Bonjour,

Je me poste plusieurs questions concernant les postes d'ATER.

- pour être recruté il faut être docteur, doctorant ou fonctionnaire de catégorie A (donc agrégé, certifié ou PLP). Est-il donc possible de candidater à un poste d'ATER en étant prof dans le secondaire et seulement titulaire d'un M2 ?

- est-il possible de candidater dans une section différente de celle du cursus universitaire ? Par exemple, si j'ai fait de la recherche sur un point d'histoire contemporaine espagnole, je peux légitimement candidater en section 22 (histoire moderne et contemporaine). Mais puis-je aussi candidater en section 14 (langues romanes, dont l'espagnol) ?

Merci d'avance.

Pour la première question, si vous êtes déjà professeur, vous appartenez à la première catégorie décrite par le ministère, celle des fonctionnaires de catégorie A :
http://www.education.gouv.fr/cid1217/le ... aires.html
Le décret semble dire que pour les fonctionnaires, l'inscription en thèse n'est pas nécessaire. Mais on devient ATER pour préparer une thèse (en sciences humaines notamment, c'est peut-être différent en Droit). Je ne vois pas un ATER recruté sans avoir un directeur de thèse. C'est ce dernier qui joue un rôle déterminant.
Pour la seconde question, le mieux est de vous adresser directement à votre directeur de M2. Je sais qu'il existe des passerelles entre l'histoire antique et les langues anciennes (respectivement 21e et 8e section), mais je ne sais pas si cela peut communiquer entre civilisationniste et historien.

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)

Je ne connais pas bien le recrutement formel des ATER, mais il faut effectivement s'inscrire en thèse pour le devenir (ou terminer son doctorat et s'engager à participer à la campagne de recrutement des MCF). Les ATER sont des enseignants-chercheurs non titulaires, ils doivent donc faire de la recherche. Et quand on n'est pas docteur, faire de la recherche, c'est faire sa thèse. Si un enseignant du secondaire veut "juste" enseigner dans le supérieur, il cherche un poste de PRAG/PRCE, pas d'ATER.
Pour l'histoire des sections CNU: je ne pense pas que ce soit un problème, car il y a de nombreux cas de docteurs en histoire qui obtiennent la qualification (et ensuite un poste) dans d'autres sections du CNU que les 21-22, en particulier dans les sections de langues étrangères, où ils sont recrutés en civilisation. Si c'est possible pour le recrutement des MCF, ce serait étonnant que ça ne le soit pas pour les ATER.
Mais comme l'a fort bien souligné Calade, le recrutement des ATER manque un peu (euphémisme) de transparence et est une affaire de négociations entre directeurs de thèse. Posez donc toutes ces questions au vôtre.

Bon courage

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«L'humanité est comme un paysan ivre à cheval: quand on la relève d'un côté, elle tombe de l'autre.»
(Martin Luther)

Merci pour ces informations.

Il s'avère que je ne suis pas encore en thèse.
J'ai réussi le CAPLP Lettres-Histoire et j'ai déjà fait quelques recherches en M1 sur un thème d'histoire contemporaine de l'Espagne.
Je me renseigne en fait pour savoir quel doctorat privilégier : histoire ou espagnol.

Sur une autre discussion vous disiez avoir un M2 enseignement. La note obtenue à votre mémoire a son importance. Les mémoires de M2 enseignement n'ont pas la même "valeur" qu'un mémoire de master recherche...
Avez-vous déjà recherché un directeur ? (même si vous n'êtes pas inscrit en thèse...)

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Alphonse de Lamartine

Oups... Je n'ai pas tout dit. Je compte refaire un M2 recherche avant, si la note le permet, d'entrer en doctorat. J'estime qu'un M2 enseignement est bien trop léger. Je vais donc commencer à rechercher un directeur de M2 qui pourra éventuellement m'encadrer en thèse.
La question qui se pose : en histoire ou en espagnol ?

Si vous envisagez une carrière universitaire et que vous voulez être pragmatique, il faudra aller en histoire, car il est bien plus facile d'être qualifié au CNU en section 22 et en section "langue étrangère" (civilisation) quand on a un doctorat d'histoire. Les "civilisationnistes", pour des raisons conjoncturelles, acceptent des historiens de formation, alors que l'inverse est beaucoup plus rare.
Toujours dans la même veine "pragmatique": je n'ai jamais vu d'ancien PLP faire de carrière universitaire en histoire. Que ce soit injuste n'est pas la question, mais si l'on regarde les choses froidement, lorsqu'un poste est profilé pour quelqu'un ayant un concours d'enseignement, on entend CAPES et surtout agrégation. A ça aussi il faudra y penser...

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En ce qui me concerne je n'ambitionne aucunement une carrière universitaire. J'aimerais faire un doctorat pour aller au bout d'un cursus universitaire qui me plaît. Je l'envisage comme un projet personnel et non pas comme un tremplin vers un poste dans le supérieur. A la rigueur, quelques vacations comme chargé de cours en TD, pourquoi pas ?

Sinon, effectivement, je pense qu'il vaut mieux aller en Histoire qu'en Espagnol.

Dans ce cas, si vous voulez vraiment uniquement faire une thèse, sans ambition ultérieure, je vais vous donner un dernier conseil: ne devenez pas ATER et faites votre thèse à côté du boulot. En étant ATER, vous aurez une charge de travail équivalente de celle en LP, mais avec des problèmes administratifs chronophages en plus. Pour avoir vu de nombreux collègues faire leur thèse en étant ATER, je peux vous dire que moi, qui l'ai faite en étant prof en lycée, j'ai pu bénéficier de bien plus de temps pour faire mes recherches qu'eux.
Et si vous n'avez pas d'ambition, la question de la section CNU n'a pas d'importance non plus, elle n'aurait de sens que dans la perspective d'une stratégie à plus long terme.

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Je crois que Jean-Claude vous a donné un excellent conseil.
Faites votre thèse une fois bien installé dans votre lycée et ce sera plus simple qu'en étant ATER.

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Alphonse de Lamartine

Ayant beaucoup de questions semblables, j'ai lu ce fil avec attention. Un grand merci, Jean-Claude, pour vos conseils éclairés. Savez-vous par hasard s'il est possible de demander un mi-temps dans l'enseignement secondaire pour faire une thèse avec plus de temps ? Et pensez-vous qu'il est possible de faire une thèse en ayant un poste de PRAG ?

Calame: le conseil que je donnais pour la recherche d'un poste d'ATER (ou de monitorat en début de thèse) ne concerne que ceux qui n'ont pas de stratégie professionnelle après la thèse. Pour ma part, j'avais choisi de rester dans le secondaire, non parce que ça me laisserait plus de temps (même si je suis fermement convaincu que c'est le cas), mais parce que financièrement c'est difficile de passer du secondaire à un poste de ce genre, notamment quand on est, comme je l'étais alors, père ou mère de famille.
Mais le mieux est évidemment d'avoir cette expérience dans le supérieur. Dans les commissions de recrutement, il est parfois dit qu'on aime bien des candidats aux postes de MCF avec une expérience dans le secondaire. Mais, de fait, dans la majorité des cas, les recrutés sont d'anciens allocataires et ATER.
Le mi-temps dans le secondaire peut être une solution, mais il n'est pas accordé de droit et il est ruineux financièrement. Quand j'étais en lycée, je refusais systématiquement les heures supplémentaires et, avec l'heure de chaire, je ne devais que 14h par semaine. Alors effectivement ça demande des sacrifices (pas de vacances, journées libres et week-end consacrés à la thèse), mais ça reste quand même la solution qui offre le meilleur rapport entre confort matériel et temps que l'on peut consacrer à la recherche.
Mais, encore une fois, la meilleure stratégie en terme de carrière est bien de chercher un poste de contractuel dans le supérieur.
C'est la quadrature du cercle cette histoire, car aucune solution n'est pleinement satisfaisante sur tous les plans. Il faut faire un choix, sacrifier un aspect en fonction d'une stratégie qu'il faut, à mon avis, définir clairement dès le départ.

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Je n'avais pas vu la dernière question sur le poste de PRAG: c'est à mon avis à déconseiller totalement. Il faut faire 384h par an, soit le double d'un MCF, puisque statutairement un PRAG n'est qu'enseignant, pas enseignant-chercheur, même si c'est souvent hypocrite.
Les PRAG faisant une thèse que je connais ont énormément de mal à boucler, tant ils sont écrasés par le travail d'enseignement. C'est beaucoup plus de temps occupé que dans le secondaire, c'est certain. A cela s'ajoute, dans certaines Universités, un dédain clair pour les PRAG.

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Merci beaucoup de votre réponse. Je n'ai justement pas de stratégie claire pour la suite (rester dans le secondaire et utiliser du temps libre pour continuer la recherche en "loisirs" ? ou essayer d'entrer dans le supérieur, au risque d'entrer dans un panier de crabes et de consacrer beaucoup de temps à des problèmes administratifs ?), et il est très intéressant de lire l'avis de personnes qui sont déjà passées par là. Si ça ne vous dérange pas, je reviendrai sans doute vous poser quelques questions...

Le "certaines" est d'une courtoisie extrême...


Tout dépend, encore une fois, de ce qu'on souhaite. 384 heures dans le supérieur ce n'est pas la même chose que dans le second dégré : moins d'heures en fait, moins de stress devant les "élèves" ( ), mais plus de boulot en terme de préparations/corrections.
Là-dessus, je ne suis pas totalement d'accord avec Jean-Claude.
Par contre, stratégiquement (pour être MCF), il a raison, c'est plutôt à déconseiller : on peut être prisonnier de ce poste profilé pour les enseignants du second degré - de plus en plus nombreux....
En commission, on pourra toujours vous dire : vous êtes bien ici, protégé, il faut en laisser d'"autres" (plus "jeunes") arriver, etc. Ce blocage peut être fatal pour celui qui souhaite arriver "en haut". Hypocritement, ce sera même mieux : faire plus d'heures en étant moins bien payé et avoir tout ce que les "autres" ne veulent pas.
Pour d'autres, il demeure tout de même très confortable. Question de point de vue.


Cela est vrai pour n'importe quel statut dans le supérieur...

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