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Message Publié : 13 Sep 2008 9:11 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 31 Juil 2007 9:16
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Localisation : Savoie
Cette réquisition du 8e des cochons m'intéresse beaucoup...

Arturus Rex a écrit :
On s'éloigne du cochon gabelou, mais sur son antéhistoire voir, par R.M. Arbogast, P. Meniel et Yvinec : Une histoire de l'élevage : les animaux et l'archéologie. Errances. 1987 (ISBN 2903442614). Le même Méniel a publié seul, la même année chez le même éditeur : Chasse et élevage chez les Gaulois.
J'ai sous les yeux une notule de Rose-Marie Arbogast (c'est le top en matière d'archéozoologie) intitulée : "Le crâne de porc chalcolithique de Lingolsheim", tirée des Cahiers alsaciens d'archéologie, d'art et d'histoire, 1992, tome XXXV, dont le titre est assez parlant en terme de datation... ("correspond sans doute possible à celui d'une truie domestique"). Les "suidés" (si, si) étaient donc bien domestiqués avant la fin du Néolithique.
Pour se rapprocher de la gabelle, j'ai souvenir d'avoir vu passer un document datant de la Révolution, du côté du district de Chambéry - mais la mesure devait s'appliquer partout ? - concernant la "réquisition du 8e des cochons". Comme quoi il y a le cochon fumé, le cochon salé, et le cochon réquisitionné (pour les Subsistances militaires).


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Message Publié : 13 Sep 2008 9:37 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 11 Sep 2008 7:11
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Res publica a écrit :
C'est une information intéressante à connaître ,mais elle ne doit pas s'appliquer à la Savoie, qui n'est pas encore terre française , et qui est le domaine d'étude de ma personne qui a initié le sujet.


Vous avez raison faute d'inattention de ma part. Peut-être peut on penser que Victor-Amédée II après la victoire de Catinat et l'occupation de la Savoie par les français( 1694) jusqu aux environs de 1703 ou 1704 Colbert qui avait l obsession du bois pour la construction des vaisseaux, fit piller les fôrêts savoyardes . Je ne sais pas si les essences d'arbres ( et à quelle altitude) étaient propres à cet usage mais ..peut-être une piste

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Je ne suis pas homme à me charger d'une mauvaise cause..." ( Derville à la comtesse Féraud)


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Message Publié : 13 Sep 2008 10:12 
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Plutarque
Plutarque

Inscription : 08 Sep 2008 12:27
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Localisation : Bretagne
Citer :
Cette réquisition du 8e des cochons m'intéresse beaucoup...


Je viens de farfouiller dans mes vieux papiers (c'est vite fait)...

En-tête : Direction de la 7e Division / Subsistances militaires / 2e année / 4e section / approvisionnements extraordinaires.
Intitulé : Etat des sommes payées par le citoyen Desarps pour les cochons de réquisition des districts de Chambery et Mont Salin ci-devant Moutiers, conformément aux pièces justificatives ci rapportées et au détail qui suit.
Savoir :
Payement de cochons de réquisition et frais de route aux propriétaires suivant douze procès verbaux ci rapportés et le détail qui suit.


Suit un joli tableau à 12 colonnes (nombre de pièces, (...), lieux de rassemblement, quantité de cochons livrés, poids nets des cochons, prix par livre d'après le Maximum (moindre à "Roc libre" qu'à Chambery), prix des cochons, frais de routes aux propriétaires, observations).
Un dernier tableau récapitule les sommes à payer pour : payements de cochons et frais de routes aux propriétaires, frais d'expertise & de garde, frais de nourriture de cochons, avances faites aux conducteurs.

Le tout, établi à Grenoble le 13 Brumaire an III de la République, par le citoyen Desarps préposé comptable pour la Réquisition du 8e des cochons. Ah le joli métier... :mrgreen:

Camarade Lagache, je vous laisse épuiser toutes les richesses du document... l'argent n'a pas d'odeur, n'est-il pas ?


