâle et Mulhouse. Depuis quelques années déjà, les marchands de Suisse orientale utilisent les voies commerciales connues pour écouler leurs tissus de lin. À ces fins, ils s'efforcent d'obtenir des conditions d'importation favorables à leurs produits. Il leur faut constamment défendre les allègements douaniers et fiscaux que la France accorde aux textiles suisses depuis 1516. Leurs balles de lin, envoyées à Lyon où sont entreposés les produits pour le sud de la France, transitent par Genève. Les marchands saint-gallois disposent de comptoirs à Lyon. À la faveur de ces voies de contact, ils commercialisent de plus en plus de cotonnades au XVIIIe siècle." http://www.annatextiles.ch/publications ... es/ind.htm

Lorsque l'interdiction fut levée, on assista à un renouveau de la demande de coton pour l'habillement et l'ameublement (toile de Jouy par exemple).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_ ... _en_Europe

Je pense qu'il est arrivé en Europe du temps des Croisades, mais il n'était pas cultivé, simplement importé. Le coton venait des Indes et s'est diffusé par la Perse puis les Arabes.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

L’étude sur les prix entre 1 200 et 1 800 de d’Avenel (Paris, Ernest Leroux, 1909) confirme que le coton était commercialisé en France au quatorzième siècle.

Exemples de prix pratiqués pour une livre de coton brut :
en 1319 à Paris : 1 sou et 8 deniers,
en 1387 à Paris : 3 sous et 6 deniers,
en 1408 (coton pour chandelles) en Haute Normandie : 6 sous et 8 deniers
Je n’ai pas trouvé le prix du fil de coton.

A comparer avec le prix du lin, pour une livre :
Lin à filer en 1397 à Paris : 5 sous et 7 deniers
Fil de lin en 1387 à Paris : 20 sous

Le coton était apparemment moins cher que le lin.

Il est probable que le lin n'était pas brut et qu'il avait déjà subi le rouissage.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

On pouvait trouver sur le marché des graines de lin, du lin à filer, du fil de lin fin, gros ou très gros, de différentes couleurs, blanc, brun, rouge ou vert, du fil en pelote ou en écheveau, à coudre ou pour coutil, de la ficelle à coudre, tout cela vendu au poids. On trouvait aussi des toiles de lin vendues à l’aune, plus ou moins fines, pour chemises, literie, nappes, serviettes ou sacs et même de la toile cirée.

Jean Althen, Arménien fuyant l'empire ottoman, est arrivé en France en 1736.

Je remercie tous les intervenants. Très instructif comme fil. Encore merci.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
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