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 Sujet du message : La musique classique en URSS
Message Publié : 09 Août 2009 14:23 
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Jean Froissart
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En URSS le régime avait une ligne culturelle spécifique proche d'un certain académisme.
Cela a eut de l'influence sur la vie artistique de l'époque, notamment la musique.

Mais quelle a été exactement cette influence ?
Dans quelle mesure des auteurs comme Prokofiev, Chostakovitch ont du tenir compte de cette influence dans leur oeuvre ?

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"L'histoire me sera favorable car j'ai l'intention de l'écrire". Winston Churchill.


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Message Publié : 09 Août 2009 15:01 
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Jean Froissart
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Inscription : 21 Sep 2008 16:42
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Vous pourriez lire le Chostakovitch de Krzystof Meyer, aux éditions Fayard. L'auteur est très documenté sur les conditions d'exercice du métier de compositeur en ex-Union Soviétique.

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"L'Angleterre attend que chaque homme fasse son devoir" (message de l'amiral Nelson à Trafalgar)


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Message Publié : 09 Août 2009 15:53 
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Thucydide
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Vers 1920/22 a été instauré le "réalisme soviétique" selon lequel il fallait d'une part en rester à une certaine continuité des musiques du 19ème (Rimski, Tchaikovski, Arenski....) et d'autre part se rapprocher des "masses populaires". Donc tout modernisme (dit avant-gardisme) , ou sérialisme, était banni. Les plus vieux compositeurs de l'époque, de Glazounov à Gliere et Gretchaninov n'ont eu aucune difficulté à continuer sur leur lancée, leur musique étant résolument post-romantique.

Les jeunes Stravinski et Prokofiev se trouvaient à l'étranger, donc libres de composer à leur guise. On sait ce qu'il advint de Stravinski qui passa d'un certain modernisme au néoclacissisme pour aboutir à la phase sérielle. Mais Stravinski n'est jamais retourné en Russie de façon durable.
Prokofiev composa d'abord en Occident des oeuvres dites modernistes agressif (Suite scythe, Symphonies 2, 3 et 4, premiers concertos, le Pas d'Acier...), puis, la nostalgie aidant, il retourne définitivement en URSS en 1933. Sous la houlette des autorités, ses oeuvres devinrent plus lyriques, presque post romantiques, ce sont d'ailleurs celles qui demeurent les plus appréciées, même en occident (Romeo et Juliette, concerto pour violon n°2, Guerre et Paix...). Parallèlement, il compose des oeuvres de commande officielle comme l'oratorio la Garde de la Paix.
Bien que plus jeune, le cas de Chostakovitch est sensiblement identique : enfant terrible, ses premières oeuvres, pourtant composées en URSS, sont résolument modernistes (premières symphonies, l'opéra Le Nez...) mais a été rapidement obligé d'en venir aux directives officielles, c'est à dire de composer des oeuvres plus "sages", comme les symphonies suivantes. Lui aussi, bien entendu a été obligé de fournir des commandes officielles comme par exemple le Chant des Forêts pour une campagne de reboisement en Sibérie (une oeuvre très jolie, soit dit en passant). Après la mort de Staline et l'assouplissement qui s'ensuivit, Chostakovitch fut enfin plus libre d'en revenir à des oeuvres d'avant garde (modérée néanmoins) comme les symphonies 13 et 14 ou Katerina Izmailova.
D'autres compositeurs de la même époque comme l'arménien Khatchaturian, ou Kabalevski ont dû suivre les voies officielles.


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Message Publié : 16 Août 2009 15:50 
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Jean Froissart
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Inscription : 21 Sep 2008 16:42
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Je vais d'abord évoquer la situation de la musique russe de 1906 à 1926 (chapitre IV du Chostakovitch de Krzysztof Meyer, éditions Fayard). Dans ce chapitre, l'auteur évoque deux sujets : l'avant-garde artistique en Russie et l'emprise des structures du pouvoir communiste sur la vie culturelle. C'est donc, en résumé, la situation de la musique classique à la naissance de l'URSS.

