Hugues de Hador a écrit :
Et les enfants de ce même couple en 1980/90 ??? quel est leur pouvoir d'achat ?
Là ça devient vraiment HS.
Le chômage n'a pas explosé du jour au lendemain. De mémoire, il y avait en 75, après le premier choc pétrolier, 500 000 chômeurs, puis en 1981 1,5 millions de chômeurs, soit à peine plus que les 5% dont on nous dit aujourd'hui curieusement que ça constitue le plein emploi.
(En 67 il y avait 50 000 chômeurs, et le gouvernement s'inquiétait de la hausse de ce chiffre. Chiffre certainement peu pertinent, d'ailleurs, l'ANPE n'existait pas, et les jeunes entrant sur le marché du travail - sortant du service militaire au fil de l'année - ou les salariés entre deux contrats devaient dépasser ce nombre. Le plein emploi n'est plus ce qu'il était.
)
Quant à l'évolution de la situation des jeunes et de la durée nécessaire à l'accès à un CDI, c'est un sujet pour le forum géopolitique.
Edit : vu les chiffres que j'ai donnés, Barbetorte a raison de situer le début de l'inquiétude vers 1980.
Il est exact que le SMIC avant 68 était très bas (les accords de Matignon ont accordé 30% d'augmentation, sans déclencher pour autant une épidémie de faillites...) En même temps le salariat n'était pas encore "smicardisé" systématiquement : un ouvrier OP1 n'était pas un OS ou un manoeuvre.
Il est tout aussi exact que dans les années 60 on trouvait sans difficulté en centre-ville des logements vétustes et sans confort pour un loyer minimum. Une piaule d'étudiant était pour rien. (A Besançon, encore aujourd'hui, on trouve dans La Boucle, avec la spécialité locale d'arrière-arrière-cour donnant sur une arrière cour... pas mal de vieux appartements à peine aux normes avec des loyers relativement honnêtes, pour une ville étudiante. Tout n'a pas été rénové, loin de là...)
Dans les années 55-60 le Vieux Lyon a échappé de peu aux pelleteuses d'un maire qui souhaitait raser tous ces taudis pour y mettre un quartier mo-de-rne.
(C'est le même qui a fait passer l'autoroute A6 en ville, via le tunnel de Fourvière, débouchant sur cette curiosité architecturale et routière déroutante - c'est le mot - que constitue la trémie de Perrache.)
Tout de même, si la pauvreté, ou simplement la gêne, restaient courantes dans les années 60, que dire de la pauvreté d'aujourd'hui ?
Dans les années 60 on connaissait de nom quelques rares clochards en ville, aujourd'hui Besançon supprime les bancs sur les places de La Boucle parce que des groupes de SDF volontiers exigeants s'y agglutinent !
Pour revenir au sujet, Barbetorte a-t-il raison d'invoquer la persistance de "la zone" à travers les siècles ?