Pierre74 a écrit :
Basarab a écrit :
Pour votre expression (le roi de France est empereur en son royaume), il me semble qu'il s'agit plus d'une opinion politique hostile aux Habsbourg que d'un fait institutionnel.
Et je parle bien d'une opinion, pour ce point précis. Le titre impérial peut apparaitre ronflant, mais dans la réalité, les autres souverains s'en moquaient et traitaient l'empereur comme leur égal ( cf. mon exemple ).
PS: quoique j'ai un doute. Si quelqu'un s'y connait dans les préséances, il pourrait nous l'indiquer.
Avant d'être une question de préséance, c'est surtout une question doctrinaire. L'empire, dans la culture occidentale, c'est d'abord l'empire romain. Un empire dont le phantasme de la résurgence court durant tout le Moyen-Age et même bien au-delà. La constitution d'un empire carolingien est possible parce qu'il est conceptualisé comme la renaissance de l'empire romain. Le Saint Empire Romain Germanique de même. D'ailleurs, il y a un écheveau à démêler sur la symbolique de Rome, à la fois capitale historique de l'empire (romain), et siège de l'autorité papale. C'est cette symbolique que Charlemagne va chercher en 800, et ce n'est pas un hasard si les empereurs germains continueront de se faire couronner par le Pape.
Bref, c'est sur la base de cet argument d'un couronnement par le Pape que les empereurs germains vont sporadiquement réclamer l'allégeance des rois chrétiens. La phrase citée est retenue comme le type d'argumentation que les légistes du roi de France ont développé. C'est également dans ce cadre que sera développée la doctrine de la sanctification des rois de France qui, certes, ne sont pas couronnés par le Pape, mais qui sont oints de l'huile sainte.