La Russie, comme le reste de l'Europe au début du XXe, est en pleine révolution musicale, grâce à trois figures majeures, selon Meyer :
- Alexandre Scriabine (1872-1915) s'intéressa à l'harmonie et l'orchestation. Sa maturité produisit des oeuvres pleines de mysticisme, " car il était convaincu que la musique avait pour mission de purifier et de relever l'humanité en plongeant les auditeurs dans l'extase." (page 74). D'où Le Divin Poème (1903), le Poème de l'extase (1907) et Prométhée (1909-1910). Il rêvait d'une synthèse entre la musique et la lumière, dont il ne réalisa qu'une partie, à cause de sa mort prématurée ;
- Igor Stravinski (1882-1971), " une figure aussi marquante dans son domaine que Pablo Picasso dans celui de la peinture " (page 74). Elève de Rimski-Korsakov, dont il s'imspire pour la dernière fois par L'Oiseau de Feu, il se libère avec Pétrouchka et surtout Le Sacre du Printemps (1913), " une composition révolutionnaire, qui rompt avec l'esthétique du XIXe siècle, et dans laquelle le rôle traditionnellement dominant de la mélodie et de l'harmonie est dévolu au rythme " (page 74). Un avant-gardisme dont il était fier, avant de revenir ostenciblement à la tradition ;
- Serge Prokofiev (1891-1953) a innové lui aussi dans sa jeunesse, mais sans aller aussi loin que Stravinski.

Myer n'hésite pas à évoquer d'autres figures musicales moins connues, mais importantes selon lui :
- Ivan Vychnegradski (1883-1970), un élève du professeur de contrepoint de Chostakovitch, l'un des créateurs de la musique microtonale ;
- Nikolaï Roslavets (1881-1944), qui composa des oeuvres atonales, s'approchant du style de Schönberg ; on comprend donc qu'il adopta la musique sérielle à la fin de sa vie ;
- Jefim Golyschev (1897-1970) fut aussi l'un des représentants du dodécaphonisme, "auquel il parvint, relevons-le, sans connaître les recherches de l4ecole de Vienne ; Schönberg formula ses principes dans les années vingt, alors que Golyschev avait entrepris ses premières expériences en ce sens dès 1914."
- Vladimir Rebikov (1866-1920), qui "partait de l'idée que, dans la mesure où elle exprime l'être humain, la musique peut recourir à tous les moyens."
- Alexandre Mossolov (1900-1973), qui "proclamaient la nécessité d'admettre dans l'art les phénomènes issus d'une civilisation technique en plein essor, de reconnaître le chant des temps nouveaux dans le rythme des machines et de faire ^place dans la musique aux bruits autant qu'aux sons."

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Message Publié : 16 Août 2009 16:35 
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Jean Froissart
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Inscription : 21 Sep 2008 16:42
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On le voit, la Russie à la veille de la Révolution de 1917 était en plein bouillonnement sur le plan musical. Quelle fut la réaction du régime issu de 1917 ? Meyer le dit :

" Les nouveaux dirigeants s'intéressèrent très rapidement à la culture. Avant même le déclenchement de la Révolution, Alexandre Bogdanov avait fondé une organisation culturelle et didactique, le Proletkult. Bogdanov défendait l'idée de l'existence d'une culture prolétarienne autonome, fondée sur des actions collectives, à la différence de la culture bourgeoise qui reposait sur des réalisations individuelles. Le prolétariat devait passer au crible toute la culture et toute la science du passé pour créer une nouvelle " science de l'organisation générale ", qui permettait " une organisation cohérente, harmonieuse et universelle de la vie de l'humanité tout entière ". Avec la Révolution de Février, les membres du Proletkult se proclamèrent Organisation ouvrière indépendante. Ils ouvrirent à Moscou une université prolétarienne, écrivirent des poèmes destinés aux travailleurs, publièrent des livres et des brochures et se consacrèrent à la peinture. Bien que Bogdanov fût un collaborateur de Lénine, celui-ci manifesta d'emblée son agacement, voire son hostilité, à l'égard du Proletkult : pour lui, la classe ouvrière ne pouvait avoir qu'une organisation, le Parti, " qui ne se charge pas seulement de définir la politique, mais aussi l'économie et la culture ". L'université prométarienne fut fermée en 1919. Quant au Proletkult lui-même, qui tomba sous la coupe du commissaire du peuple chargé de l'Instruction, il végéta jusqu'en 1932 dans des conditions de plus en plus difficiles. "

