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Compagnons de la Marjolaine
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Auteur :  Frollo [ 21 Mai 2008 10:15 ]
Sujet du message :  Compagnons de la Marjolaine

Bonjour, je m'interroge sur l'origine de toutes ces chansons que nous chantions à tu tête ou que les petits français chantent peut-être encore.
A savoir:

Compagnons de la Marjolaine
En passant par la Lorraine avec mes sabots
Malbrough s'en va t'en guerre miroton, miroton mirontaine
La Tour, prends garde la Tour...
Cadet Rouselle
Le coq est mort
et j'en passe.
Ces chansons sont-elles de la même époque? les paroles ont-elles été modifiées? bref quelle est l'histoire de ces gaies chansonettes ?

Merci

Auteur :  Dédé [ 02 Juin 2008 19:41 ]
Sujet du message :  Re: Compagnons de la Marjolaine

Malgré une rencontre peut-être "rugueuse" ailleurs :wink: , nous avons au moins cette passion des chansons en commun, semble-t-il.
Il faudrait analyser l'histoire de chacune de ces chansons. Mais comme il s'agit de tradition orale, il est possible que les sources manquent.
ici :
viewtopic.php?f=48&t=5841&hilit=nungesser
nous avons discuté du cas d'une autre chanson, encore très chantée dans les Pyrénées centrales, et semble-t-il oubliée ailleurs.
Et comment ne pas penser à Jojo, qui se posait aussi ce genre de question :

Georges Brassens a écrit :
La route aux quatre chansons


J'ai pris la route de Dijon
Pour voir un peu la Marjolaine
La belle, digue digue don
Qui pleurait près de la fontaine
[...]
J'ai passé le pont d'Avignon
Pour voir un peu les belles dames
Et les beaux messieurs tous en rond
Qui dansaient, dansaient, corps et âmes
[...]
Je me suis fait fair' prisonnier
Dans les vieilles prisons de Nantes
Pour voir la fille du geôlier
Qui, paraît-il, est avenante
[...]
Voulant mener à bonne fin
Ma folle course vagabonde
Vers mes pénates je revins
Pour dormir auprès de ma blonde
Mais elle avait changé de ton
Avec elle, sous l'édredon
Il y avait du monde
Dormant près de ma blonde
J'ai pris le coup d'un air blagueur
Mais, en cachette, dans mon cœur
La peine était profonde
L'chagrin lâchait la bonde
Hélas ! du jardin de mon père
La colombe s'est fait la paire
Par bonheur, par consolation
Me sont restées les quatr' chansons


Auteur :  Lorelei [ 02 Juin 2008 21:39 ]
Sujet du message :  Re: Compagnons de la Marjolaine

Bien que les premiers recueils de chanson datent du XVIème siècle , ce sont les écrivains du XIXème siècle (Chateaubriand, George Sand et surtout Nerval) qui vont s’engouer du répertoire traditionnel qu’ils baptisent « folklore ». En 1852, le ministre de l’instruction publique décide de préserver la mémoire de la poésie régionale avant qu’elle disparaisse.

Les chansons dites « enfantines » ont vu leur forme fixée au XIXème siècle dans une version le plus souvent édulcorée (comme Il était une bergère ou Au clair de la Lune) , pour les enfants de la bourgeoisie.
Les recueils de scouts ou de colonie de vacances rassemblent les chansons de jeunesse dont nombre sont relativement récentes (Colchiques de Francine Cockenpot date de 1943).
Les chansons de marins (la Danaé, le grand coureur) datent de la marine à voile.
Les chansons de soldat (trois jeunes tambours, auprès de ma blonde) étaient chantées par les soldats partant pour la guerre dès l’époque de Louis XIII.
Les chansons de corps de garde datent d’avant le XIXème (mais Berlioz et Musset auraient écrit « Le Pou et l’Araignée ») .
Les chansons à boire sont connues depuis le XVIIème siècle (le tourdion).

