Nous sommes actuellement le 28 Mars 2024 23:11

Le fuseau horaire est UTC+1 heure




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 17 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2
Auteur Message
Message Publié : 27 Mai 2015 21:54 
Hors-ligne
Administrateur
Administrateur

Inscription : 15 Avr 2004 22:26
Message(s) : 15790
Localisation : Alsace, Zillisheim
Jerôme a écrit :
J'indique à Narduccio que lorsqu'un gouvernement créé un ministère , en fait il se borne souvent à créer un poste de ministre . Les services orée existent souvent rattachés à un autre ministre. Par exemple en 1958 De Gaulle créé le ministère de la culture en fait il donne à Malraux autorité sur des services qui existaient depuis longtemps mais rattachés à l’éducation nationale !


C'est bien de cela que j'ai pris conscience et qui m'a fait initier cette discussion. La question que j'ai posée est : tous ces nouveaux ministères procèdent-ils de services rattachés au Ministère de l'Intérieur ? Avant qu'existe le Ministère de l’Éducation Nationale qui s'occupait des problèmes culturels ?

Mais, il me semble qu'en créant un poste de ministre, on va aussi créer son cabinet, avec un secrétariat particulier, des conseillers, des attachés, ... Bref, c'est un acte qui sert à développer quelque chose ou à en reprendre la main aux yeux de l'opinion publique.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 28 Mai 2015 12:25 
Hors-ligne
Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 06 Fév 2004 7:08
Message(s) : 3532
Jerôme a écrit :
Pour ceux qui aiment non l'empire mais le consulat, cet extrait des mémoires de Chaptal (dont on a oublié qu il a propose à Bonaparte la création des musées de province)



Le 9 août 1801, Bonaparte transmettait ses directives à Chaptal :
« Je vous prie, Citoyen Ministre, de me présenter un,rapport avec un projet d’[...]arrêté pour nommer une commission chargée de choisir les statues et tableaux destinés à la galerie de Paris, et ceux qui seraient envoyés pour les galeries de Lyon, Marseille, Bordeaux, Genève, Nantes, Lille, Bruxelles, Strasbourg, Nancy, Dijon, Toulouse. »

Le 31 août suivant, Chaptal présenta la rapport suivant :
« Le Muséum des arts présente, en ce moment, la plus riche collection de tableaux et de statues antiques qu'il y ait en Europe. Là se trouvent réunies toutes les richesses qui existaient éparses avant la révolution. On y compte aujourd'hui 1390 tableaux des écoles étrangères ; 270 de l'ancienne école Française, et plus de 1000 de l'école moderne. Il possède 20 000 dessins de différentes écoles; 4000 planches gravées, et 30 000 estampes. Il présente 150 statues antiques, et les objets les plus précieux en vases étrusques, tables de porphire, etc., etc.
L'immense galerie ouverte au public ne peut pas recevoir la moitié des chefs-d'oeuvre dont la nation est propriétaire. Plus de 1000 tableaux sont déposés à Versailles, et 6 à 700 existent dans les magasins du Louvre, en attendant une place qui puisse les recevoir, ou la restauration qui leur est nécessaire.
La réunion de ces chefs-d'œuvre a été sans doute un avantage dans ces moments de crise où le souffle du vandalisme dévorait impitoyablement les œuvres du génie. Elle fut encore un besoin lorsque nos armées victorieuses ont apporté parmi nous les nombreuses richesses de l'Italie. Mais ces temps ne sont plus, et nous devons chercher anjourd hui à concilier le plus grand avantage des arts avec les devoirs que nous avons à remplir envers les départements dont quelques-uns nous ont enrichi de leurs dépouilles, et qui tous ont concouru à nous approprier les riches monuments des nations vaincues.
Sans doute Paris doit se réserver les chefs-d'œuvre dans tous les genres ; Paris doit posséder dans sa collection les œuvres qui tiennent le plus essentiellement à l'histoire de l'art, qui marquent ses progrès, caractérisent les genres, et permettent à l'artiste de lire sur des tableaux toutes les révolutions et les périodes de la peinture. Paris mérite à tous égards cette honorable distinction ; mais l'habitant des départements a aussi une part sacrée dans le partage du fruit de nos conquêtes et dans l'héritage des œuvres des artistes Français.
Cette considération seule ne permettrait pas sans doute au gouvernement d'hésiter sur le parti qu'il a à prendre; mais cette détermination qui naît d'un sentiment de justice, doit encore se fortifier de l'idée qu'elle est conforme aux véritables intérêts de l'art.
En effet, la vue du beau, bien mieux que les leçons, développe le talent et inspire l'artiste. Le tableau précieux qui, pour être à côté d'un plus précieux encore, n'arrête plus les regards, reconquerra ses droits à l'admiration, lorsqu'il sera isolé et rendu, pour ainsi dire, à lui-même. Quelques-uns même, reportés dans le pays qui les vit naître , y prendront un nouvel intérêt par les traditions et le récit des circonstances qui s'attachent toujours aux productions de quelque mérite. Les habitans d'Anvers, de Montpellier, des Andelys s'enorgueilliront de montrer à l'étranger les chefs-d'œuvre de leurs compatriotes, Rubens, Bourdon et Poussin ; et le voyageur ne pourra porter ses pas sur aucun point de la république, qui ne lui offre ou une riche collection de tableaux, ou l'œuvre de quelque homme de génie qui a illustré son pays.
Cependant les monuments de la peinture ne peuvent pas être disséminés au hasard sur les divers points de la France. Pour que ces collections soient profitables à l'art, il faut ne les former que là ou des connaissances déjà acquises pourront leur donner de la valeur, et où une population nombreuse et des disposition! naturelles feront présager des succès dans la formation des élèvess. C'est d'après cela que je propose de choisir, pour former quinze grands dépôts de tableaux, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Bruxelles, Marseille, Rouen, Nantes, Dijon, Toulouse, Genève, Caen, Lille, Mayence, Rennes, Nancy.
Mais c'est peu que d'avoir déterminé le lieu où doit être le dépôt. Il s'agit surtout de faire des choix qui soient tels que chaque collection présente une suite intéressante de tableaux de tous les maîtres, de tous les genres, de toutes les écoles ; et je pense qu'il est nécessaire de nommer une commission qui se charge de ce travail, et prépare, pour chacune des quinze villes désignées ci-dessus, la collection qui lui convient. C'est d'après ces considérations que je vous propose l'arrêté suivant.

Art. 1er. Il sera nommé une commission pour former quinze collections de tableaux qui seront mis à la disposition des villes de Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Bruxelles, Marseille, Rouen, Nantes, Dijon, Genève, Toulouse, Caen, Lille, Mayence, Rennes, Nancy.
Art. 2. Ces tableaux seront pris dans le muséum du Louvre et dans celui de Versailles.
Art. 3. L'état de ces tableaux sera arrêté par le ministre de l'intérieur et envoyé aux villes auxquelles ils seront destinés.
Art. 4. Les tableaux ne seront envoyés qu'après qu'il aura été disposé, aux frais de la commune , une galerie convenable pour les recevoir.
Art. 5. Le ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent arrêté. »

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 17 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2

Le fuseau horaire est UTC+1 heure


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 5 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB