Florian a écrit :
L'agriculture est peut-être "en retard" en terme de production brute, mais précisément parce que ces exploitations ne sont pas uniquement agricoles. Cela leur permet de mieux résister aux crises.
J'avoue que je ne connais presque rien à l'histoire rurale des autres pays européens, du coup je ne peux pas comparer la résistance aux crises des autres agricultures.
Mais la crise des années 1870-1890 a touché de plein fouet l'agriculture française, et a montré son retard au grand jour. Elle sera le moteur d'une première vague de progrès.
En temps de guerre en revanche, je veux bien croire aux vertus de la petite exploitation qui pratique la polyculture.
On pourrait dire qu'il y a petite exploitation et petite exploitation. La petite exploitation du XIXè siècle est plutôt une micro-exploitation, et à mon sens, un archaïsme qui non seulement freine le progrès économique (puisqu'il est hors de question pour un petit paysan d'innover, donc de prendre des risques, sur sa terre) mais aussi le progrès social et l'amélioration des modes de vie en permettant de maintenir à la terre une foule de petits journaliers micro-propriétaires, véritable prolétariat rural qui a un effet baissier sur les salaires.
C'est après la seconde guerre mondiale que le niveau de vie paysan va grandement s'améliorer, en même temps que progresse de façon fulgurante la motorisation et que régresse (mais moins vite qu'on ne le croit) la petite exploitation. Le tracteur a permis à la fois l'agrandissement des exploitations et la quasi-disparition du prolétariat rural.
Certes le productivisme forcené va amener son lots de problème : l'endettement croissant des paysans, la dépendance vis-à-vis de Bruxelles, etc.