JARDIN DAVID a écrit :
Ce n'est pas ma période d'étude, mais pour ma part, j'ai choisi mon camp : celui des appelés qui ont fait leur devoir aux côtés des professionnels que l'on traine dans la boue ou que l'on méprise. Aucune envie de voir ces anciens se faire clouer au pilori par les envoyés du FLN. Mais ces considérations sont HS.
JD
JD je vous trouve à manquer de sens de la nuance, et même à peindre des diables sur le mur pour leur jeter des cailloux.
Que le FLN utilise une version unilatérale de l'histoire, pour un parti qui a conquis et qui garde le pouvoir par la terreur, rien que de très habituel. On parlera histoire avec l'Algérie quand un gouvernement démocratique y permettra le dialogue - Inch'Allah - mais pour l'instant ils font leur soupe et on s'en fout.
Pouvez-vous entendre - sinon accepter - ma position : j'ai une grande admiration pour les gens dont vous parlez, et cela inclut les colonels Jeanpierre et Bigeard. Cela ne m'empêche pas de savoir qu'ils ont commis des saloperies à grande échelle pendant la bataille d'Alger, dont Massu a dit longtemps après :"Nous aurions pu faire autrement".
A grande échelle, il semble que ce soit plutôt dû à Aussaresse, et à son groupe de tueurs : Yves Courrière raconte que les colonels paras, à partir d'un certain stade, commençaient à penser que le "commandant O" (à l'époque il n'était pas possible de le nommer) y allait vraiment trop fort. Et à le faire savoir, discrètement mais fermement.
(C'est Aussaresse qui imposait le ramassage - chaque soir dans tous les centres d'interrogatoire - de tous les hommes interrogés, pour les buter, au motif "qu'un homme torturé est un ennemi de demain". Avec ce genre de raisonnement, on peut aussi y inclure ensuite toute sa famille et monter des Einsatz-Kommando...)
Franchement mon admiration pour les combattants français ne m'oblige pas à y inclure un individu pareil, que je juge à moitié détraqué.
Bigeard qui arrête le chef de la Wilaya d'Alger (Ben M'hidi, sauf erreur) discute avec lui toute la nuit, après l'avoir informé qu'il le fera fusiller au matin. Mais c'est Bigeard, qui sait reconnaître un homme. Comme de juste, Aussaresse réclame alors le prisonnier "qui n'a pas donné tous les renseignements sur ses liaisons avec les autres wilayas". Il mourra donc sous la torture - le plus probable, parce qu'on n'en sait rien, forcément - mais on ne lit nulle part qu'il ait donné ses liaisons, dont les porteurs étaient certainement déjà mort.
Voila. Bigeard / Aussaresse, toute la différence entre un soldat et un bourreau.
Edit : j'ai tort de faire tout à la fois, ce matin, Narduccio s'est exprimé entretemps. (De fait votre propos, dans sa forme, appelait forcément une intervention de modération.)