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Message Publié : 13 Sep 2008 10:35 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Je pense qu'il s'agissait des réquisitions pour nourrir les armées révolutionnaires et ensuite napoléonienne. On envoyait des réquitionneurs aux alentours et ils payaient par de tels billets. SI l'armée était victorieuse, il "suffisait" d'aller à la ville nommée se faire payer. Si elle était perdante, il fallait convaincre les nouveaux maitres du pays que l'on devait passer la frontière pour se faire payer ses cochons. De plus, le cours était fixé par l'armée et le paysan avait du mal à discuter le prix face à une escouade de soldats armés.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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Message Publié : 13 Sep 2008 10:58 
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Tite-Live
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Inscription : 10 Mars 2006 4:35
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Si je me souviens bien le XVIe c'est le pic de la construction navale à Nice et Villefranche, la Savoie exportait ses naves dans toute la Méditerranée et ses galères étaient souvent louées au pape, au roi d'Espagne ou au roi de France. Tout ça veut dire exploitation de la forêt et donc dérangement de la filière porcine soit par la création de métiers plus rémunérateurs soit par la destruction des lieux d'élevage. Bref, moins de forêt, moins de porcs.

Deuxième option, savez-vous où étaient exportés les productions agrcoles savoyardes aux XVIe et XVIIIe? N'est-il pas concevable qu'au XVIe siècle aucun marché ne s'offrait aux porcs savoyards alors qu'au XVIIIe il y avait des exportations plus soutenues (je pense en particulier à Genève et bien sûr à Turin)?

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Labore Fideque


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Message Publié : 13 Sep 2008 11:34 
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Plutarque
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Inscription : 08 Sep 2008 12:27
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Localisation : Bretagne
Citer :
N'est-il pas concevable qu'au XVIe siècle aucun marché ne s'offrait aux porcs savoyards alors qu'au XVIIIe il y avait des exportations plus soutenues (je pense en particulier à Genève et bien sûr à Turin) ?


Est-ce qu'on ne serait pas dans une lecture productiviste des choses ? Il n'y a pas longtemps encore, tout paysan élevait 2 ou 3 cochons pour sa consommation personnelle, pas davantage. Mais je ne connais pas l'économie de montagne... :oops:


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Message Publié : 13 Sep 2008 12:27 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 22 Août 2008 14:17
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D'après ce que je lis ici

http://www.sabaudia.org/v2/dossiers/gab ... ublic1.php

il n'y avait pas, avant le 18ème siècle, de gabelle en Savoie basée sur le nombre des animaux. Mais il existe des statistiques aux archives départementales sur leur nombre au siècle suivant. Les avez-vous vues?

La gabelle, impôt indirect frappant la vente du sel, était devenu monopole d'état depuis 1340 dans le royaume de France.
Il y avait des régions de grande gabelle où les habitants devaient acheter une quantité déterminée de sel, le "sel du devoir" au prix imposé et le prendre au "grenier". C'était apparemment le régime savoyard avant 1700.
Il y avait aussi des pays de "franc salé" où l'on ne payait pas cet impôt.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.


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Message Publié : 14 Sep 2008 0:02 
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Plutarque
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Inscription : 08 Sep 2008 12:27
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Localisation : Bretagne
Un article d'Abel Poitrineau : "L'insécurité alimentaire en France à l'époque moderne. Réalités. Images. Mythes" - inséré dans les Mélanges offerts à Pierre-François Fournier, Clermont-Ferrand, 1985, pp 163-178, apporte un éclairage intéressant :
"E. Esmonin a montré que dans la plus grande partie du Royaume au dernier siècle de l'Ancien Régime, le porc familial est une pure vue de l'esprit : la raison qu'il allègue de cette absence dommageable doit être retenue ; le porc, omnivore, est en matière alimentaire un concurrent de l'homme ; dans une économie alimentaire autarcique, dominée par le besoin, il n'y a pas de place pour lui, et il ne peut prendre place dans la production de subsistances que là où l'élevage et la forêt (de hêtres ou de chênes) fournissent, avec le sérum issu du lait caillé des bovins, les glands et les faînes, de quoi le nourrir sans amputer le potentiel alimentaire applicable aux humains."