Ref : « Mémoires de la chanson » Martin Pénet.
Le livre des chansons de France (Gallimard )

Auteur :  Faget [ 03 Juin 2008 4:55 ]
Sujet du message :  Re: Compagnons de la Marjolaine

Une chercheuse du CNRS avait fait remarquer lors d'une conférence que le régime de Vichy dans sa logique identitaire et de retour aux sources avait encouragé la rediffusion de ces vieilles chansons françaises. Les enseignants et les animateurs de jeunesse,d'après guerre, les ayant appris dans leur jeunesse le folklore a été préservé.

Auteur :  Lorelei [ 03 Juin 2008 8:43 ]
Sujet du message :  Re: Compagnons de la Marjolaine

Il était une bergère,
Et ron et ron, petit patapon
Il était une bergère,
Qui gardait ses moutons ! Ron, ron
Qui gardait ses moutons.

Son chat qui la regarde,…
D'un petit air fripon ! Ron, ron

Si tu y mets la patte, …
Tu auras du bâton ! Ron, ron

Il n'y mit pas la patte,
Il y mit le menton ! Ron, ron

*La bergère en colère,
Tua son petit chaton ! Ron, ron

Elle vint à confesse,
Pour demander pardon ! Ron, ron

Mon père je m'accuse,
D'avoir tué mon chaton ! Ron, ron

Ma fille pour pénitence,
Nous nous embrasserons
! Ron, ron

La pénitence est douce,
Nous recommencerons
! Ron, ron

&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&

Au clair de la lune, mon ami Pierrot
Prête-moi ta plume*, pour écrire un mot.
Ma chandelle est morte, je n'ai plus de feu.
Ouvre-moi ta porte, pour l'amour de Dieu.

Au clair de la lune, Pierrot répondit
Je n'ai pas de plume, je suis dans mon lit.
Va chez la voisine, je crois qu'elle y est
Car dans sa cuisine, on bat le briquet*.

Au clair de la lune, l'aimable Lubin*
Frappe chez la brune, elle répond soudain
« Qui frappe de la sorte ? », il dit à son tour
« Ouvrez votre porte pour le Dieu Amour *»

Au clair de la lune, on n'y voit qu'un peu
On chercha la plume, on chercha du feu
En cherchant d' la sorte je n' sais c' qu'on trouva
Mais je sais qu' la porte sur eux se ferma.

*La version d'origine disait « Prête-moi ta lume » ( lumière)
*« Battre le briquet » était l'expression populaire pour désigner les ébats amoureux.
*Frère Lubin était le sobriquet donné aux moines hypocrites.( Rabelais )
*Le Dieu Amour est devenu ensuite « le Dieu d'amour » Jésus.

Auteur :  Clioxviii [ 03 Juin 2008 16:54 ]
Sujet du message :  Re: Compagnons de la Marjolaine

J'ai trouvé ceci :


Marlbrough s'en va-t-en guerre (Mort et convoi de l'invincible Malbrough) est une chanson française dont les paroles datent du XVIIIe siècle. L'air est probablement plus ancien encore. Il aurait, d'après Chateaubriand, été emprunté aux Arabes durant les croisades. La mélodie a été adaptée par les Britanniques avec le refrain suivant : "For he's a jolly good fellow…". Ce chant aurait été le premier chant européen transmis aux aborigènes d'Australie d'après le folkloriste australien John Meredith.

Son protagoniste est John Churchill, le premier Duc de Marlborough. Il a d'ailleurs laissé son nom au Château de Malbrouck / Schloss Meinsberg, en Lorraine.

Contrairement à ce que laissent supposer les paroles de la chanson, chantée par les Français pour railler un ennemi, Churchill ne fut que blessé lors de la bataille de Malplaquet (11 septembre 1709) à laquelle il est ici fait référence. Connue à partir de 1781, ce chant était une comptine destinée au premier dauphin de Louis XVI par sa nourrice Geneviève Poitrine. Sa reprise par Marie-Antoinette au clavecin la popularisa.

