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Message Publié : 04 Fév 2016 17:58 
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Polybe
Polybe

Inscription : 11 Fév 2015 14:52
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Cornelis a écrit :
Si vous reculez de dégoût face à l'enseignement secondaire, vous aurez aussi du mal dans l'enseignement supérieur.


Je ne suis absolument pas d'accord avec votre affirmation.

J'ai enseigné dans le secondaire en tant que vacataire plusieurs années et j'exècre cette profession. Hors de question de passer l'agreg ou le capes; j'avais tenté le capes une fois, et bien qu'admissible j'ai renoncé à aller aux oraux tant je déteste le métier et ce qu'il devient. Je ne supporte pas les ados, la géo, la pédagogie façon ESPE, l'encadrement, et le côté "éducateur" (j'aime enseigner, pas éduquer). J'en avais assez des élèves incultes, indisciplinés, incorrects et de toutes les gamineries qui vont avec, et j'étais épuisé et sur les nerfs. D'une manière générale, je préciserais cependant que je ne veux même pas d'enfants dans ma vie privée.

En revanche, je suis ATER cette année après avoir déjà exercé un an en tant que chargé de TD et je m'éclate vraiment à l'université avec les étudiants. Excellentes relations humaines, contenu des cours intéressants dans une spécialité et une période que je maîtrise, échanges cordiaux, sympas, constructifs, ambiance détendue voire complice, calme et tranquillité en cours avec la réelle impression de servir à quelque chose et de faire progresser les étudiants. Pas de doute, à la fac, j'enseigne, je n'éduque pas! Sans compter, évidemment, le plaisir de continuer la recherche pour terminer la thèse.

Pour moi, il y a un fossé énorme entre enseignant du secondaire et enseignant-chercheur; ce n'est pas du tout le même métier.

Je ne sais pas ce que je ferai après mon poste d'ATER, mais je suis prêt à faire n'importe quoi plutôt que de retourner dans le secondaire! Au contraire, exercer simplement en tant que chargé de TD 2 heures par semaine sera un vrai plaisir.


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Message Publié : 05 Fév 2016 11:28 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 18 Jan 2008 13:49
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Localisation : Paris
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Je ne suis absolument pas d'accord avec votre affirmation.

J'ai enseigné dans le secondaire en tant que vacataire plusieurs années et j'exècre cette profession. Hors de question de passer l'agreg ou le capes; j'avais tenté le capes une fois, et bien qu'admissible j'ai renoncé à aller aux oraux tant je déteste le métier et ce qu'il devient. Je ne supporte pas les ados, la géo, la pédagogie façon ESPE, l'encadrement, et le côté "éducateur" (j'aime enseigner, pas éduquer). J'en avais assez des élèves incultes, indisciplinés, incorrects et de toutes les gamineries qui vont avec, et j'étais épuisé et sur les nerfs. D'une manière générale, je préciserais cependant que je ne veux même pas d'enfants dans ma vie privée.

En revanche, je suis ATER cette année après avoir déjà exercé un an en tant que chargé de TD et je m'éclate vraiment à l'université avec les étudiants. Excellentes relations humaines, contenu des cours intéressants dans une spécialité et une période que je maîtrise, échanges cordiaux, sympas, constructifs, ambiance détendue voire complice, calme et tranquillité en cours avec la réelle impression de servir à quelque chose et de faire progresser les étudiants. Pas de doute, à la fac, j'enseigne, je n'éduque pas! Sans compter, évidemment, le plaisir de continuer la recherche pour terminer la thèse.

Pour moi, il y a un fossé énorme entre enseignant du secondaire et enseignant-chercheur; ce n'est pas du tout le même métier.

Je ne sais pas ce que je ferai après mon poste d'ATER, mais je suis prêt à faire n'importe quoi plutôt que de retourner dans le secondaire! Au contraire, exercer simplement en tant que chargé de TD 2 heures par semaine sera un vrai plaisir.


C'est encore le même problème : enseigner dans le secondaire, ce n'est pas uniquement une expérience, ce sont des dizaines de milliers d'expériences. On ne peut pas réduire les questions de l'enseignement secondaire à une série de cours donnés, que ce soit la votre comme vacataire, la mienne dans un lycée bourgeois, ou les dizaines d'exemples que les membres du forum pourraient apporter.

