Cuchlainn a écrit :
Dans ce cas, parlons d'hagiographes mais pas d'historiens, si d'avance, un côté biaisé est revendiqué et assumé. C'est rigolo; on se moque des rois d'antan qui se faisaient construire des généalogies remontant à Troie ou à la cuisse de Jupiter, mais on s'apprête à faire la même chose.
S'en moque-t-on vraiment? La chose paraît assez normale et le fait de rouler pour le pouvoir en place n'a pas empêché l'existence de grands historiens.
Mais à mon avis, là, l'idée d'hagiographie est un peu excessive. Je pense que les gens ne sont plus dupes : une histoire d'entreprise ouvertement hagiographique ne convaincrait pas des investisseurs (si c'est un discours à vocation publicitaire) ou susciterait le sarcasme, voire la colère, des syndicats (dans le cas d'une histoire faite pour le personnel, lors d'un grand événement - cas qui me paraît largement le plus probable).
A mon avis, les "histoires d'entreprises" porteraient en fait sur des points techniques, et sûrement incroyablement rébarbatifs pour les non-initiés.
Il y a déjà des exemples : je connais une revue pour les ex-PTT (Poste et France Telecom aujourd'hui) avec des articles, écrits souvent par des retraités de la boîte, sur les anciens téléphones, sur l'installation d'une ligne téléphonique dans tel endroit inaccessible grâce à des innovations techniques, etc. Rien de très idéologique là dedans.
Mais je pense que la demande pour ce type d'histoires, destinées au personnel plus qu'au client, va augmenter et que la disparition des anciens employés, couplée à la masse croissante d'archives conservée par les entreprises, nécessitera l’appel à des professionnels du travail en archive et de la reconstitution du passé, c’est-à-dire à des historiens.