Lénine puis Staline entendaient donc encadrer étroitement la création artistique en URSS, et ils proclamaient donc une musique conforme aux intérêts du nouveau régime, donc à sa louange. L'encadrement musical de Lénine s'appuya sur l'APM : association des musiciens prolétariens (page 85 du Chostakovitch de Meyer), créée en 1923. Elle "s'opposait au moindre signe d'innovation et refusait d'admettre la nécessité de maîtriser le métier de compositeur.". L'APM avait une branche d'extrême-gauche, le "Prokoll" (Collectif de création des étudiants de composition), fondé en 1925 au Conservatoire de Moscou. Cette organisation compta de nombreux membres, mais le plus connu est Dimitri Kabalevski. (Chostakovitch de Meyer, page 85) Ils se consacrèrent à la composition de chants de masses. En 1929, le Prokoll fut annexé à l'APM et changea son nom en RAPM : association russe des musiciens prolétariens.

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Message Publié : 16 Août 2009 17:09 
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Jean Froissart
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Je laisse tout le monde apprécier comme il veut ces extraits des pages 88 et 89 du Chostakovitch de Meyer, éditions Fayard :

" Le groupe Prokoll considérait que les oeuvres des compositeurs du passé, tels que Tchaïkovski ou Chopin, n'étaient pas seulement inutiles, mais préjudiciables à l'éducation d'un nouvel auditeur bolchevique. Ils réclamaient la fermeture du Grand Théâtre de Moscou, en songeant peut-être à Lénine qui avait déclaré en 1917 que l'on ne pouvait se permettre un tel luxe tant que l'on manquait d'argent pour les écoles communales. Il fallait donc se limiter à des compositions de chants de masse pour les soldats, les marins et les ouvriers. Les membres de la RAPM et du Prokoll ne reculèrent devant rien pour combattre les tendances artistiques progressistes et usèrent de leur influence au sein du Parti pour imposer leurs objectifs."

" La vie artistique s'étiolait. Le mouvement d'avant-garde touchait à sa fin, les plus grands artistes émigrèrent à l'Ouest — ce qui était encore possible à l'époque — et ils furent bien peu à choisir de rester dans leur pays et de travailler en s'adaptant aux nouvelles conditions. Rachmaninov avait émigré dès le déclenchement de la Révolution ; il fut imité l'année suivante par Prokofiev, Obouhov et Vychnegradski. En 1920, l'écrivain Ivan Bounine et le chef d'orchestre Sergueï Koussevitsky, qui avait ardement défendu la musique moderne, quittèrent la Russie ; en 1921, ce fut le tour de Kandinsky, en 1922 d'Arthur Lourié, de Naum Gabo et d'Antoine Pevsner, en 1923 de Marc Chagall et, en 1924, de Viatcheslav Ivanov. Dans les années suivantes, les frontières devinrent de plus en plus difficiles à franchir. Mais cela n'empêcha pas le départ d'Alexandre Benois en 1926, d'Alexandre Glazounov et de Nikolaï Malko en 1928 et de Joseph Schillinger en 1929 [...] Nous pourrions encore ajouter à l'inventaire des musiciens qui prirent la route de l'immigration les noms de compositeurs incarnant le courant traditionnel, comme Alexandre Gretchaninov, Sergueï Lapounov, Nikolaï et Alexandre Tcherepnine ainsi que Nikolaï Medtner. Les interprètes furent également nombreux à partir — mentionnons ainsi les chefs d'orchestre Alexandre Siloti et Issaï Dobrowen, le pianiste Vladimir Horowitz, les violonistes Jasha Heifetz zt Nathan Milstein, le violloncelliste Grégor Piatigorski. Le temps de la recherche, de l'expérimentation et des grandes conquêtes était révolu."

