Je n’ai pas d’avis arrêté sur la question.
Si l’évaluation est fondée sur des critères précis tels que ceux présentés par Tonnerre,
Si son appréciation par les autorités responsables reste pondérée afin d’éviter tous débordements démagogiques et règlements de compte,
Je ne vois pas en quoi elle serait à bannir !
Dans la mesure où elle donne à l’étudiant un sentiment de reconnaissance qui le flatte et apaise, j’y verrai même un avantage !
Je me pose toutefois quelques questions, non pas sur la procédure elle-même qui ne peut être foncièrement mauvaise en soi ! Seuls ceux qui en abusent sont mauvais !
Ce préambule posé, j’en viens au fait !
Et d’abord à propos de ceci, Tonnerre :
Citer :
Dans le classement mondial annuel le plus récent des universités publié par l'université Jiao Tong de Shangaï (basé sur les publications de chercheurs, le nombre de prix Nobel, de médailles Fields, etc.), la première université française (Paris 6) n'apparait qu'en 41ème position, après une liste d'universités américaines bien sûr, mais aussi après plusieurs universités anglaises, canadiennes, japonaises, et même une université suisse et une hollandaise!
Sur ce point, j’avoue ne plus très bien comprendre !
Le sujet de ce fil concerne l’évaluation par les étudiants et là, d’un coup de torchon, vous semblez soudain saper tous vos efforts antérieurs, nous renvoyant à une évaluation des performances qui ignore radicalement celle-ci, la valeur de l’universitaire étant calculée d’après ces classements sur les critères de la recherche et non de l’enseignement lui-même.
Que les universités françaises soient mal classées sur le plan de la recherche, c’est fort regrettable ; mais quel rapport avec l’évaluation en matière de pédagogie ? L’obtention d’un prix Nobel fait-il de vous un bon pédagogue ?
Notez bien, cher Tonnerre, que ma remarque n’entend pas remettre en cause le bien fondé de l’évaluation des enseignants par les étudiants ! Je me demande seulement si l’agacement que vous éprouvez à la lecture des propos qui vous sont opposés ne nous a pas écarté du sujet !
Et moi, je profite du dérapage pour poser la question qui me turlipine !
Mon questionnement est le suivant – et je le soumets à tous, pas à Tonnerre en particulier :
Sur quels critères les enseignants sont-ils recrutés dans les Universités ?
Et quels sont, en retour, les motivations qui poussent un enseignant à postuler dans telle ou telle université et à en changer s’il en a l’opportunité ?
Je m’imagine président d’une Université en recherche d’un bon enseignant pour pourvoir un poste. Comme j’ai le souci de la performance, je cherche le meilleur et repère le plus respecté par ses pairs, productif en matière de publications, dont les élèves sont reconnus comme étant bien formés et très bien noté par ses étudiants. Le meilleur, je vous dis. Je le contacte et je lui offre le poste.
Mais j’imagine que je ne suis pas le seul à vouloir compter une telle perle dans mon établissement. Pourrait-on m’expliquer ce qui se passe en pareil cas ?
Et j’en reviens au sujet du topic : qu’apporte l’évaluation des étudiants dans cette affaire ? A-t-elle vraiment de l’effet sur la carrière de l’enseignant ?
NB : Pour moi, l’art de transmettre ne se mesure pas à la façon dont un orateur expose ses savoirs mais à sa capacité d’écoute. Un bon professeur est un bon récepteur avant que d’être émetteur ! On ne peut bien transmettre que si on a évalué d’abord son public pour se mettre à son niveau d’attente et à sa capacité d’écoute. C’est beau ce que j’écris là, hein ?
Cela signifie surtout qu’un enseignant « ordinairement compétent », parce qu’il est « ordinairement compétent », sait – même s’il ne l’avoue pas – très précisément s’il est bon ou pas et pourquoi. Tous ceux qui ont déjà enseigné ont l’expérience de ce savoir qui permet de distinguer les jours « sans » des cours qui ont marché. Et un prof qui ne « passe pas » - donc non « ordinairement compétent »-, le sait aussi ! Enfin, il me semble ! Je peux me tromper, bien sûr.
Dès lors, si je ne me trompe pas trop, l’évaluation par ses étudiants ne lui apportera pas grand-chose qu’il ne sache déjà !
Dans la mesure où elle est bien encadrée, je ne vois pas d’inconvénient à l'évaluation par les étudiants : elle permet à l’enseignant de vérifier qu’il s’auto-analyse bien, d’affiner ce travail aux marges ; mais je doute qu’elle lui apporte autant qu’il est avancé par ceux qui en font un outil indispensable... Je doute ; mais peut-être y a-t-il un argument qui m'aurait échappé ?