Alain.g a écrit :
Le sondage dont je fais état est une approche des réalités.
Justement, j'aimerais bien voir ce sondage, puisque çà fait des heures que je le cherche. Il s'avère qu'il semble que ce n'est pas cela que recherchent les jeunes qui sont dans un cursus scolaire. Ni les jeunes qui arrivent sur le marché de l'emploi. Peut-être les jeunes de 30 ans qui ont enchainé 10 ans de galères ?
Si je replace notre discussion dans son contexte, il me semble que des gens, dont vous semblez faire partie, prétendent que les jeunes n'apprennent plus des métiers manuels puisqu'ils rêvent de devenir fonctionnaire et que c'est cela qui cause un sacré problème à notre industrie. Quand je fait une recherche, je ne trouve que des choses qui disent l'inverse. Les jeunes ne rêvent pas de devenir fonctionnaires. Pour leurs études, dans un premier temps, ils privilégient les carrières qui les font rêver. Dans un second, souvent une fois le bac en poche ou pas, ils tendent à aller vers les filières qui promettent des gros salaires. Lorsqu'ils le peuvent.
Bien sûr, les concours de l'administration attirent un tas de postulants. Souvent au point où il faut accepter de postuler plus bas que son propre niveau. Un gars qui a un bac et qui postule sur un niveau bac, sera surpris de constater que la salle est pleine à 80% de gens qui ont bac +2 ou +3, voire plus ... Bien entendu, ses chances d'arriver dans une place éligible à un poste dans ses conditions sont minimes. Bien sûr, ceux qui peuvent avoir un piston vont tenter de décrocher un travail dans la fonction publique. Enfin, pas tant que çà, je me souviens des articles qui parlaient d'une ville qui avait décidé que même ses éboueurs devaient être français ... et qui n'arrivait pas à en embaucher, même avec des salaires attractifs.
Mais, on s'éloigne notablement du sujet de départ. Si les jeunes trouvaient des emplois dans le secteur privé, ils seraient sûrement moins nombreux pour postuler dans le public, le jour où ils en ont marre de la précarité. Il y a des jeunes qui a 30 ans, ont déjà 4 ou 5 plans sociaux à leur actif. Et cela n'aime pas à s'installer dans la vie.
Les industriels se plaignent qu'ils ne trouvent pas de jeunes formés aux métiers qu'ils ont besoin. J'en sais quelque chose, je travaille dans une boite qui forme les jeunes qu'elle embauche. Et pour certaines filières, le jeune qui rentre chez nous, il a au minimum 18 mois de formations. Le gars qui va me remplacer dans 3 ans a été embauché il y a 5 ans (enfin, ils sont une quinzaine du même "paquet".) Nous allons ouvrir une école de métiers en concertation avec nos sous-traitants pour former des gens à bosser chez nous. Et dans cette école, on devrait former environ 25 000 robinetiers, soudeurs, ... Mais, il ne travailleront pas à EDF, mais chez les entreprises sous-traitantes. Qui seront libres de les utiliser aussi dans d'autres industries que le nucléaire.
Le déficit en ingénieurs est tellement important qu'EDF a recours à 50% au recrutement interne pour former ses cadres. Et ce n'est pas moi qui m'en plaindrait.
Mais, il semblerait qu'en fait, le problème ce n'est pas le nombre de jeunes "éligibles" à suivre une formation d'ingénieurs, mais la capacité des écoles de la filière à former le nombre de gens nécessaires aux besoins.
Donc, le souci n'est pas les "jeunes qui font que rêver à devenir fonctionnaires", mais bien la capacité de formation des écoles (au sens large) dédiées aux
filières techniques. S'il faudrait investir de l'argent pour diminuer la salaire des jeunes et augmenter la compétitivité de l'industrie française, c'est là qu'il faut injecter de l'argent et des moyens. Mais, comme "on" rêvait de faire de la France un pays de services, on a beaucoup économisé là-dedans et on a investit dans d'autres secteurs. Les allemands ont fait un autre choix et malgré un coût du travail presque aussi élevé que le notre, ils restent compétitifs.
Le problème des "poncifs", c'est qu'ils masquent la réalité, donc on ne fait pas les bons choix.