Le concept droite/gauche est commode mais un peu grossier (et mêm source de confusion ) sur la longue durée. Pour ma part et san sprétendre régler définitivement le problème je vous suggère les axes suivants.
En gros la "droite" au XIX è siècle est monarchiste. Dès lors tout républicain (même ultra-libéral sur le plan économique, même s'il va à la messe) est de gauche. Un homme comme Poincaré ne se dira jamais "de droite".
Je crois que la division profonde (en France) est celle qui sépare les "radicaux" des "modérés" ("opportunistes" est une injure lancée par les radicaux). Le courant "modéré" qui gouvernera en gros jusqu'en 1898 est la matrice de l'"alliance républicaine démocratique" ou de la "fédération républicaine" de l'entre-deux-guerres - dont Pinay et Giscard furent les héritiers dans les années 50.
Comme vers 1900 il n'y a plus vraiment de monarchistes (à un niveau politique opérationnel) et qu'il y a à un nouveau parti à gauche (la SFIO puis le PC en 1920), les républicains modérés se trouvent être les partis les plus à droite... il n'en reste pas moins qu'ils ne sentent pas "de droite" car ils restent attachés à la République, aux idéaux de 1789... Quant aux radicaux qui se croient toujours à gauche, ils s'ancrent au centre, la place de gauche étant en fait occupée par la SFIO (et le PC plus tard). D'où la formule (probablement involontaire) de Baylet il y a 20 ans : "les radicaux sont hostiles à toute solution radicale".
Ce qui est frappant depuis 1920 c'est que le PC et le PS ont toujours empêché la naissance d'un nouveau parti plus à gauche. On peut sans doute en savoir gré à Mitterrand et à Marchais qui en adoptant un programme commun très fortement "radical" (au sens propre
) en 1973 ont été tellement loin dans l'idéologie antilibérale qu'ils ont ainsi conservé des électeurs qui auraient peut-être pu céder aux sirènes de l'extrême gauche.