Le commerce colonial a permis un apport de capitaux, qui ont à leur tour nourris l'essor industriel. Si on prend un négociant de Liverpool au XVIIIe siècle, il achète son coton en Amérique puis en Inde, le réexporte sous forme manufacturée, de manière à ce que son navire ne reparte jamais à vide. Il faut savoir que la demande va se faire de plus en plus forte pour ce genre de produits suscite à son tour l'innovation technique. Notre négociant s'associe donc à des artisans de l'intérieur pour financer de nouveaux outils qui augment la productivité. Les produits anglais, meilleur marché, parviennent ainsi à s'imposer sur le Continent, aux Amériques mais aussi aux Indes, les britanniques installés outre-mer étant autant de relais à ces produits.
Je crois que cette association précoce négociants/manufacturiers, avec réinvestissement systématique des profits commerciaux vers l'industrie qui lance l'Angleterre sur la voie de la révolution industrielle. En France, dans le contexte d'Ancien Régime, par contre, les négociants bordelais ou nantais préfèrent placer leur argent dans le foncier ou l'achat de titres/charges.
C'est vraiment à gros traits, il y a d'autres facteurs qui rentrent en compte dans le take off britannique. Je conseille La révolution industrielle de JP Rioux - à relire - très synthétique et pas très cher et qui montre bien les origines du processus.
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