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Message Publié : 18 Août 2009 9:01 
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C'est peut-être une des seules fois que j'avoue être passionné de musique classique russe ; c'est ce qui m'a poussé à entreprendre l'histoire de cette période musicale difficile pour un aussi grand pays, que j'aimerais visiter.

Maintenant, il faut évoquer l'emprise croissante du régime stalinien sur les questions culturelles et musicales. Staline, dès les années 30 (chapitre X du Chostakovitch de Meyer). Etre compositeur de talent, en URSS, selon Staline, c'était faire partie d'une "intelligentsia" soumise, comme toutes les élites intellectuelles, à un logique de "nivellement" parce qu'elles offensaient les principes de la lutte des classes :

" Une logique redoutable s'exprima au travers des mesures de répression dirigées contre l'intelligentsia. Les gens instruits et susceptibles d'analyser ce qui se passait n'étaient pas seulement opportuns mais dangereux, car le stalinisme redoutait toute opposition — fût-elle potentielle. Le talent en soi était une source d'inégalité. Or tous devaient être égaux face au tyran. On chercha donc à éliminer les discipines scientifiques qui s'accordaient mal avec l'idéologie officielle, comme la génétique. [...]" (page 183 du Chostakovitch de Meyer).

Je ne peux pas évoquer, dans ce sujet uniquement consacré à la musique, toutes les répercutions des purges des années 1935-1937, dures même pour les proches de Chostakovitch, qui furent arrêtés. Or ce dernier avait fait exécuter son opéra Lady Macbeth de Mzensk, où Staline assista à la représentation. Staline n'osa pas arrêter un compositeur si populaire, mais Chostakovitch eut peur, très peur ! Il écrivit la plus noire et la plus révoltée de ses symphonies, la 4e. Même si la partition est un hommage à Gustav Mahler, on ne peut s'empêcher de penser que l'ambiance tragique de ces pages dénonce la politique stalinienne de ces années 30...

La suite de la politique stalinienne envers la culture et la musique, c'est après la seconde guerre mondiale. Rendez-vous au chapitre XVIIIe du Chostakovitch de Meyer (années 1946-1948) :
" Dans les premières années d'après-guerre, le Parti renforça de manière patente son emprise sur la vie artistique et culturelle de l'Union soviétique. Depuis le premier congrès des Ecrivains soviétiques en 1934 et la campagne de 1936 contre Lady Macbeth de Mzensk, jamais les publications officielles et les médias n'avaient manifesté autant d'intérêt pour l'art qu'en cette année 1946. "

L'arme du régime vis-à-vis de la culture, y compris de la musique, ce fut la fondation, le 28 juin 1946, de la revue Koultoura i Jizn (Culture et vie), publiée tous les dix jours par la section de propagande et d'agitation du Comité central du PCUS. " Elle ouvrit ses pages à de violentes critiques contre toutes les formes de déviation idéologique [...] "

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Message Publié : 18 Août 2009 10:51 
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Jean Froissart
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Maintenant, il faut évoquer Jdanov :
" L'offensive idéologique déclenchée en 1946 avait pour principal instigateur le secrétaire du Comité central du PCUS, Andreï Jdanov. A sa mort en 1948, la relève fut assurée par Mikhaïl Souslov. Dans ses interventions, Jdanov réclamait impitoyablement l'élimination complète de toutes les influences culturelles occidentales. Il condamnait également la moindre déviation par rapport aux principes de politique culturelle définis par le Parti. Ajoutons que la nature de ces déviations était généralement interprétée avec le plus complet arbitraire, en fonction des nécessités du jour. Les attaques contre les artistes créateurs avaient un caractère officiel et faisaient l'objet de résolutions spéciales du Parti. " (Krzystof Meyer, Chostakovitch, éditions Fayard, chapitre XVIII, page 304).

