Méandre a écrit :
En ce moment on parle d'archives, avez-vous à l'esprit des exemples de lettre de démission. Dans l'idée, je me demande s'il y a des sentiments qui transparaissent dans cet écrit. A défaut, c'est peut-être une simple lettre formalisée sans émotion?
Trois exemples glanés sur internet :
Citer :
Lettre de démission du président Millerand
11 juin 1924
Fidèle au premier devoir du président de la République, qui est le respect scupuleux des volontés du suffrage universel, je me uis tourné vers les hommes politiques qu'il avait désignés : j'entendais collaborer avec eux en toute loyauté à la gestion des affaires publiques.
À mes offres ils ont répondu par un refus. Ils ont exigé ma démission, prétention injustifiable violemment opposée à l'esprit comme à la lettre de la loi constitutionnelle.
Si notre Constitution remet le choix du chef de l'État uniquement aux mains des parlementaires, elle a eu du moins la prudence de disposer qu'une fois élu, il n'aurait, sauf le cas de haute trahison, à rendre des comptes à personne pendant la durée de son septennat.
Une décision inspirée par l'esprit de parti à quelques meneurs vient de jeter bas cette garantie. Sous leur pression, des réunions extra-parlementaires ont déclaré que le président de la République ne plaisant pas à la majorité de la Chambre nouvelle devait se retirer immédiatement, sans attendre le terme légal de son mandat.
Précédent redoutable qui fait de la présidence de la République l'enjeu des luttes électorales, qui introduit par un détour le plébiscite dans nos moeurs politiques et qui arrache à la Constitution le seul élément de stabilité qu'elle renfermât.
J'aurais cru commettre une félonie en me faisant - ne fut-ce que par mon inertie - le complice d'une nouveauté si grosse de périls. J'ai résisté.
Je ne cède qu'après avoir épuisé tous les moyens légaux en mon pouvoir.
Citer :
Lettre de démission du maréchal de Mac Mahon
30 janvier 1879
Monsieur le président
Dès l'ouverture de cette session, le ministère vous a présenté un programme des lois qui lui paraissaient, tout en donnant satisfaction à l'opinion publique, pouvoir être votées sans danger pour la sécurité et la bonne administration du pays. Faisant abstraction de toute idée personnelle, j'y avais donné mon approbation, car je ne sacrifiais aucun des principes auxquels ma conscience me prescrivait de rester fidèle.
Aujourd'hui, le ministère, croyant répondre à l'opinion de la majorité dans les deux Chambres, me propose, en ce qui concerne les grands commandements militaires, des mesures générales que je considère comme contraires aux intérêts de l'armée, et , par suite, à ceux du pays.
Je ne puis y souscrire : en présence de ce refus, le ministère se retire. Tout autre ministère pris dans la majorité des assemblées m'imposerait les mêmes conditions. Je crois, dès lors, devoir abréger la durée du mandat qui m'avait été confié par l'Assemblée nationale. Je donne ma démission de président de la République.
En quittant le pouvoir, j'ai la consolation de penser que durant les cinquante trois années que j'ai consacrées au service de mon pays comme soldat et comme citoyen, je n'ai jamais été guidé par d'autres sentiments que ceux de l'honneur et du devoir, et par un dévouement absolu à la patrie.
Je vous invite, Monsieur le président, à communiquer ma décision à la Chambre des députés.
Veuillez agréer l'expression de ma haute considération.
Maréchal de Mac-Mahon
duc de Magenta
Citer :
Lettre du général de Gaulle au premier ministre
Mon Cher Premier ministre,
Je vous adresse ci-joint, à toutes fins utiles, l'acte en vertu duquel je cesse d'exercer mes fonctions de Président de la République.
C'est du fond du coeur que je tiens à vous remercier et à vous donner témoignage du concours tout à fait éminent et à tous égard excellent que vous m'avez apporté comme Premier ministre pour le service de notre pays, après l'avoir fait pendant dix ans comme ministre des Affaires étrangères.
D'autre part, tous les membres du Gouvernement qui ont, autour de vous, porté la charge des affaires publiques avec tant de distinction et de dévouement peuvent être assurés de ma profonde estime et de mon cordial attachement.
Je vous demande de le leur dire.
Veuillez croire, Mon Cher Premier ministre, à l'assurance de ma fidèle et dévouée amitié.
Charles de Gaulle
Vous pouvez en trouver d'autres au hasard des pages de ce site :
http://mjp.univ-perp.fr/election/fr/frpres.htm