Note infrapaginale : "E. Esmonin, qui s'étendait volontiers sur cette idée, a été suivi par L. Hémardinquer : Faut-il démythifier le porc familial d'Ancien Régime, 1971."

Ce qui était vrai au XVIIIe s. en France pouvait bien l'être en Savoie au XVIe siècle, ne pas ?


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Message Publié : 14 Sep 2008 0:26 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Jean-Marc Labat a écrit :
Tandis que le lait de cochon..... :mrgreen:


Ah, la cochonne ne fait pas de lait ?

Pourtant, en mars, au salon de l'agriculture, j'ai le souvenir distinct d'avoir observé des porcelets têtant leur mère dans de nombreux enclos ;)

Jean-Marc Labat a écrit :
La raison du recensement, à mon sens, est que les bovins, ovins et caprins produisent du lait, qu'avec ce lait on fait du fromage, et que pour faire du fromage, il faut du sel. Avec la connaissance du troupeau, le fisc peut déterminer la quantité de lait, donc la quantité de fromage susceptible d'être produite, et de voir si la quantité de sel nécessaire à cette production a bien été achetée légalement et non en fraude.

Cela permet éventuellement une taxation d'office.


C'est une hypothèse qui respire tant le bon sens (le bon sens administratif et fiscal j'entends), que je vote pour :wink:
Ce ne serait pas le premier mystère qui trouverait une explication aussi prosaïque...

_________________
Les facultés de conceptualisation de l'empereur Constantin paraissent avoir été très limitées ; malgré de longues séances, les évêques ne semblent pas avoir réussi à lui faire bien comprendre la différence qui séparait l'orthodoxie de l'arianisme. (Y. Le Bohec)

Bref, un homme "au front étroit mais à la forte mâchoire" (J.P. Callu)


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Message Publié : 14 Sep 2008 0:37 
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Plutarque
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Inscription : 08 Sep 2008 12:27
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Localisation : Bretagne
Citer :
Note infrapaginale : "E. Esmonin, qui s'étendait volontiers sur cette idée, a été suivi par L. Hémardinquer : Faut-il démythifier le porc familial d'Ancien Régime, 1971."


La référence paraissant imprécise, je suis allé gratter. Il faut lire :
Hémardinquer (j.-j.) "Faut-il démythifier le porc familial d'Ancien Régime"", Colin, Annales, 1970, fasc. 6 (nov.-déc.), pp 1745-.

Le même Poitrineau (cf. supra) en remet une couche plus loin :
"Epousant le point de vue de "La Cuisiniere bourgeoise" [1680] qui dédaignait la viande de porc, précisant "[i]j'en parlerai peu, parce que sa chair est nourrissante, difficile à digérer, et lâche le ventre", les médecins militaires français, jusqu'à la fin du XVIIIe s. au moins, en réprouvaient l'inclusion dans la ration du soldat ; la relative faveur, sous forme de lard & de salaison, de ce porc que les paysans élèvent autant qu'ils le peuvent, soit pour l'autoconsommation, soit pour le vendre pour la consommation des classes populaires urbaines, ne s'explique-t-elle pas justement par ces particularités décriées, et notamment - le prix relativement bas mis à part - par cette digestibilité médiocre qui fait du cochon une viande qui "tient au ventre" ?"[/i]

"Dans le cochon tout est bon" semble un slogan inventé par un glandeur moderne... :oops: Bon, et si pour changer quelqu'un parlait de l'absence des équidés relevée par Lagache ???


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Message Publié : 14 Sep 2008 2:59 
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Localisation : Région Parisienne
Huyustus a écrit :

Ah, la cochonne ne fait pas de lait ?



