Section 2: économistes mercantilistes

C’est une expression développée après Smith pour caractériser une économie qui avait précédé celle de Smith, où l’essentiel était la recherche de l’argent.


I Question centrale

Qu’est-ce qui pousse les mercantilistes (penchant à tout ramener à une question de gain et de bénéfice) à publier, faire des recherches etc. ? Quel est le meilleur moyen d’accroître les richesses d’un pays? C’est une préoccupation, l’action est première, c’est une politique économique: étude des mécanismes et des lois. Leur deuxième préoccupation importante est de parvenir à démontrer que la puissance politique du souverain passe nécessairement par l’enrichissement des marchands.


II L’origine de la valeur

Il existe aux 16e et 17e siècles de nombreuses controverses: les mercantilistes n’ont pas tous la même approche de la valeur: on trouve différents types de mercantilistes:
-conception mercantiliste espagnole (+ italien): appelé souvent mercantilisme bullioniste. L’idée de base est très simple: la richesse d’un pays et sa puissance seront sauvegardées par l’interdiction des sorties de lingots d’or. L’état doit tout faire pour stocker l’or: on les appelle parfois les chrysohédonistes (rassemblement de « or » et de « grâce »).

-mercantilisme français: on trouve deux sortes d’économistes:
*les premiers qui se retrouvent derrière Colbert, Jean Bodin, Montchrestien, De Laffmas: mercantilisme industrialiste. On pourrait le résumer en précisant que pour eux la richesse a pour source et origine le développement industriel et commercial du pays. Cela cherche à encourager le développement de la nation grâce à la transformation des matières premières et ainsi l’état doit protéger les manufactures et les industries nationales grâce à la mise en place d’instruments douaniers de contingentements. Pour ces économistes c’est le seul moyen qu’ils considèrent efficace pour faire rentrer de l’or en France.
*le deuxième est le mercantilisme agréarien: duc de Sully, Serres; pour ce courant, la richesse principale d’une nation est son agriculture.

-mercantilisme anglais (caméralisme): Mun, Child, Petty, et King: pour ce troisième courant l’idée principale est celle qu’il faut s’enrichir, il faut exporter, se tourner vers l’extérieur et si possible faire payer en or. Les exportations du pays doivent être supérieures à leurs importations. Il faut s’arranger pour importer moins et exporter plus. Pour pouvoir établir ce commerce déséquilibré, l’usage de tous les moyens est autorisé.

-mercantilisme allemand: caméralisme au sens des finances publiques, va considérer que l’important est d’avoir un budget équilibré. L’état doit veiller à toujours couvrir des dépenses par des rentrées fiscales appropriées.