Auteur :  Faget [ 05 Juin 2008 14:27 ]
Sujet du message :  Re: Compagnons de la Marjolaine

Mon profeseur d'espagnol du secondaire ( c'est loiiiiiiiiiiiin) , nous avait dit que l'air de Malbrough existait en Espagne et en Italie dans les anciens Etats du pape :?: :rool:

Auteur :  Hélène [ 12 Juin 2008 17:39 ]
Sujet du message :  Re: Compagnons de la Marjolaine

Je vous recommande la lecture de Claude Duneton:
Histoire de la chanson française (en deux volumes)

Auteur :  Dédé [ 15 Août 2008 18:23 ]
Sujet du message :  Re: Compagnons de la Marjolaine

Léo Ferré (qui s'y connaissait un peu) disait que la plus belle chanson de tous les temps (du point de vue de l'accord entre la langue, le phrasé, et la mélodie) était :.

Citer :
Aux marches du palais, aux marches du palais
Y'a une tant belle fille lon la, y'a une tant belle fille

Elle a tant d'amoureux, elle a tant d'amoureux
Qu'elle ne sait lequel prendre lon la, qu'elle ne sait lequel prendre

C'est un petit cordonnier, c'est un petit cordonnier
Qu'a eu la préférence lon la, qu'a eu la préférence

Auteur :  Elgor [ 15 Août 2008 18:59 ]
Sujet du message :  Re: Compagnons de la Marjolaine

et la version polissonne (peut-être d'origine !) d'une comptine célèbre

Ah! Vous dirai-je, Maman,
Ce qui cause mon tourment ?
Depuis que j'ai vu Silvandre,
Me regarder d'un air tendre ;
Mon cœur dit à chaque instant :
« Peut-on vivre sans amant ? »
---
L'autre jour, dans un bosquet,
De fleurs il fit un bouquet ;
Il en para ma houlette
Me disant : « Belle brunette,
Flore est moins belle que toi ;
L'amour moins tendre que moi. »
---
Je rougis et par malheur
Un soupir trahit mon cœur.
Le cruel avec adresse,
Profita de ma faiblesse :
Hélas, Maman ! Un faux pas
Me fit tomber dans ses bras.
---
Je n'avais pour tout soutien
Que ma houlette et mon chien.
L'amour, voulant ma défaite,
Ecarta chien et houlette ;
Ah ! Qu'on goûte de douceur,
Quand l'amour prend soin d'un cœur !

Auteur :  Badd [ 17 Août 2008 7:02 ]
Sujet du message :  Re: Compagnons de la Marjolaine

Lorelei a écrit :
...mais Berlioz et Musset auraient écrit « Le Pou et l’Araignée »
Bonjour,
Pouvez-vous me dire d'où vient cette information ?
Cordialement

Auteur :  Dédé [ 08 Nov 2013 15:48 ]
Sujet du message :  Re: Compagnons de la Marjolaine

Badd a écrit :
Lorelei a écrit :
...mais Berlioz et Musset auraient écrit « Le Pou et l’Araignée »
Bonjour,
Pouvez-vous me dire d'où vient cette information ?
Cordialement

sinon information, au moins hypothèse argumentée ici : http://www.hberlioz.com/others/pouf.htm

Auteur :  Jadis [ 09 Nov 2013 11:34 ]
Sujet du message :  Re: Compagnons de la Marjolaine

A lire, aussi, le dossier du CHRD de Lyon : "Chantons sous l'Occupation" !

Particulièrement complet, bien écrit, convenablement sourcé, un petit bijou.

Auteur :  taloslecyborg [ 17 Août 2015 18:32 ]
Sujet du message :  Re: Compagnons de la Marjolaine

La ronde efantine :
Nous n'irons plus au bois
les lauriers sont coupés
La belle que voilà
Ira les ramasser
Serait en réalité une protestation contre la fermeture des bordels sous Charles VII
Est-ce exact ?

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