Bien sûr que si, mais je n'ai jamais vu de salle de traite pour truie, ni de fromage pur porc. Question physiologique du charmant suidé.

Et voici pourquoi:

Chez la truie, à la différence des ruminants, lorsque la phase colostrale est terminée, le lait n’est pas disponible en tout temps pour les porcelets mais seulement lors de la phase d’éjection. L’éjection du lait est cyclique tout au long de la lactation et les premières études ont rapporté près de 24 cycles par jour (Whittemore et Fraser 1974). Plus récemment, il a été démontré que l’intervalle entre les éjections de lait peut varier de 30 à 70 minutes pendant la première semaine de lactation, selon la truie observée (Boe 1991); de plus, la durée entre les éjections de lait augmente avec les semaines de lactation chez les truies de races blanches conventionnelles (Farmer et al. 2001). L’éjection du lait est sous un contrôle neuroendocrinien engendré par le stimulus de massage des glandes mammaires par les porcelets (Fraser 1980). Ce stimulus entraîne la sécrétion d’ocytocine causant la contraction des cellules myoépithéliales qui entourent les alvéoles mammaires (Ellendorf et al. 1982). La durée de l’éjection du lait est très courte chez la truie et varie entre 10 et 20 secondes (Fraser 1980). Il est reconnu que certaines tétées, appelées non-productives, n’entraînent pas d’éjection du lait. Ces tétées non-productives sont suggérées comme étant essentielles au maintien de la lactation chez la truie (Algers 1993) mais elles peuvent aussi être engendrées par des facteurs de stress inhibant la sécrétion d’ocytocine via une stimulation des opiacés (Rushen et al. 1995). L’intervalle typique entre la naissance et la première tétée d’un porcelet est de 25 à 35 minutes. Les porcelets échantillonneront les différentes glandes mammaires et, suite à une période de batailles fréquentes entre les porcelets, un ordre de tétée se développera. Cet ordre est généralement établi dans les 2-3 jours suivants la mise-bas et est respecté jusqu’à la fin de la lactation.

Bon, fin de la récré, nous revenons aux bovins, caprins, ovins et autres équidés et notre chère gabelle.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 14 Sep 2008 3:19 
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Philippe de Commines
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Inscription : 05 Jan 2008 16:29
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Localisation : France
Bon, j'en prends bonne note, et je ne manquerai pas d'interroger mon fromager la semaine prochaine.

Ce que je retiens de votre texte, en filigrane, c'est qu'une truie est plus productive qu'un ruminant, au sens où la quantité de lait utile rapportée à la quantité de lait produite est largement supérieure, ce qui fait que produire du fromage de cochon voudrait dire produire moins de cochons...

Ainsi soit-il.

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Bref, un homme "au front étroit mais à la forte mâchoire" (J.P. Callu)


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Message Publié : 14 Sep 2008 7:56 
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Thucydide
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Inscription : 11 Sep 2008 7:11
Message(s) : 49
quoi le nourrir sans amputer le potentiel alimentaire applicable aux humains."[/i]

Note infrapaginale : "E. Esmonin, qui s'étendait volontiers sur cette idée, a été suivi par L. Hémardinquer : Faut-il démythifier le porc familial d'Ancien Régime, 1971."

Ce qui était vrai au XVIIIe s. en France pouvait bien l'être en Savoie au XVIe siècle, ne pas ?[/quote]

