Elie Dufaure a écrit :
l’inégalité de salaire entre les femmes et les hommes voue une partie des premières à rechercher dans la prostitution une solution à un manque chronique de ressources décentes…
Même exploitée par la tenancière, le souteneur ou encore le… mari
« complaisant », la prostituée officielle ou la prostituée occasionnelle est beaucoup mieux rétribuée ( quelle que soit d’ailleurs la classe de prostitution à laquelle elle appartient ) que l’ouvrière la plus qualifiée ou la servante la mieux payée…
Les gains sont de l’ordre de cinq à six Francs par jour en maison dans un établissement populaire, et aux alentours de quinze Francs dans un établissement bourgeois...
C'est une plaisanterie, bien entendu...
Comme si l'indigence poussait une "partie" de la population féminine à se prostituer!!!
La prostitution ne concerne qu'une faible partie de la population ouvrière féminine dans les villes. Je ne saurai donner de chiffres précis: moins de 1%, en tout cas.
J'ai -en tête- l'exemple de la ville de Cognac, dans les années 1930: il existait trois établissements: pour résumer et sans entrer dans les détails, 1ère, 2ème et 3ème classe.
Chacun comprenait entre quinze et trente pensionnaires. Ce qui donne un maximum de 90 prostituées pour une population de 22 000 habitants. Encore, Cognac voyait passer de nombreux VRP et notamment des voyageurs étrangers, correspondants des grandes maisons de négoce: c'était donc un cas particulier.
Pour en revenir au Second Empire, il est indéniable que la prostitution occasionnelle existait, notamment au niveau des "barrières"... C'était un épiphénomène!
Il n'est pas certain que le sort de la classe ouvrière ait été pire sous Napoléon III, que dans les 30 années qui lui ont succédées. Je pense même que c'est le contraire.