Si vous détestez les adolescents - ce que je comprends tout-à-fait par ailleurs - la géographie, la pédagogie... Vous allez avoir du mal avec le métier de professeur d'histoire-géographie en secondaire, c'est sûr. Mais appréciez-vous aussi les cours de CAPES hors de votre spécialité, les TD d'historiens de l'art ou de politistes qui sont là parce que c'est obligatoire et passent leur temps sur Facebook, les effectifs de groupe qui tombent de 75% parce que vous n'avez pas su les retenir ? C'est ça, aussi, l'enseignement universitaire. Vous avez de la chance avec vos TD, c'est très bien, vous pourriez aussi bien vous retrouver avec des groupes très moyennement motivés de L1.

Dans ces fonctions, il n'en reste pas moins qu'on doive transmettre des connaissances et des attitudes à un groupe de jeunes, plus ou moins motivés, plus ou moins cultivés. Les conditions de travail changent, certes, d'ailleurs pas forcément dans le sens du mieux entre le secondaire et la fac, mais les questions fondamentales restent les mêmes.

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Ira principis mors est


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Message Publié : 05 Fév 2016 12:20 
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Salluste
Salluste

Inscription : 18 Déc 2015 12:13
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Nicolas L. a écrit :
Je ne veux pas être méchant, mais prétendre à devenir professeur d'université à 18 ans alors qu'on a même pas fini le lycée, n'est-ce pas un peu présomptueux? De même qu'être sûr de réussir l'E.N.S., ou Chartres (qui à mon avis est encore pire que l'E.N.S. en termes de sélectivité).

De toute façon, il faudra que vous en passiez par l'agrégation pour espérer devenir enseignant dans le supérieur. Ce n'est pas statutaire, mais dans les faits, c'est la réalité. Préparez-vous donc à enseigner, ne serait-ce que quelques années, dans le secondaire...



"Audaces fortuna juvat" ou sa variante gaullienne du "visez vers les sommets, c'est moins encombré".
:wink:
C'est justement à 18 ans qu'il faut avoir de l'Ambition et pour griller tous ceux, qui n'en ont pas !
(je parle en connaissance de cause)
:wink:
Ceci dit, il est important de connaitre le rapport suivant : admis/candidats (pour la qualité d'une formation, d'une prépa par exemple et pour l'accessibilité réelle à un niveau, à un poste); c'est le b-a-ba !
Ne craignez pas trop d'enseigner à votre âge (surtout que les "petits" ne sont pas forcément les moins intéressants). Vous ne serez plus le (la) même après 25 ans ! Et vous avez du déjà rencontrer des enseignants de tous poils dans le secondaire, c'est vous dire ...
Reste, il faut le noter, le côté obscur de certaines formations : en France, être le fils (ou la fille) de quelqu'un peut encore aider, hélas ...
Ainsi, vous vous construirez un plan, que vous tenterez de suivre.

Quoiqu'il en soit : au boulot !
((ce qui signifie : sachez travailler efficacement; à partir d'un certain niveau (master 1 ?), la facilité personnelle ne suffira plus))
Pour les concours, il restera une part de chance, difficilement évaluable, par définition.

_________________
Vulnerant omnes, ultima necat !


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Message Publié : 05 Fév 2016 15:36 
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Polybe
Polybe

Inscription : 11 Fév 2015 14:52
Message(s) : 79
Cornelis a écrit :
C'est encore le même problème : enseigner dans le secondaire, ce n'est pas uniquement une expérience, ce sont des dizaines de milliers d'expériences. On ne peut pas réduire les questions de l'enseignement secondaire à une série de cours donnés, que ce soit la votre comme vacataire, la mienne dans un lycée bourgeois, ou les dizaines d'exemples que les membres du forum pourraient apporter.

