Bonjour à tous,

Je suis tombée par hasard sur votre discussion en effectuant une recherche sur l'EHESS sur Internet.
Voici ma situation: je dispose d'un M1 en sociologie (mon mémoire a trait à l'étude sociologique d'un groupe religieux) et je vais préparer un M2 "histoire des religions" à Lyon. J'ai aussi la possibilité de préparer un autre M2 en sciences politiques en parallèle. J'ai l'intention de consacrer mon ou mes mémoires de M2 à l'étude du fait religieux sous des angles évidemment différents.
J'envisage de postuler pour une inscription en thèse (en "études politiques "ou en "sociologie") à l'EHESS dès l'année prochaine. J'ai d'ores et déjà "repéré" le directeur de recherches susceptible, au vu de ses travaux, de diriger mon travail de recherches.

Je me pose toutefois quelques questions:

Ne vaut-il pas mieux m'inscrire en M2 à Paris (je crois que l'EHESS a clos ses inscriptions, mais l'EPHE propose un master 2 co-habilité avec l'EHESS) pour avoir de meilleurs chances?

Par ailleurs, Verchinine vous avez dit "Inutile non plus d'espérer une place d'ATER ou de moniteur", ce qui n'est pas très rassurant: pourquoi cela serait-il impossible?

Merci à ceux qui auront l'obligeance de me répondre...

Les inscriptions pour 2008 ne sont pas closes du tout, elles commencent à peine. Cependant, le fait de ne pas être à Paris en M2 ne vous handicapera nullement (le plus dur étant d'expliquer à votre actuel directeur de recherche que vous allez faire votre thèse ailleurs).

Quant aux allocations et postes d'ATER, il y en a à l'EHESS, plutôt beaucoup par rapport aux autres universités (l'an passé, en histoire, il y avait 7 allocations à pourvoir) mais comme partout, les places sont chères.

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"Il est plus beau d'éclairer que de briller" (Thomas d'Aquin).

Merci Florian pour cette réponse éclairante!

Mon parcours envisagé (M2 sciences po et M2 sciences humaines spécialité "l'histoire des religions") vous semble t-il cohérent?

Je dois vous dire que j'ai été très emballée par un M2 de géopolitique attachée aux religions proposé par la Catho à Paris, hélas le service communication m'informe du fait que cette formation ne sera probablement pas reconduite cette année!

J'ai dû me tromper au sujet des dates d'inscription de l'EHESS, je crois que j'ai dû confondre avec le M2 de Paris 1-Sorbonne. A ce sujet, savez-vous si les postes de moniteur/ATER sont plus ou moins accessibles à la Sorbonne et à l'EPHE?

J'espère ne pas vous assommer avec mes questions, mais je me demandais aussi (puisque vous évoquez le fait que "les places sont chères"), comment augmenter ses chances d'y parvenir? La détermination et le soutien de son directeur des recherches y suffisent-elles? Qu'en est-il du piston? (légende ou réalité?).

Vous allez peut-être me trouver bien compliquée mais je réside à Paris! Toutefois, ayant passé mon M1 à distance, la distance ne m'inquiète pas car j'ai pu constater que le travail personnel et la motivation sont les plus importants. Et comme vous le dîtes, cela prête encore moins à conséquence en M2. Par conséquent, j'ai été très attirée par le M2 histoire des religions qui n'existe pas à Paris et dont l'organisation des enseignements permet fort bien aux salariés et aux étudiants éloignés de les suivre.
Le M2 sciences po est également fort bien organisé pour le même public.

En fait, je suis partagée entre deux options: préparer deux M2 pour présenter le meilleur dossier possible au directeur pressenti, ainsi que me perfectionner dans une langue étrangère (indispensable à la préparation de la thèse en question). Ou proposer d'emblée ma candidature en M2 à l'EHESS.

Encore merci Florian pour vos bons conseils

chère "chocotine",
Il vous faudra être dans le premier décile pour pouvoir prétendre candidater à l'allocation qui peut être doublée d'un monitorat. Pour répondre à votre question : à compétences égales ou supérieures, vous ne pourrez rien obtenir sans que quelqu'un mette votre dossier au-dessus de la pîle ! On a évoqué ailleurs la logique relationnelle du recrutement universitaire... Mais il y a aussi la logique locale (désistement, besoin d'un td pour accompagner un cm, pénurie eh oui! de bons étudiants à sujet porteur etc.)
Cela étant dit, il ne s'agit pas de rester dans les jupes de son directeur, de s'engager pour sa fac, bref de n'afficher que son ambition universitaire en espérant avoir qqch à la fin... C'est un bien mauvais calcul. Il faut avant tout avoir de l'ambition pour son sujet ; la qualité de votre travail, l'originalité de votre perspective, l'enjeu pour l'historiographie, voilà ce qui sera remarquable et fera la différence en dernière instance et donnera envie à qqun de vous imposer... ou pas, à regret, parce que "les places sont chères". Avez-vous eu une bourse sur critères universitaires pour ce M2 ? Avez-vous fait des stages, etc? Maîtrisez vous une ou plusieurs langues étrangères ? Avez-vous déjà publié ?
Bref, ce n'est pas plus facile ici ou là de décrocher un monitorat ou un poste d'ATER (je rappelle à partir de la deuxième année de thèse). J'ajouterai qu'il faut bien sûr penser à son financement avant de s'engager, qu'il faut, comme vous le faîtes, élargir ses perspectives de travail, mais aussi ne pas s'engager en espérant pouvoir vivre de sa thèse... Tout ça a été dit plus haut. Renforcer la cohérence de votre parcours en relation avec votre sujet, diversifiez les expériences (mieux vaut ne pas avoir que des diplômes sur votre cv, par les temps qui courent...) et finissez votre Master, pour voir si vous voulez continuer dans cette voie... Et bon courage pour tout ! si vous optez pour un double cursus et des cours de langues, l'année risque d'être chargée, et il vous faut soutenir en juin pour candidater à l'allocation...

PS : pourquoi ne pas vous inscrire directement à l'ehess en M2 puisque vous voulez y préparer votre thèse ? c'est à sérieusement étudier si vous voulez demander l'allocation à l'ehess... Enfin, vous évoquez une préparation à distance ; ce n'est pas l'idéal pour se faire remarquer... Bon courage, M.

Bonjour Mélou,

Merci pour vos conseils qui me semblent très éclairés. Je suis en reprise d'étude, j'envisage donc un changement de carrière et c'est par passion que j'ai décidé ce virage. De toutes façons, pour l'allocation de recherche du ministère de l'Education nationale, je ne pense pas pouvoir y prétendre (j'ai 31 ans, j'en aurais 32 au commencement de ma thèse, or la limite d'âge après dérogation est portée à 30 ans). Je croyais sans doute avec beaucoup de naïveté que tous les étudiants en thèse sous réserve d'un "bon dossier" pouvaient prétendre à une allocation.

Je comprends ce que vous voulez dire à propos des difficultés des études à distance. D'une certaine façon, cela ne porte pas à conséquence dans la mesure où le travail personnel est très important, et notamment bien sûr la rédaction du mémoire, qui compte pour l'essentiel dans la note finale. Mais c'est que je suis très éloignée du lieu d'études. J'avoue que d'un autre côté, j'ai parfois peur aussi d'un certain isolement, car à un tel niveau d'études, nouer des contacts est sans doute très important.

Je maîtrise deux langues étrangères dont je souhaite parfaire la connaissance cette année. D'ailleurs, j'envisage une thèse en co-tutelle avec une université étrangère, je n'aurais donc pas d'autre choix que de maîtriser parfaitement la langue en question.
Je n'ai effectué aucun stage en lien avec mes études. Etant en sciences humaines, quel sorte d'organisme pourrait m'accueillir?

