Duc de Raguse a écrit :
Qu'entendons-nous par l'"entraide sociale" ou "solidarité", je pense qu'il faudrait commencer par cela.
Car, au moment où cette notion est symbolisée par le régime républicain, par les arbres de la liberté, les banquets et les autres célébrations communes de ce qui deviendra un catéchisme républicain, il n'est pas question, seulement, de partager ses richesses avec le pauvre. Aujourd'hui, interrogez des Français, c'est la première chose qu'ils vous répondront.
Je reconnais que cela mérite des approfondissements plus complets que ma sentence lapidaire.
J'imagine qu'il y a deux concepts à l'intérieur de la notion de "fraternité" : premièrement, l'appartenance à une famille commune, donc la consécration du principe d'égalité (puisque tous membres d'une même fratrie) et la supposition d'une entraide sociale (chacun devant soutenir son prochain puisqu'il appartient à une même famille) ; secondement, l'idée d'une solidarité innée entre tous les hommes, donc le partage des choses et des biens matériels.
D'une certaine manière, la fraternité a une application matérielle (solidarité matérielle, entraide physique, partage) et une application immatérielle (égalitarisme, idée de devoir envers autrui).
Dédé a écrit :
- Mais au niveau politique (national ou régional), le mot qui est employé par le peuple (et même par certains qui s'investissent dans le bénévolat) est le mot "charge" (quand on paie les impôts, la sécu, la tva, etc.)
Là, il me semble qu'on fait la distinction entre solidarité voulue (une sorte de don de soi ou de ses biens, une républicanisation du concept de charité) et solidarité imposée (un partage forcé par l'Etat ou une autre autorité, comme dans le cas du partage noir des terres pendant la Révolution française, dans le cas de la collectivisation soviétique, ou dans le cas de l'impôt pour une redistribution sociale plus équitable dans certaines démocraties occidentales - et vous noterez, d'ailleurs, la nuance entre différente forme d'imposition de la solidarité).