Si vous détestez les adolescents - ce que je comprends tout-à-fait par ailleurs - la géographie, la pédagogie... Vous allez avoir du mal avec le métier de professeur d'histoire-géographie en secondaire, c'est sûr. Mais appréciez-vous aussi les cours de CAPES hors de votre spécialité, les TD d'historiens de l'art ou de politistes qui sont là parce que c'est obligatoire et passent leur temps sur Facebook, les effectifs de groupe qui tombent de 75% parce que vous n'avez pas su les retenir ? C'est ça, aussi, l'enseignement universitaire. Vous avez de la chance avec vos TD, c'est très bien, vous pourriez aussi bien vous retrouver avec des groupes très moyennement motivés de L1.

Dans ces fonctions, il n'en reste pas moins qu'on doive transmettre des connaissances et des attitudes à un groupe de jeunes, plus ou moins motivés, plus ou moins cultivés. Les conditions de travail changent, certes, d'ailleurs pas forcément dans le sens du mieux entre le secondaire et la fac, mais les questions fondamentales restent les mêmes.


J'ai aussi des étudiants nuls et démotivés (pas une majorité mais quelques uns) mais ils ne sont pas embêtants et bruyants comme peuvent l'être les collégiens ou les lycéens. Qu'ils traînent sur Facebook ne me dérange pas s'ils souhaitent se réorienter, du moment qu'ils laissent travailler les étudiants venus pour apprendre et le cours se dérouler normalement. J'ai même tendance à les guider dans leur réorientation s'ils tirent la conclusion que le parcours universitaire choisi ne leur convient pas et à réfléchir avec eux à un meilleur projet. Entretenir ce genre de rapports de manière calme et posée ne me gêne pas, contrairement à la guéguerre quotidienne avec les hordes d'ados immatures des collèges.

Par ailleurs, j'ai eu quand même 8 ans d'expérience du secondaire, en collège, lycée public, lycée privé, lycée professionnel...Et c'est vraiment un métier qui me rebute totalement, au contraire du supérieur.


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Message Publié : 06 Fév 2016 18:11 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 22 Juil 2011 12:58
Message(s) : 28
rdchr a écrit :
Cornelis a écrit :
Si vous reculez de dégoût face à l'enseignement secondaire, vous aurez aussi du mal dans l'enseignement supérieur.


Je ne suis absolument pas d'accord avec votre affirmation.

J'ai enseigné dans le secondaire en tant que vacataire plusieurs années et j'exècre cette profession. Hors de question de passer l'agreg ou le capes; j'avais tenté le capes une fois, et bien qu'admissible j'ai renoncé à aller aux oraux tant je déteste le métier et ce qu'il devient. Je ne supporte pas les ados, la géo, la pédagogie façon ESPE, l'encadrement, et le côté "éducateur" (j'aime enseigner, pas éduquer). J'en avais assez des élèves incultes, indisciplinés, incorrects et de toutes les gamineries qui vont avec, et j'étais épuisé et sur les nerfs. D'une manière générale, je préciserais cependant que je ne veux même pas d'enfants dans ma vie privée.

En revanche, je suis ATER cette année après avoir déjà exercé un an en tant que chargé de TD et je m'éclate vraiment à l'université avec les étudiants. Excellentes relations humaines, contenu des cours intéressants dans une spécialité et une période que je maîtrise, échanges cordiaux, sympas, constructifs, ambiance détendue voire complice, calme et tranquillité en cours avec la réelle impression de servir à quelque chose et de faire progresser les étudiants. Pas de doute, à la fac, j'enseigne, je n'éduque pas! Sans compter, évidemment, le plaisir de continuer la recherche pour terminer la thèse.

Pour moi, il y a un fossé énorme entre enseignant du secondaire et enseignant-chercheur; ce n'est pas du tout le même métier.

Je ne sais pas ce que je ferai après mon poste d'ATER, mais je suis prêt à faire n'importe quoi plutôt que de retourner dans le secondaire! Au contraire, exercer simplement en tant que chargé de TD 2 heures par semaine sera un vrai plaisir.