Merci pour votre aide

Chère Chocotine,
d'abord je vous dis tous mes encouragements à reprendre vos études ainsi!!! Un "bon dossier", vous l'avez compris, est important mais n'intéresse et n'est examiné qu'après le projet de thèse...cela dit, j'ai vu un doctorant être nommé maître de conf l'année de sa soutenance, avec sur son cv 3 publications et deux années d'exercice en tant qu'ATER, et 7 années d'inscription en thèse, parce qu'il a fait un travail remarquable... j'ai vu aussi qqun qui a engagé sa thèse à 35 ans, opérant une totale reconversion, être nommé professeur des universités, pour les mêmes raisons, d'autres encore devenir ATER parce se spécialisant dans un thème de recherche qui recoupait un cm... C'est encourageant.
Tb pour les langues et la co-tutelle : c'est bien pour le cv ! Vous pourriez ainsi obtenir plus facilement un financement partiel de votre thèse... Pourquoi ne pas faire un stage à l'étranger cette année? Quant aux stages dans le domaine des sciences humaines, je ne peux vous répondre (je viens de l'histoire de l'art...) mais votre université doit avoir des conventions préétablies avec des centres, des instituts spécialisés en France et des universités à l'étranger, renseignez-vous à ce sujet auprès d'elle dès que vous aurez fait votre choix... C'est très valorisé.
Ce qui m'inquiète pour vous c'est votre isolement : tant il faut être visible et savoir ne pas se faire oublier. Et, comme vous le supposez les échanges sont importants, avec votre directeur d'abord, d'autres habilités et d'autres mémorants (sur les aléas de la recherche et de l'écriture par exemple) !!!
Mais pourquoi ne demandez vous pas conseil à votre directeur de recherche ? Et, pardonnez ma question (je ne discerne pas encore très bien les sujets intéressants en histoire), mais votre sujet est-il nouveau, votre perspective originale ? Votre directeur devrait vous aider là aussi ; mais vous en changez peut-être ? En tout cas, bon courage pour tout! J'espère avoir pu vous aider.

Bonjour Mélou

Je dois préciser que l'organisation même du M2 est particulière: il s'agit d'enseignements regroupés en semaines intensives auxquelles je me dois d'assister. Par ailleurs, il y a aussi des séminaires mensuels, j'ai l'intention de me déplacer en fonction de l'intérêt des séminaires pour ma problématique aussi souvent que possible, même si cela reste un enseignement à distance, j'ai l'intention aussi de rendre visite régulièrement au directeur de recherches pour faire le point sur mon travail.
Je ne peux pas dire que mon sujet est parfaitement original , non, mais j'ai fait en sorte de trouver un angle d'analyse qui n'a pas fait l'objet de travaux en grand nombre. Je vais probablement avoir un autre directeur de recherches, je prendrai bien sûr ses remarques en compte à ce sujet, j'ai aussi l'intention de mettre cette année de M2 à profit pour poursuivre ma réflexion.

Je vous remercie beaucoup pour vos remarques et exemples qui sont à la fois rassurants et motivants!

Bonjour,

l'année dernière je faisais mon master 1 à l'Ehess où je travaillais avec Claude Markovits sur la partition en Inde.
L'Ehess possède des avantages, c'est indéniable. Tout d'abord j'ai eu la chance de suivre un séminaire avec Michelle Perrot. Entendre pendant deux heures cette grande historienne te parler de ses travaux et de mai 68, était vraiment un pur moment de plaisir. En plus nous étions cinq étudiants dans la salle et il était possible de poser de nombreuses questions.
Par contre je tiens à dire que l'ehess ne constitue pas une fin en soi. Ce n'est pas parce qu'on sort avec une thèse réalisée à l'Ehess que l'on pourra accèder directement à un poste au CNRS. Trop peu de prof le disent mais je crois qu'il est essentiel de rappeler que le milieu de la recherche est bouché, archi-bouché. Trop de profs laissent leurs étudiants continuer dans un domaine où il n'y a pas d'avenir. J'ai eu la chance de discuter avec Denis Matringe, professeur au collège de France et que j'avais en séminaire et qui m'a conseillé de passer le capes et l'agrégation d'Histoire. Il faut savoir que chaque année 4 personnes sur 120 seront prises au CNRS. Peut on penser avoir une chance avec une seule thèse??? Je pense que non! Tout le monde en a une aujourd'hui. Pour pouvoir devenir chercheur ou maître de conférence il faudra l'agrég, une thèse excellente, un sujet intéressant, des relations et une conjoncture très très favorable.
Pour recentrer le débat, je pense donc qu'il est bénéfique d'aller à l'Ehess pour poursuivre son cursus car on peut y fréquenter du très beau monde. Cependant il ne faut pas se bercer d'illusions et savoir qu'une thèse Ehess ou une thèse Lyon2, revient au même.

En ce qui me concerne, je suis revenu sur Lyon pour préparer et passer le capes et l'agrég d'Histoire. J'espère ensuite reprendre mes études en M2 à l'Ehess et continuer en thèse.

