Plus Oultre a écrit :
A propos du latin, sénéchal, pensez-vous qu'une "solide" (j'entends par là plusieurs années d'étude et la pratique de la version) connaissance du latin soit indispensable pour un master sur le Moyen-Âge ?
Au niveau des sources justement, y'a-t-il beaucoup d'éditions et de traductions disponibles, ou faut-il nécessairement s'atteler à un travail de traduction voire de transcription ?
Cela varie-t-il beaucoup entre les différents types de documents (chroniques, traités, théologie, etc...), comme vous semblez le laisser penser en parlant des sources "narratives" ?
Je compte m'engager l'année prochaine dans un master sur le Moyen-Âge (périodes de prédilection XII/XIII/XIVèmes) mais c'est une passion qui m'est venue tardivement et n'ayant jamais fait de latin j'ai juste commencé en autodidacte cette année et abordé la grammaire de base (syntaxe, déclinaisons, conjugaisons...).
Le latin médiéval me paraît plus facile à comprendre que celui de Cicéron ou de Tacite, mais tout de même, quelle solidité doit avoir ma formation latine pour l'exercice qui m'attend ?
Si vous n'avez aucune pratique du latin, rassurez-vous, rien n'est perdu ! Votre professeur peut proposer des sujets dont la connaissance du latin n'est pas indispensable (sources éditées et traduites comme je l'ai dit, ou bien travail à partir de références bibliographiques récentes) ou bien dont la connaissance sera (peu) approfondie (quelques sources à traduire + grosse biblio, ou bien alors, connaissances approfondies si votre travail se fait principalement en archives). Tout dépend.
Pour la période qui vous intéresse, beaucoup d'historiens ont déjà balisé le terrain, donc
a priori, si vous avez le temps (!
!) cette année, essayez de vous inscrire, hors cursus, à un cours de latin, ou de latin médiéval. Mais détrompez-vous sur le latin médiéval...il n'est pas plus simple que le latin classique (le strict respect des cas vous laisse perplexe parfois !)
Mais pour vous aider, je vous conseille le manuel
Apprendre le latin médiéval, M. Goulet et M. Parisse, Picard, qui offre l'avantage de ne pas repasser par la case "Latin classique". C'est un manuel pratique, clair, avec un corpus tiré de la documentation médiévale et traduit en double page (des textes diplomatiques, hagiographiques, des inventaires, des nécrologes...)
Je ne peux pas parler vraiment globalement, mais les éditions de sources traduites, il ne faut pas se leurrer...il me semble qu'il y en a peu, hormis sans doute, les sources narratives. Déjà bien content lorsque des sources sont éditées...cela vous évite de passer des heures et des heures avec vos outils paléographiques pout tenter de déchiffrer les écritures gothiques (litera cursiva par exemple). Ceci dit, si vous devez lire des pièces en archives...autant commencer la paléographie !
Pour cela, un bon manuel (si vous pouvez suivre des cours en fac, c'est mieux, sinon parfois, aux archives départementales, il y a des associations qui donnent des cours également) : J. Stiennon,
Paléographie du Moyen Age, coll° U, Armand Colin