Duc de Raguse a écrit :
Attention, nous parlons ici de droit constitutionnel et non de droit civil ou pénal.
Sur la Constitution aussi il y a une jurisprudence, donc de l'interprétation actualisée, par le Conseil Constitutionnel.
Duc de Raguse a écrit :
Pour autant, la légalité peut aussi découler d'une prise du pouvoir par la force (...)
Pour ma part, je n'essaierais pas de définir ce que peut être la légalité dans une dictature.
On trouve de tout, dans ce registre : les lois d'exception, l'application terroriste de la loi, voire le respect apparent des formes légales alors qu'on torture dans les coulisses... Et vous savez assez d'Histoire pour trouver une foule d'autres variantes...
Durand78 a écrit :
Bonjour Pierma,
(...)
Est-ce qu'on peut dire que le droit doit être défini par les lois en vigueur mais qu'en pratique il ne l'est pas toujours ?
Amicalement
Le droit est toujours défini par la loi. C'est dans l'application qu'il peut y avoir un décalage. De ce point de vue, je vous renvoie au lien vers le
ce billet du "blog d'un avocat" que j'ai posté hier. Il porte sur le respect de la légalité dans les procédures de gardes à vue. Où l'on voit que le respect du droit - et pour tout dire, de la démocratie - est un combat permanent.
Je ne sais pas si les juges "disent le droit." J'ignore ce que signifie exactement cette expression. Si ça signifie qu'ils l'appliquent, alors elle exacte. Mais ce n'est pas eux qui le déterminent : le pouvoir législatif appartient à l'Assemblée Nationale.
Notez aussi la remarque d'Alain g.
Alain g. a écrit :
Légal ne veut pas dire juste, concept moral. Beaucoup de gens ne le comprennent pas."
On entend volontiers que tel verdict ne permet pas aux parents de la victime de "faire leur deuil." Vision ahurissante du rôle de la justice, qui n'est pas là pour satisfaire les parents de la victime, mais pour juger selon le droit.
A l'inverse, les verdicts injustes ne manquent, qui sont pourtant parfaitement légaux. Dans l'application du droit, il y a des êtres humains, qui sont faillibles.
Pour revenir au Droit Constitutionnel, on peut faire la même remarque : la Constitution n'a pas été rédigée par des robots, et le Conseil Constitutionnel se compose de personnalités qui sont capables de réfléchir.
ça me fait penser à un roman de Tom Clancy, où le Président est obligé de limiter la liberté de circulation pour enrayer une épidémie - le roman met en scène une attaque bactériologique. Où j'ai noté cette phrase :" La Constitution n'est pas un pacte suicidaire."
On peut en effet se demander ce que dirait le Conseil Constitutionnel en pareil cas.