La route sera longue et difficile mais il faut se battre, y croire et être motivé.

ton message me raméne un peu sur terre ... comme je le disais au début je souhaite rentrer à l'ehess (la grosse question c'est un master en fac ou en ehess)
sauf que bon je ne sais pas si je continuerai en doctorat et c'est clair que l'ehess n'est pas une fin en soit.

Donc j'envisage aussi de passer l'agrégation aprés mes 2 ans à l'EHESS,
mais est ce possible de continuer ? autrement dis j'ai l'agreg (qui n'est pas simple je le sais) et aprés ... je peux continuer en doctorat ?

(pourtant je pensais que l'état nous affectais à un poste immédiatement...)

merci

ps @ PrinceOfbronT : tu dis que c'est un peu la même chose que de faire son master en fac ou au sein de l'EHESS ... (ta réponse pourrait m'aider en fait) :

mais qu'est ce qui t'as poussée à aller à l'EHESS puisque cela semble être pareil???

personnelement ,je pense que c'est "mieux" ou plus "valorisant" (tant que le sujet est bon) de le faire en EHESS vu qu'il y a une entrée sur dossier dés le M1 .

aprés je ne suis pas pour la logique élite et compagnie mais il me semble que de nos jours les lieux où nous avons étudié sont trés importants >.<

aprés je n'y connais rien je ne suis qu'une petite L2

Pour répondre à toutes vos questions:

_ tu peux après avoir obtenu l'agrég, faire un report de stage. Il y a un sujet sur ce forum concernant ce cas dans la rubrique " agrégation 2008 ( ou un truc comme ca)".

_ si j'ai fait mon master à l'ehess c'est parce que je suis spécialisé sur un sujet bien précis et une aire culturelle et géographique précise qui est l'Asie. Et jusqu'à preuve du contraire il n'y a qu'un seul endroit en France où tu peux travailler sur l'Asie (sur l'Inde pour moi) et c'est l'ehess. Aller à l'ehess représentait donc une obligation pour moi. Par ailleurs j'ai fait une licence de hindi à l'inalco (il n'y a que dans cet endroit qu'on apprend le hindi en France).
_ pour terminer, certes ca fait jolie sur un cv mais on ne fait rien du tout avec un master d'Histoire. Un master d'Histoire à l'ehess ou à la fac ca ne sert à rien. Nous n'avons aucune valeur sur le marché du travail. Que veux tu faire ensuite si tu ne comptes pas enseigner??? Je te donne un exemple, à Science po il y a un master de recherche et ca m'empêche les dizaines d'étudiants de sortir de là et d'être au chomdu. Et pourtant ils ont Science-po marqué sur le C.V!!! Pareil pour les mecs de l'ens. Un ami de ma soeur était normalien à Ulm en biologie. Aujourd'hui il a 30 ans et toujours pas de taffs. Il est en post-post-post doctorat, il galère, c'est la merde.
Je suis un peu pessimiste mais je pense qu'à la différence de beaucoup de personnes, je ne me voile pas la face. A vous de voir maintenant.

ok merci de la réponse! pour le report de stage etc je vais aller lire le topic là dessus mais c'est bon à savoir.

Tu parles de science po et bien... je compte tenter l'examen pour entrer en master recherche (histoire et pensée politique)

mais bon encore faut-il y rentrer à ce fameux science po...je vais suivre une prépa IEP à la sorbonne en paralléle de mon L3 l'an prochain...

et même si j'étais prise c'est sûr que je passerais en fin de master l'agregation! puis continuerai en dcotorat gràace au salire de prof

quoi qu'il en soit c'est clair que l'Histoire c'est beau mais niveau job...>.< faudra repasser

Mélou tu me tiens au courant pour le groupe de travail?
Tu ne m'as tjs pas répondu depuis un mois...

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Danishmendt
Doom Noise core

Pas de lien dans les signatures, merci.

Bonjour PrinceOfBronT,

Puisque vous êtes à l'Ehess, pouvez-vous me dire si le domaine des études politiques ou de la sociologie connaîssent la même conjoncture ?, du moins si vous en avez connaissance.
Il me semble que par exemple, l'agrégation n'est pas une obligation dans ces disciplines.