Je comprends bien qu´on puisse préférer enseigner à l´université que dans le secondaire. Cependant, un poste d´ATER ne permet pas toujours de se rendre compte de la réalité du métier d´enseignant-chercheur même si cela peut paraitre surprenant. En effet, un ATER est épargné d´assumer les lourdes responsabilités pédagogiques et administratives que les PR et MCF doivent presque nécessairement assurer aujourd´hui et qui sont devenues parfois même plus chronophages que l´enseignement ou la recherche...


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Message Publié : 07 Fév 2016 4:20 
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Polybe
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Inscription : 11 Fév 2015 14:52
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Álvaro a écrit :
Je comprends bien qu´on puisse préférer enseigner à l´université que dans le secondaire. Cependant, un poste d´ATER ne permet pas toujours de se rendre compte de la réalité du métier d´enseignant-chercheur même si cela peut paraitre surprenant. En effet, un ATER est épargné d´assumer les lourdes responsabilités pédagogiques et administratives que les PR et MCF doivent presque nécessairement assurer aujourd´hui et qui sont devenues parfois même plus chronophages que l´enseignement ou la recherche...


Je préfère 100 fois des responsabilités administratives lourdes plutôt que de proposer deux heures de cours de géo dans une classe de 5e d'un collège situé en zone difficile de banlieue parisienne. Et j'ai par ailleurs beaucoup d'amis MCF et je constate quelle est l'ampleur de leurs tâches diverses.

Dans tous les cas, votre remarque va dans mon sens: enseignant du secondaire et enseignant-chercheur sont des emplois très différents. Et l'on peut très bien détester l'un tout en appréciant l'autre.


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Message Publié : 04 Avr 2016 15:32 
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Hérodote
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Inscription : 02 Avr 2016 22:48
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Je suis actuellement en Hypochartes (1ère année de prépa Chartes), donc si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'en demander, je répondrai avec plaisir !


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Message Publié : 14 Avr 2016 21:55 
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Plutarque
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Lire ce fil de discussion (et quelques autres) me donne vraiment l'impression que hors la voie "prépa-agrégation-contrat doctoral+thèse", les chances d'intégrer un jour l'enseignement supérieur sont quasiment nulles...

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Message Publié : 15 Avr 2016 8:06 
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Inscription : 23 Jan 2009 15:49
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Sans thèse, impossible de penser entrer dans l’enseignement supérieur, en effet. Ce qui me paraît assez logique, somme toute.
L'agrégation est tellement répandue parmi les docteurs, qu'en effet, ne pas l'avoir est discriminant.
Pas sûre par contre que le contrat doctoral soit indispensable. Par contre, il faut savoir se créer des réseaux pendant la thèse : journées d'études, séminaires, etc.


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Message Publié : 15 Avr 2016 10:11 
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Plutarque
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Inscription : 06 Juin 2007 15:39
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calame a écrit :
Sans thèse, impossible de penser entrer dans l’enseignement supérieur, en effet. Ce qui me paraît assez logique, somme toute.
L'agrégation est tellement répandue parmi les docteurs, qu'en effet, ne pas l'avoir est discriminant.
Pas sûre par contre que le contrat doctoral soit indispensable. Par contre, il faut savoir se créer des réseaux pendant la thèse : journées d'études, séminaires, etc.

Avoir la thèse est effectivement une évidence ; pour l'agrégation, nous savons tous que c'est l'exemple même de la condition officieuse. Mais ces deux conditions ont pour point commun de dépendre avant tout du candidat. Pour ce qui est des réseaux, en revanche, les choses me paraissent nettement moins équitables : comment participer à des journées d'études, séminaires et autres colloques pour ceux qui ont de lourdes contraintes professionnelles ? (je ne parle pas spécialement pour moi, ayant jusqu'ici réussi à m'en démêler) A partir de quand peut-on considérer qu'on a un réseau sur lequel s'appuyer ? Des "lâcheurs", il y en a partout...

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Message Publié : 15 Avr 2016 16:07 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 05 Sep 2010 13:22
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Localisation : Belsa
Pour des spécialités rares, on a des enseignants chercheurs qui peuvent de pas être titulaires des concours (ni agreg, ni même CAPES). C'est notamment le cas des archéologues de métier devenant enseignants en histoire ancienne ou médiévale, par exemple. Mais ils ont des états de service de chercheur impressionnants : rapports de fouille, synthèses, organisations de tables rondes, de journées d'études, de colloques, etc..., souvent des collaborations internationales.

