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La différence c'est qu'à l'époque de Platon le disciple pouvait choisir son maitre.. et le professeur nul avait une carrière très courte... Ce n'est pas le cas dans les Universités française ou le pire des professeurs quelquesoit son mépris envers les étudiants, que l'amphi soit presque vide ou non, continuera sa carrière bien tranquillement. En dehors du "chahut" les étudiants sont bien démunis face à l'attitude de certains enseignants.
Je ne comprends pas cette terreur de l'évaluation des étudiants que semblent ressentir certains. Pourquoi les professeurs devraient-ils échapper à tout contrôle? Cette théorie implicitement posée de l'autorégulation professorale me semble aussi douteuse que celle du marché autorégulateur.
Tout le monde doit soumettre sa performance à une ou des évaluations extérieures: c'est celle de la clientèle pour un médecin ou un boucher, cela peut être celle de ses pairs ou supérieurs; en tout cas, la refuser systématiquement, cela revient souvent de facto (sous l'alibi de ne pas tomber dans une logique bassement commerciale) à protéger la médiocrité et à imposer cette médiocrité aux étudiants, sans qu'il y ait aucun recours pour eux, parce que contrairement aux clients d'un médecin ou d'un boucher, ils ne peuvent pas voter avec leurs pieds et aller voir ailleurs.
Il n'y a d'ailleurs aucune logique commerciale là-dedans, il n'y est pas question de profit ou de rentabilité bien évidemment: c'est seulement reconnaître que tout enseignement doit prioritairement bénéficier aux enseignés, que des étudiants adultes doivent être entendus au sujet de l'enseignement qu'ils recoivent et que celui-ci ne doit pas être exclusivement fonction du bon plaisir du professeur.
Comme je l'ai dit, le fait qu'un cours passe mal dépend souvent d'erreurs de communication, de présentation et de mise en forme assez faciles à corriger; encore faut-il qu'on en prenne conscience. Où est le problème à se remettre en cause de temps en temps? En quoi est-il productif généralement parlant de camper sur ses certitudes et de se crisper sur le sentiment qu'on a tout juste, qu'on n'a rien à apprendre des étudiants et qu'il n'y a rien à changer dans sa performance?
Etre ouvert aux critiques m'a souvent permis de mieux faire mon travail, et même de réussir dans certains projets que je n'avais pas réussi à mener à bien initialement; sauf les occasionnels grincheux ou malveillants isolés que l'administration relativise, ces évaluations étudiantes comportaient majoritairement des remarques sensées, voire astucieuses, dont j'ai souvent tiré parti pour améliorer mes méthodes pédagogiques et ma communication. En plus, d'un point de vue politique, de bonnes évaluations vous mettent en position de force par rapport à l'administration, ce qui n'est pas à négliger.
Vraiment, il n'y a pas de quoi fouetter un chat, et ce système comporte plus d'avantages que d'inconvénients pour un professeur compétent et sérieux.