Sujet récupéré.
Pourquoi avant la guerre de 14, l'Argentine qui avait l'un des niveaux de vie les plus élevés du monde a t-elle connut un tel déclassement par la suite ?
Il y a l'hyperinflation, le protectionnisme, le péronisme, la corruption mais encore ?
Merci.
Faget a écrit :
Ce pays est pour moi un mystère. Il possède un agriculture de rêve largement exportatrice, il est auto-suffisant en pétrole, le niveau socio-culturel est élevé. Un handicap : pas de richesse minières.
Ils ont essayé tous les types de régimes ( je ne les citerai pas ) à l'exception d'un régime marxiste ,mais dans ce cas là le remède est pire que le mal. En dépit de celà ils sont arrivés à la banqueroute : pays en cessation de paiement. Il y a eu depuis ,peut-être, une amélioration.
J'aimerai avoir des avis éclairés qui formulent un diagnostic réaliste.
txomin a écrit :
- La réussite économique de l'Argentine est basée sur l'exportation de céréales et de viandes. Pour le blé, elle profite de la disparition de la capacité exportatrice de l'Ukraïne avec les catastrophes soviétiques. Pour la viande, c'est l'apparition des bateaux frigorifiques qui permet d'alimenter l'Europe.
- Après 1929, les frontières se ferment progressivement et encore aujourd'hui l'Argentine ne peut exporter de boeuf vers l'Europe.
- Un exemple de cette réusssite argentine sont les "Brasseries Argentine Quilmès". Cette entreprise a son siège social à Paris et commence par importer les céréales nécéssaires aux brasseurs français et allemands. Le succès est tel que progressivement ses activités s'étendent. Quilmès détient bientôt des brasseries : Cerveria Quilmès, Palermo, Schlau, Buenos Ayres, Los Andes, Norte, Conchitas et Santa Fé. Une banque : le Crédit Industriel et Commercial Argentin, des immeubles à travers la Compagnie Argentine d’immeubles. Ainsi que des activités variées commerciales et industrielles, la SAFAC, la Sté d’agriculture et d’élevage, Santa Rosa (orge), Cordoba, Abatoirs argentins, Algodonera (textiles) et les tramways de Buenos Ayres.
- En 1928, la société Quilmès est la seconde capitalisation boursière française (loin derrière le canal de Suez). Mais à partir de 1948, Peron nationalise partiellement les activités du conglomérat stérilisant les investissements.
- Une autre illsutration d'une réussite suivi d'effondrement est la société du port de Rosario. Concédée en 1904 à une entreprise française de bâtiment, pour 40 ans, la société profite énormément des exportations de céréales. Les bénéfices sont faramineux et la société du port du Rosario est la 25ème capitalisation boursière française en 1928. L'activité s'effondre avec la fermeture des frontières puis le port est nationalisé en 1942.
Faget a écrit :
Donc si je comprend bien votre explication, et en résumant, c'est le passage d'une société de capilatisme libéral à une société d'économie étatique (avec le péronisme) qui a fait déraper l'Argentine.
Txomin a écrit :
- Non, j'ai donné des exemples qui illustrent l'évolution argentine.
- Ce sont les difficultés du pays avec la disparition progressive de ses marchés export qui provoquent une étatisation plus importante.
- Avec le recul, on sait que le recours à l'Etat est une solution rarement pertinente et qui comporte toujours des conséquences négatives.
- Le déclin de l'Argentine porvient plus probablement du fait que son économie n'était pas "mature", elle dépendait des capitaux étrangers pour ses investissements et de clients étrangers. Elle ne résiste pas à la disparition des investisseurs et de ses clients et ne parvient pas à rebondir en adoptant des réponses étatistes.