Bonsoir,

S'agissant des différents postes à l'université, quelle est la différence entre le statut de maître de conférence et celui de professeur d'université ? Et comment l'évolution de l'un vers l'autre est-il permis (avancement dans la carrière, reconnaissance de ses talents de chercheur..?) ?

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"Le fait que les hommes tirent peu de profit des leçons de l'Histoire est la leçon la plus importante que l'Histoire nous enseigne."
Aldous Huxley

Un maître de conférence est un enseignant chercheur titulaire d'un doctorat. Après le doctorat on peut présenter en plus une habilitation à diriger les recherches qui est un dossier composé des articles faits depuis la thèse et d'un deuxième livre à la suite de la soutenance d'habilitation, on peut rester maître de conférences habilité et déjà ce qui permet déjà de diriger des thèses mais on n'est pas mieux payé pour ça. Mais peut aussi être recruté pour un poste de professeur. Cela donne des responsabilités particulières pour la direction des équipes, cela donne la priorité pour les cours des niveaux les plus élevés, on ne fait plus de TD, on dirige les mémoires de master II et les thèses. On tient un rôle de proposition dans les équipes de recherche.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

D'accord, merci ! Par "deuxième livre" vous entendez comme une sorte de nouvelle thèse ?
Pour ce qui concerne les TD et les cours des niveaux les plus élevés, ça ne doit pas être pareil dans toutes les universités, j'ai vu des professeurs chargés de plusieurs TD niveau L1 (peut-être par choix).

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"Le fait que les hommes tirent peu de profit des leçons de l'Histoire est la leçon la plus importante que l'Histoire nous enseigne."
Aldous Huxley

En effet, il s'agit d'un livre de même importance (où alors accompagné d'un dossier d'articles très fourni). Une dernière fois dans sa vie on passe une soutenance face à un jury. Après on passe définitivement du côté de ceux qui sont au jury des autres. C'est pour cela qu'avec un tel parcours exigé cela m'étonne un quand dès la L, certains disent moi je veux être professeur des universités. C'est un aboutissement, pas un projet de début de carrière.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

Mais c'est normal et même positif d'avoir de l'ambition. Qui veut devenir historien espère devenir professeur des universités, pas vacataire, précaire, et tous ces contrats avec des sigles barbares. Ca me semble légitime.
J'ai l'impression que trop souvent, sur ce forum, on décourage les lycéens et étudiants qui ont des projets. La prépa, t'auras pas un assez bon dossier, va à la fac ; l'agrégation, c'est tellement dur, essaie même pas ; la thèse, tu trouveras pas de contrat ; maître de conf, y a pas de poste, etc etc.
C'est normal de prévenir les impétrants du parcours difficile qu'ils auront à affronter, mais il est bien également de les encourager.
Dire qu'en L3, on est trop jeune pour avoir une vision à long terme de sa carrière me paraît très excessif. Ne devrait-on toujours viser que l'étape suivante (en l'occurrence le master), en navigant à vue, sans objectif?

Vu comme ça, c'est vrai que je passe pour prétentieuse

Je n'aurais pas pensé que chaque "fonction" constituait une étape... Certaines (pas forcément les dernières) peuvent être plus intéressantes que d'autres.

En tout cas, merci pour ce déballage de connaissances^^

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"Toute connaissance est bonne à prendre" Dixit Kushiel, Tome 1, Jacqueline Carey

Puisque "déballage" de connaissances il y a, on ne parle pas de fonction, mais de corps ou de grade.

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Alceste

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La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

A l'universite tu commences en tant que Maitre de conference, tu as divers echelons qui correspondent a l'augmentation de ton salaire + prime, puis tu passes l'habilitation a diriger des recherches (sorte de 2eme these, mais non sanctionne par un diplome). Tu es alors en droit de postuler (encore par concours, comme pour obtenir le poste de maitre de conference) pour un poste de professeur des universites. Tu deviens alors un chef d'equipe qui va mettre en place un projet de recherche et constituer une equipe composee en general de doctorants et/ou postdoc et/ou maitre de conf.

En 1ere et en Terminale on ne fait que de la contemporaine c'est vrai. Mais en Seconde on étudie l'histoire antique, médiévale et moderne (surtout morderne certes, mais quand même).
Et puis bon, pour que ces jeunes imbé****s de lycéens (c'est pas méchant, j'étais encore moi-même lycéen y'a pas si longtemps) comprennent un minimum le monde d'aujourd'hui, c'est quand même plus important qu'ils étudient de manière plus approfondie la Guerre froide que la féodalité...

(Et je ne dis pas ça parce que je préfère l'histoire contemporaine aux autres périodes.)

Vision un peu simpliste. Vous semblez conférer à l'histoire une vocation moralisante. Son but c'est de comprendre comment fonctionnent les sociétés. Et de ce point de vue la féodalité c'est un exemple plus facile. La guerre froide c'est trop près.

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Alceste

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La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

Moralisante ?! Absolument pas...

"son but c'est de comprendre comment fonctionnent les sociétés" -> tout à fait d'accord. Mais ne pensez-vous pas qu'il est plus pertinent d'enseigner à des élèves qui ont entre 16 et 18 ans le fonctionnement de nos sociétés actuelles avant celui du Moyen-Âge (qui a certes régulé la vie des gens pendant des centaines d'années, mais qui ne nous caractérise plus du tout) ?

Je pense simplement que le fonctionnement de nos sociétés actuelles, ce n'est pas à proprement parler de l'histoire. Ce que je pense de la société actuelle, je le dis plutôt ailleurs. Il est très difficile que les manuels à propos du monde contemporain n'enseignent pas une Vulgate idéologique. Les périodes plus anciennes permettent de comprendre d'où nous venons et il y a moins de risque de bourrage de crâne. Je ne dis pas d'ailleurs qu'il ne faut pas enseigner la contemporaine, mais elle prend trop de place. Nous ne savons pas encore ce qui restera de tout ça dans mille ans.

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Alceste

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La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

Pour faire un peu d'Histoire du poste d'enseignant à l'université, je vais prendre l'exemple de mon père : il a été reçu à l'École Nomale Supérieure, cela devait être dans les toutes premières années des années 60, agrégé de Lettres classiques ensuite, il a eu son premier poste en 1970 à l'univeristé de Bordeaux en tant maître assistant de conférence. A ma connaissance à ce stade la, il ne faisait toujours pas de recherche, et il n'avait pas de doctorat. Peut-être que le fait d'avoir réussi le concours de l'ENS, dispensait en quelque sorte d'en avoir un. Je ne sais pas. En tous cas, il a fait toute sa carrière à Bordeaux et il n'a jamais fait de recherche, donc il n'était pas habilité à diriger des recherches... Bon c'est un exemple qui date pas d'hier et bien entendu les choses ont changé...On pouvait donc être enseignant (grec classique) sans pour autant être chercheur...Il est resté maître de conférences puique si je ne m'abuse le titre de professeur de chaire à l'époque était lié à la recherche (un mémoire pour être habilité à diriger des recherches était nécessaire je crois...). Il va nous falloir des antiquisants de l'histoire des facultés pour préciser tout ça ...

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«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.

C'est grave de ne vouloir souhaiter devenir un jour que Maître de Conférence et (si on y arrive) de ne pas avoir l'objectif de passer une HDR svp ? :s

Ben non, je ne vois pas bien pourquoi...
Certains agrégés thésards seraient actuellement diposés à vendre corps et âme pour obtenir un poste de MCF.
Etre MCF - sans être PU - et s'en contenter n'est certainement pas un échec, bien au contraire !

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine