maharbbal a écrit :
.... le nœud de sa pensée économique est parfaitement résumée dans le titre de son maître-œuvre: Das Kapital. C'est la monnaie en tant que reférent des échanges qui structure à la fois l'économie et la société. Par ses capacités plastiques (elle est l'étalon de toute valeur) elle entraine la possession des moyens de production qui à son tour induit la division du travail qui enfin débouche sur l'émergence de deux classes opposées par définition: les capitalistes (qui par ailleurs imposent les superstructures de l'état et de la morale bourgeoise) et les ouvriers (qui, exploités comme on s'en doute, vendent leur travail)....
Sur le plan de la théorie économique stricto-sensu, le marxisme affirme que l'effort d'épargne des entrepreneurs pour répondre aux besoins de financements de leurs entreprises serait le ressort principal de l'évolution de l'économie, et aurait pour effet incontournable un élargissement indéfini de la "fourchette des revenus" entrepreneurs / salariés.
ce postulat est :
- peu argumenté par Marx, au sens "arguments de théorie économique"
- assez peu vraissemblable sur le plan de la théorie économique, y compris à l'époque de la rédaction des ouvrages correspondants
- jamais démontré par la suite, ni par une réflexion théorique, ni par une analyse statistique de faits économique.
- une extrapolation abusive d'un ouvrage pas très convainquant de Riccardo sur l'évolution de la répartition des revenus entre : rentiers / entrepreneurs / salariés.
le reste du marxisme est souvent considéré comme de la philosophie par les économistes et de l'économie par les philosophes.....
maharbbal a écrit :
.... Smith c'est le marché (encore une fois bonsoir le XVIIIe) et Marx c'est la production (coucou les manufactures allemandes et anglaises).
......
à mon avis, il est un peu hazardeux aujourd'hui d'insister sur la notion de "progrès" réputée correspondre à l'oeuvre de Marx. En effet celui-ci n'est nullement un précurseur en théorie économique par rapport à l'évolution ultérieur de cette science (hors les auteurs marxistes....). Par ailleurs il écrit ses ouvrages plus de 50 après Smith, en s'inspirant largement, et souvent à tort, d'auteurs "plus modernes" que Smith (Riccardo...).
maharbbal a écrit :
..... il faut souligner la difficulté de faire la part entre la dimension économique des courants marxistes et celle relevant d'une sociologie et idéalisme social volontariste. Alors que la pensée libérale se soucie comme d'une guigne de la société étant sous-entendue qu'elle sort toute armée de l'infrastructure économique. Encore une fois, différence de style et d'utopie directrice, mais fondamentalement les deux écoles se ressemblent beacoup.....
il y a deux manières "basiques" de dire à peu près la même chose, selon la perspective que l'on retient :
1) la pensée libérale montre ses insufisances en se souciant comme une guigne de la société, qui est le résultant direct de l'infrastructure, laquelle est la conséquence nécessaire des mécanismes d'accumulation du capital.
2) la théorie économique libérale est une théorie économique et pas autre chose. Alors que le marxisme extrapole une pseudo-réflexion économique vers une pseudo-sociologie, sinon éventuellement une pseudo-religion....
Dans une dissertation, il convient probablement de créer un "marketing mix" adapté de ces deux propositions, en essayant de coller à la perspective courante des correcteurs. C'est un exercice difficile, parce qu'il implique une bonne maîtrise des concepts un un peu de flair...
maharbbal a écrit :
Ceci dit la pratique économique socialiste au-moins jusque dans les années 70 peut se résumer en un mot: étatisation. Quelques mots-clef sont fournis pour le même prix: planification (dans le temps, mais aussi ont l'oubli souvent régionale), machinisme et rationalisation, volontarisme ouvrier (via une rémunération avant tout collective, symbolique et politico-sociale), collectivisation des moyens de production.
Là on a beau jeu de ricanner néanmoins, le modèle proposé dans ses différentes variates a cependant d'opposer une contradiction insurmontable pour 98% de la pensée économique contemporaine. Pas d'incitation personnelle à l'innovation( cf. Schumpter et North), pas de liberté de commercer ni d'entreprendre (cf. tout le monde) et pourtant ça marche... mal soit mais ça marche tout de même.
....
hors le point particulier du marxisme, l'opposition entre théorie économique socialiste et théorie économique libérale est le plus souvent une différence de perspective quand aux poids relatifs des mécanismes liés à l'offre et ceux liés à la demande dans l'économie.
Pour schématiser:
- un économiste libéral s'intéressera généralement beaucoup plus aux mécanismes de l'offre et aux moyens d'améliorer cette offre. Les proprès de la demande étant réputés suivre les progrès de l'offre.
- un économiste socialiste s'intéressera généralement beaucoup plus aux mécanismes de la demande et aux moyens d'améliorer cette demande. Les progrès de l'offre étant réputés suivre les progrès de la demande.
En particulier, si on considère les mécanismes de l'offre comme non stratégiques, on peut trouver d'assez bons arguments pour leur planification/étatisation/collectivisation...