Le fait de devoir s'exprimer oralement seul devant la classe (chanter, parler anglais, jouer de le flûte, réciter un poème) est une véritable torture pour un grand nombre d'adolescents. Alors que ça se passe très bien au primaire (pas encore complexés) et au lycée (la sélection a éliminé, parfois sur ce critère), au collège les jeunes sont complexés par leur voix qui mue (ou pas) pour les garçons, leurs miches qui poussent pour les filles, leur appareil dentaire et leur acné pour (presque) tous, le fait que leur amour secret se trouve dans l'auditoire, etc. Et la cruauté du groupe. Et le besoin de faire le malin pour exister. Bref, l'adolescence.
On aura beau chercher, on ne trouvera pas (selon moi) de solution pour effacer cette réalité, ce passage obligé dans la vie qu'est l'adolescence. Quand donc les enseignants en tiendront-ils compte, en étant assez malins pour deviner les moments où chacun est dans tel ou tel état psychologique ?
Un enfant que nous avions accueilli était rejeté par une partie de ses camarades (rugbymen) car il refusait de se doucher en groupe (de garçons) après le sport. Le prof leur donnait raison. Tous ignoraient qu'il avait une petite cicatrice, minuscule, que lui seul voyait : une brûlure par son père quand il était bébé. Nous avons réglé le problème (de la classe, pas de la cicatrice) en invitant ses meilleurs copains à la maison, "réunion" au cours de laquelle il a raconté son enfance et ses (vraies) tortures. Ce sont les copains qui sont allés expliquer au prof. Qui a répondu (sic) "veux pas savoir, vos parents ont réclamé des douches, alors maintenant vous devez vous doucher, tous"
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J'avais souvent entre 16 et 19
Suis je bête ! Dans un premier temps, j'avais lu "entre 16 et 19 ... ans". Sans doute mon rejet (subconscient, pathologique) de l'idée de notation à l'école.