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A mon sens, le débat sur l'existence ou non de la race chez les hommes et avant tout un débat sur les mots. Dans le réél, tout le monde à des yeux pour voir que les groupes humains diffèrent entre eux par leurs caractéristiques physiques. Nos physiques respectifs (Africains, Asiatiques, Caucasiens...) sont issus du milieu et du mode de vie qui nous a forgé sur des millénaires.
Un débat sur les mots, oui. Ce qui signifie que pour le poser, il est indispensable de s'accorder sur les définitions. Or, il me semble que l'un des mécanismes du racisme est précisément de tricher : utiliser "l'acceptation courante" et NON scientifique du mot "race", à coups de "on voit bien qu'il y a des différences", pour poser l'existence de races; ensuite, utiliser ce postulat pour classer, distinguer, séparer, hiérarchiser les "races" ainsi "identifiées", COMME SI c'était de façon scientifique que l'on avait démontré l'existence de races (cad, races au sens de sous-espèces).
Pour répondre à Augustin et développer la réponse de Mnémon, plutôt que des groupes aux caractères différents, il y a, surtout à notre époque de déplacements à l'échelle planétaire, des gradients.
Portez sur un graphique les données taille-poids de je ne sais plus quel pétrel antarctique, vous verrez apparaître deux pics à chaque courbe, avec de très rares valeurs intermédiaires. Un bref passage par la génétique le confirme : il y a deux sous-espèces, des grands et des petits. Faites pareil pour quelques traits humains qui, dans les cas extrêmes, semblent caractériser une race : vous aurez trop d'intermédiaires, voire carrément un gradient. Un gradient de "jaune" si j'ose dire
, par exemple, de Brest à Canton, plutôt que deux nuages de points chacun à l'opposé.
Alors :
- comment estimer qu'il existe des races au sens scientifique,
- quelle signification donner à l'existence d'une variabilité individuelle spécifique ayant pris la forme de différences physiques bien visibles après quelques milliers d'années de sédentarisation, mais qui permet désormais tous les intermédiaires à notre époque de mobilité ?
Donc, je ne vois pas de tabou concernant nos différences physiques... je dirais plutôt : oui, tout cela est l'héritage de l'adaptation à nos environnements respectifs pendant la longue époque des chasseurs-cueilleurs. Et après ?