Ce doit être la même chose pour les spécialistes d'histoires et civilisations étrangères.


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Message Publié : 15 Avr 2016 16:44 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 22 Juil 2011 12:58
Message(s) : 28
Laurent Frédéric a écrit :

Ce doit être la même chose pour les spécialistes d'histoires et civilisations étrangères.


C´est en effet la même chose. Cependant, en général ces collègues ne sont pas dans les sections 21 ou 22 du CNU mais dans les sections de « langues, littératures et civilisations étrangères » (11-15) où ils enseignent la « civilisation ». Par ailleurs, ils sont en général des étrangers.


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Message Publié : 15 Avr 2016 20:35 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 26 Fév 2013 17:10
Message(s) : 33
Auroremarie a écrit :
Pour ce qui est des réseaux, en revanche, les choses me paraissent nettement moins équitables : comment participer à des journées d'études, séminaires et autres colloques pour ceux qui ont de lourdes contraintes professionnelles ? (je ne parle pas spécialement pour moi, ayant jusqu'ici réussi à m'en démêler) A partir de quand peut-on considérer qu'on a un réseau sur lequel s'appuyer ? Des "lâcheurs", il y en a partout...

À mon avis, ce sont des relations de cause à effet. Avoir l’agrégation, et accessoirement un bon classement, permet de trouver un directeur de thèse un peu « star ». Avoir un directeur de thèse star permet d’avoir les infos (vous devriez postuler à telle journée…) et le soutien (… et je vais vous faire la lettre de recommandation qui va vous ouvrir la porte), etc. et de se faire son réseau. Avoir un bon classement à l’agrégation, une bonne thèse, encadrée par un directeur reconnu et influent, être un peu remarqué par les stars de son domaine, avoir écrit quelques articles… tout cela donne des cartes. Les gens sont pistonnés, mais pas parce qu’ils sont des chouchoux ou ont des passe-droit : ils le sont parce que leur parcours leur permet de se positionner, d’être pris par un directeur de recherche qui fera plus que simplement leur faire faire leur thèse.

J’en suis désolé (parce que je déteste la place des concours en France), mais quand j’ai eu l’agrégation, ça a changé les choses : il y a un changement de statut, qui fait que l’on peut demander des choses (demander à telle méga-star de ton domaine, avec laquelle tu pouvais juste espérer te faire un torticoli en le regardant sur son piédestal, s’il peut devenir ton directeur de recherches), et qui fait que les profs te conseillent de viser cela (alors qu’avant, ils t’auraient simplement conseillé de faire ta thèse avec tel prof de ta propre fac).

Après, il y a toujours une part de chance (un historien reconnu peut négliger ses doctorants, on peut ne pas s’entendre avec lui, on peut s’être gouré dans ses choix… et puis de toute façon, comme il n’y a pas de postes, avoir un poste relève toujours de la gageure). Puis je ne crois pas que ça soit du réseau : c’est surtout se faire connaître, faire ses preuves (avoir l’occasion de le faire grâce au « piston », le faire par son propre boulot).

Puis il y a la motivation qu’il faut éviter de perdre en route… :rool:


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Message Publié : 10 Mai 2016 13:30 
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Polybe
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Inscription : 02 Jan 2008 11:12
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Il y a un petit effet agrégation, c'est indéniable, notamment pour les prises de contact qui se font souvent désormais par mail : l'agrégation est une estampille. Cela joue aussi pour convaincre un directeur de vous prendre sous son aile. Mais l'effet ne dure pas : on estimera votre travail sur la qualité de vos recherches et l'inscription de vos travaux dans le débat ambiant.
L'essentiel, mais c'est le médiéviste qui parle, réside dans votre capacité à relier vos archives aux questions historiographiques du moment. Ensuite, agrégation ou pas, il me semble que la difficulté sera plutôt de bien doser ses prises de paroles et ses publications pour ne pas trop retarder l'écriture de la thèse car on vous sollicitera souvent.


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