sim a écrit :
Je voulais seulement dire par là que l'une des forces de la démocratie c'était justement d'organiser le mécontentement, le désenchentement pour reprendre l'intitulé du sujet. Or, on peut constater que cette force est souvent perçue à tort comme une faiblesse, en ce sens qu'il est parfois reproché aux démocraties de manquer d'efficacité, de faire la part belle aux tractations politiciennes. Pourtant, le désenchentement peut-être considéré comme un signe de bonne santé pour une démocratie puisqu'un régime où le désenchentement n'est pas permis n'est pas réellement démocratique
Je comprend mieux. Je vous avait mal compris et je m'en excuse.
Malgré cela, je ne suis pas d'accord sur le fond. En fait, la démocratie amplifie ce que ressent la majorité des gens. Des études ont montré qu'il faut souvent attendre que 60 à 70% des gens partagent le même avis sur quelque chose, pour que cet avis soit pris en compte lors des différents votes. Lors d'une interview de Danielle Mitterand, j'avais été frappé par une de ses phrase au sujet des années 60-70. Elle disait que cette époque avait été baignée par une énorme vague d'optimisme. En me replongeant dans mes souvenirs, je me suis rendu compte qu'elle avait raison. Quand on regarde, décennie par décennies, le ressenti général de notre société on voit l'alternance de périodes d'optimisme et de périodes de pessimisme. Nous sommes en ce moment dans une période de pessimisme et on voit tout en noir. Comme le système démocratique amplifie le ressenti de la population, le désenchantement domine. Dès que nous serons dans une période optimiste, vous serez étonné de voir qu'une démocratie peut être une machine à créer de l'enchantement collectif. Ou plutôt à amplifier l'enchantement de la population.
Dans les faits, le changement fait peur et la plupart des gens, tout en râlant, préfèrent vivre dans un système insatisfaisant plutôt que de changer de système. Jusqu'au moment ou l'insatisfaction est suffisamment forte pour qu'ils réclament ce changement, mais encore fout-il qu'ils soient d'accord avec la solution retenue. Tout le mérite du politicien réformateur, c'est d'arriver à amplifier ce mécontentement en mettant en exergue sa solution de sorte que les gens soient en faveur de sa solution. Le problème, est il est patent aujourd'hui (mais c'est plus en sujet pour le salon géopolitique), c'est que l'on a réussi à convaincre tout le monde qu'il faut réformer la société, mais personne n'est d'accord avec les solutions retenues.