Et il faut malheureusement évoquer la résolution du 10 février 1948, mais c'est pour la vérité sur cette période :

" Dès 1936, à propos de l'opéra Lady Macbeth de Mzensk de Dimitri Chostakovitch, l'organe de presse du Comité central du PCUS a vivement critiqué les tendances antinationales et formalistes de l'oeuvre de D. Chostakovitch et a dénoncé les dangers qu'elles représentaient pour l'évolution de la musique soviétique. La Pravda, qui avait à l'époque abordé ce sujet à la demande du Comité central du PCUS, a clairement défini ce que le peuple attend des compositeurs soviétiques[...] Pourtant, les créations dans le domaine de la musique symphonique et de l'opéra sont toujours aussi médiocres. Cela vaut surtout pour les compositeurs qui incarnent le courant formaliste et antinational. Cette tendance est particulièrement marquée dans les oeuvres des camarades D. D. Chostakovitch, S. S. Prokofiev, A. I. Khatchatourian, W. I. Chébaline, G. N. Popov, N. I. Miaskowski et d'autres, dont la musique trahit de manière particulièrement nette des aspirations formalistes et des tendances antidémocratiques, étrangères au peuple soviétique et à son goût artistique. Cette musique se caractérise notamment par le rejet des principes fondamentaux du classicisme, par l'apologie de l'atonalité, de la dissonance et de l'absence d'harmonie, présentées comme comme l'expression de l'"innovation" et du "progrès" dans l'évolution formelle de la musique, par l'abandon d'éléments musicaux aussi essentiels que la mélodie, et par une prédilection, en revanche, pour des combinaisons sonores chaotiques et névrotiques, qui transforment la musique en cacophonie. Cette musique est étroitement liée à l'esprit de la musique actuelle, moderniste et bourgeoise, d'Europe et d'Amérique, qui reflète le marasme culturel de ces pays et la négation totale de l'art musical. [...]

Les compositions de nombreux élèves du Conservatoire trahissent une imitation aveugle de la musique de D. Chostakovitch, S. Prokofiev et leurs semblables.

Le Comité central du PCUS déclare que l'état de la critique musicale soviétique est également inacceptable. L'activité des critiques a surtout consisté jusqu'ici à opposer la musique réaliste russe au formalisme dépravé. Les oeuvres de Prokofiev, Chostakovitch, Miaskowski et Chébaline ont été présentées au monde comme "les dernières conquêtes de la musique soviétique", tandis que leur subjectivisme, leur constructivisme, leur individualisme extrême et la complexité de leur langage musical, c'est-à-dire tout ce qui devrait être critiqué, faisaient l'objet d'éloges.

Le Comité central du PCUS prend la résolution :
1. De déclarer que l'orientation formaliste de la musique soviétique est une tendance antinationale, qui conduit à la destruction de la musique ;
2. De soumettre à la section de propagande et d'agitation du Comité central ainsi qu'au Comité de l'art des directives visant à remédier aux défauts mentionnés dans cette résolution, afin de conduire la musique soviétique sur la voie du réalisme ;
3. D'appeler les compositeurs à assumer les tâches honorables que le peuple soviétique confie à la création musicale, et d'écarter de soi tout ce qui affaiblit notre musique et entrave son progrès. Il conviendrait également que les créateurs s'efforcent de relever le plus rapidement possible la culture soviétique du déclin qu'elle a subi et de porter tous les domaines musicaux à un niveau qui favorise la naissance d'oeuvres de valeur, dignes de notre peuple.
4. D'approuver toutes les dispositions administratives des organes compétents du Parti visant à améliorer l'état de la musique. "


