Narduccio a écrit :
[...] De plus, nous avons tendance à juger selon nos standards. Ceux des peuples non-occidentaux ne valent-ils rien ?
Que vient faire le blues là-dedans ? Simplement montrer qu'il suffit de changer de point de vue pour que les choses paraissent différentes. D'ailleurs, Led Zeppelin ont fait de très beaux blues (un peu électriques), mais l'essentiel y était :l'âme.
La musique, ce n'est pas qu'une technique. La technique doit s'effacer derrière l'émotion qu'elle doit transporter. Parce que c'est l'émotion qui parle à notre cœur, la technique parle à nos neurones.
Je suis d'accord, à ceci près que pour apprécier les choses, il y a parfois une initiation nécessaire , ça me fait penser à l'engueulade chez Pivot entre Gainsbourg et Béart. Il y a des choses qui sont faites pour être appréciées (et don achetées) immédiatement quand d'autres requièrent qu'on les découvre, qu'on s'y attèle, qu'on les fasse "rouler" en soi. Dans la production pop rock, tu tapes souvent du pied des la première mesure sans réfléchir à la suite parce que de toute manière il n'y aura pas grand incertitude sur la structure du morceau.
Personnellement, j'ai grandi dans le blues/rock/hard rock 70's-90's... j'ai remâché toutes ces choses jusqu'à l'overdose quand les gens de mon âge se pâmaient sur Nirvana que je trouvais sans intérêt. Je n'ai découvert le jazz, entre autres, que récemment grâce à l'auteur du site sus-cité. Guitariste amateur, je me passionnais pour J. Page, R. Blackmore, Slash, E. Clapton, Paul Kossoff, Brian May, Angus Young et même Gary Moore... (enfin que des choses récentes quoi
).
Et puis quand j'ai découvert John Mc Laughlin ou Frank Gambale, Slash est devenu un tout petit peu moins impressionnant.
De prime abord j'ai perdu tous mes repères. Plus de chorus binaires en quadruples croches... plus de riffs confortables compréhensibles du premier coup... obligé d'écouter plusieurs fois pour sentir la finesse et comprendre le propos...
Globalement dans le rock, et pour ne parler que guitare, y'a beaucoup de verbiage...
Le comble étant les types comme Gary Moore qui prétendent revenir aux sources du Blues et qui ne peuvent pas s'empêcher de régler l'ampli sur 11 et de gaver l'auditoire d'une bouillie de notes. Vu de son champ de coton avec ses trois accords tous rêches, Robert Johnson doit franchement se gondoler...
S'il y a bien un truc qui me déprime c'est le concept du "guitar hero"... l'apparence quoi... le paraître...
Citer :
J'ai visité l'année dernière une exposition de Kandinsky. Certaines de ses œuvres m'ont beaucoup touché, d'autres non. Pourtant, il n'y avait que des chefs d'œuvres. Je connais des peintres amateurs qui arrivent à mettre de l'émotion dans certaines de leurs toiles et des grands maitres qui n'en mettent aucune. Après, on peut étudier la technique, mais l'art n'est-il pas sensé parler à l'esprit ?
Je te (
puisque "vous" n'est pas obligatoire) trouve contradictoire. Tu dis que "la technique doit s'effacer... c'est l'émotion qui parle au coeur..." et puis "l'art n'est-il pas sensé parler à l'esprit?"
Citer :
Je suis allé voir le site, j'ai pas encore trouvé ce je devais y trouver. Peut-être ais-je mal cherché ? Mais, pour décider la musique que j'aime, j'écoute mon cœur et pas ce que me racontent des critiques ou des musicologues.
Mais, il me semble que ce musicien est d'accord avec moi sur le fond :
Citer :
"La musique ne doit que peu aux notes ou aux systèmes qui en régissent l'organisation, mais bien aux lois des mouvements tant extérieurs qu'intérieurs que nous pouvons ressentir et vivre pleinement: elle est avant tout, à mon sens, la représentation sonore d'une façon d'êtr, d'une façon de vivre, d'une façon d'aimer.
C'est pourquoi, mourri par les expressions les plus diverses venues des quatre coins du monde, de la musique savante occidentale au jazz en passant par les musiques ethniques, folkoriques ou autres, il me parait bien dangereux, c'est à dire impossible, d'aller me dessécher dans l'univers restreint d'une quelconque de ces catégories, simplement parce que les multiples cultures qui m'ont formé se sont diluées ensemble dans un tout musical.
En tant qu'ardent défenseur de mon époque, il me semble fondamental d'exprimer l'être que je suis aujourd'hui dans sa globalité, non une partie fragmentaire de celui-ci, persuadé au plus profond de moi que la seule issue possible pour la musique de demain se trouve dans la synthèse de tout ce qui nous a construit, de tout ce que nous sommes, pour une musique d'aujourd'hui."
Mais, je connais de nombreux musiciens qui ne font pas la même musique que lui et qui pourraient écrire exactement les mêmes mots.
Voilà ce à quoi je pensais:
Clic!