Oui je,crois que ca tourne autour de cette idée.Dans l'article que vous citez de Hemardinquer ( annales 1970 vol.25 n°-) L'auteur montre la rareté du cochon dans la plupart des campagnes ( voire des villes jusqu'à l'ordonnance de 1537) et des cochons qui sont loin d'être tous gras.Au XVIIe s Vauban signale des années creuses , peu ou pas de glandée et raréfaction des fruits semi-sauvages , déclin corrélatif de la cochonnerie = disette. Il faut préciser que pour la glandée n'est pas libre, les propriétaires ou fermiers pouvaient l interdire et la période du glandage s'étendant d'août a janvier le fermier pouvait tuer tous les cochons qui s'y trouvaient. La nourriture du cochon dépend évidemment d'une sorte de géo-nourriture ( cochons de la subdélégation d'agen ne sont pas engraissés nourris de chataignes et de quelques glands, les porcs de périgord sont nourris de chataignes et de raves ceux des montagnes du Béarn nourris de fèves voient leur lard fondre en été. Le cochon est un peu l'apanage des gros fermiers qui peuvent les nourrir par toutes especes de grains dans les cours. Une autre question posée est que le cochon passe tres vite ( en fonction de la nourriture) de la domesticité à l'état semi-sauvage ce qui rend sa propriété très difficile à établir. Le cochon cause des dégâts aux récoltes qd il a faim. Voilà une série de constatations qui dépassent la simple localisation géographique. Que l'on soit en Savoie ou ailleurs les mêmes causes ( végétation, conditions climatiques, culture - au double sens du mot- du cochon qui est aprfois rejeté pour des raisons tout à fait autres notamment religieuses en terre chrétienne aussi le cochon animal fouisseur est répugnant ( ou peut l'être) l'imagerie répugnante ou scurille avec connotation sexuelle est encore un trait majeur de notre imaginaire. Le lien avec la gabelle du sel apparaît dans la question de la salaison. Hémardinquer reproduit en note un document qui devrait vous interesser il date de la fin du 18e siècle mais le raisonnement tenu doit êrte bien antérieur : " remplacer la gabelle par une taxe sur tous les sujets proportionnée à ce que la gabelle leur coute" ainsi la rareté du cochon peut venir directement de la cherté du sel. Plusieurs articles expliquent le faible developpement de l'élevage porcin dans les pays de grande gabelle à cause du prix du sel.
Il n'y a rien là qui concerne votre territoire. Mais une note en fin d article note que la Savoie est un pays d'élevage des cochons. La question est que la Savoie est tres diversifie et qu'elle n'est pas constamment pays de cochon

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Message Publié : 14 Sep 2008 12:40 
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Message(s) : 317
Arturus Rex a écrit :

Est-ce qu'on ne serait pas dans une lecture productiviste des choses ? Il n'y a pas longtemps encore, tout paysan élevait 2 ou 3 cochons pour sa consommation personnelle, pas davantage. Mais je ne connais pas l'économie de montagne... :oops:


Anne-Marie Piuz ("Le marché du bétail et la consommation de la viande à Genève au XVIIIe siècle", Annales, 1975, 30/2, 575-583) remarque que la saisonalité des viandes a presque totalement disparut à Genève au milieu du XVIIIe. Ça concerne aussi le porc. En bonne logique ces animaux viennent de quelque part, pourquoi pas la Savoie.

De même dès le XIIIe siècle en Europe et dès le XVIe en France pour les régions productrices de viande une très forte productivité liée à la spécialisation est atteinte et ces régions se tournent vers l'exportation. Soit il s'agit souvent de région du nord du pays (Perche). En s'appuyant là-dessus une apparition tardive du cochon d'export est plausible (bien qu'hypothétique).

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Labore Fideque


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Message Publié : 14 Sep 2008 13:10 
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Plutarque
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Inscription : 08 Sep 2008 12:27
Message(s) : 132
Localisation : Bretagne
Citer :
il s'agit souvent de région du nord du pays (Perche)


Le Perche étant coincé entre Maine et Normandie, je me pose la question de savoir jusqu'où descend le Nord ???

De façon très générale, vous savez que le cochon est un animal qui voyage mal ? Et comment le nourrissez-vous pendant le trajet, avec combien de gardiens ? Je crois que les remarques de Poitrineau et Hémardinquer (supra) relativisent les vues trop optimistes sur la "très forte productivité"... :oops:


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