(Krzystof Meyer, Chostakovitch, éditions Fayard, pages 308-309)

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Message Publié : 18 Août 2009 12:45 
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Jean Froissart
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Suite à cette résolution, l'épouse de Mstislav Rostropovitch, la soprano Galina Vichnevskaïa, a laissé le témoignage :

"Dans la salle du Conservatoire [de Moscou, lieu de la réunion du 17 au 26 février 1949 de l'Union des compositeurs de Moscou, qui entérine la dissolution du Comité d'organisation et la nomination de Tikhon Khrennikov comme président, je résume le paragraphe précédent], bondée au point qu'on aurait pas pu y mettre une épingle de plus, Chostakovitch était assis tout seul dans une rangée de sièges vides. C'est une coutume à nous, ça : personne ne se met à côté de la victime. C'est comme pour une exécution publique. C'en était une d'ailleurs. La seule différence, c'est qu'au lieu de vous supprimer, les bourreaux ont la magnanimité de vous laisser vivre couvert de crachats. Et cette grâce, vous la payez en restant assis là, à écouter tout ce qu'on vous jette à la figure, et en vous repentant de vos torts. Et pas question de se repentir intérieurement : non, il faut monter en chaire et battre votre coulpe à haute et intelligible voix, en trahissant publiquement vos idéaux ! Et par-dessus le marché, il faut encore remercier le Parti, le gouvernement et tout simplement le camarade Staline." (Krzystof Meyer, Chostakovitch, page 311)

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Message Publié : 18 Août 2009 19:00 
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Lorsque j'examine cette histoire de la musique en ex-URSS, cela me navre. Car le pouvoir stalinien a cherché à ce point à assujettir la création musicale, c'est manifeste... La réaction de l'épouse de Rostropovitch a lieu lors de la réunion du 17 au 26 février 1948, qui précède le premier congrès de l'Union des compositeurs de Moscou. Mais je laisse la parole à Meyer :

" Les interventions des compositeurs accusés dans la résolution avaient été placés au centre des débats de ce mois de février. On exigea une autocritique de tous les musicologues, critiques et interprètes dont l'activité était liée d'une manière ou d'une autre à Chostakovitch, Prokofiev et aux autres compositeurs de la "liste noire". Cela n'alla pas sans mal. Ainsi, le président des débats interrompit plusieurs fois Gavrill Popov pendant son discours, alors même qu'il se reconnaissait coupable des fautes qu'on lui reprochait, pour exiger de lui une autocritique plus impitoyable et une volonté plus ferme de lutter contre les ennemis de la culture soviétique.

Ce fut enfin le tour de Chostakovitch. Il se leva et se fraya péniblement un chemin vers le devant de la salle. On profita de l'agitation qui s'ensuivit pour lui glisser dans la main un papier sur lequel figurait un discours tout prêt. Il ne lui restait qu'à lire ce texte préparé d'avance, dont il ne connaissait pas un traître mot, et dont il résultait que toute son oeuvre n'était qu'une succession d'erreurs et de méprises. "Après le célèbre article de 1936
Le chaos remplace la musique, le compositeur a fait des efforts constants pour engager sa musique sur de nouvelles voies et il lui sembla même être arrivé à surmonter certains égarements de sa musique. Mais il s'est trompé. Il est revenu au formalisme et a parlé un langage étranger au peuple. A présent, il voit bien que le Parti a raison. Dans son Poème de la patrie, il était, certes, animé des meilleures intentions, mais cette oeuvre, s'avéra-t-il, ne fut pas réussie non plus. A présent, il va s'efforcer avec plus de zèle encore de trouver la bonne voie, et il remercie le Parti de la sollicitude paternelle qu'il témoigne à l'égard des artistes. "

Au président Tikhon Khrennikov de critiquer vertement de nombreux compositeurs soviétiques et étrangers, dont Hindemith, Berg, Krenek, Messiaen, même Jolivet et Britten. Il s'exprima avec violence contre Stravinski, dont Petrouchka, Le Sacre du Printemps et La Symphonie de psaumes portaient, selon lui, la marque de la décadence. Il critiqua ensuite plusieurs oeuvres de Prokofiev et Khatchaturian. La propre musique de Chostakovitch ne fut pas épargnée, stigmatisée pour " le langage abstrait de sa musique, la représentation fréquente d'idées et de sentiments étrangers à l'art réaliste soviétique, ses convulsions expressionnistes, ses phénomènes névrotiques, l'accusant de se réfugier dans des sphères anormales, repoussantes et pathologiques." Autrement dit, on accusait Chostakovitch de folie !

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Message Publié : 18 Août 2009 20:58 
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Maintenant, il faut évoquer ce congrès proprement dit. Il eut lieu du 19 au 25 avril 1948, et il marqua un tournant dans l'histoire de la culture soviétique et exerça une profonde influence sur l'évolution musicales de Républiques populaires. Une centaine de compositeurs et de musicologues venus de ces Républiques étaient présents. Le Comité de direction était là, avec tous les spécialistes du chant de masse. Les musicologues B. Assafiev et B. Iaroustovski étaient présents. Le compositeur Vassili Soloviev-Sedoï, de ce comité, proposa d'élire une présidence d'honneur dont ferait partie le Politburo du PCUS. Proposition adoptée unanimement. Staline devenait derechef le président d'honneur.
Le nombre de compositeurs mis à l'index des Républiques locales augmenta. Pendant 7 jours, on fit l'apologie de Staline, de Jdanov. Les coupables ne furent autorisés à s'exprimer qu'au cinquième jour du procès. Après le tour de Khatchatourian, voici la défense de Prokofiev, via une lettre ouverte :

" Au cours des dernières décennies, écrivait-il, l'art occidental a instauré un culte de la forme "pure" et de la simple habileté technique en musique, qui a considérablement appauvri le langage musical et l'a privé de sa simplicité, de son intelligibilité et de son harmonie [...] Or des millions de simples gens ne comprennent rien à ces fioritures formalistes. Ce n'ai pas de gaieté de coeur que je suis parvenu à cette conclusion. En effet, j'ai moi-même péché, comme on dit, en cédant dans mon oeuvre aux erreurs du formalisme. Ma musique d'autrefois contenait déjà des éléments formalistes. Cette épidémie est sans doute le fruit des contacts avec l'art occidental. Il y a quelques temps, lorsque les auditeurs soviétiques ont critiqué les erreurs formalistes de l'opéra de Chostakovitch, j'ai longuement réfléchi à ma propre méthode de composition, et je me suis convaincu que ma voie est mauvaise [...] La présence du formalisme dans certaines de mes oeuvres s'explique par une connaissance insuffisante de ce que notre peuple attend. [...] Je ne peux nier m'être rendu coupable d'atonalité, proche parente du formalisme. [...] Je rechercherai désormais un langage clair, intelligible et proche du peuple.

Gavril Popov, l'autre accusé, critiqua la musique soviétique sans se prononcer sur ses propres oeuvres. Donc tollé d'indignations, car il ne comprenait pas qu'il fallait se défendre ! Il fit comme Prokofiev, envoya une lettre ouverte dans laquelle il reconnaissait une partie des torts imputés. Chébaline suivit son prédecesseur, laconiquement. Miaskovski ignora aussi bien la résolution que le congrès. Voyons la défense de Chostakovitch, le sixième jour des délibérations :

" Avant toute chose, je demande aux délégués de bien vouloir m'excuser, car je ne suis pas bon orateur. Mais il me semble que je ne puis me taire alors que mes camarades travaillent avec tant de zèle à faire appliquer les directives du Comité central. [...] Même s'il m'est pénible d'entendre condamner ma musique, et surtout de l'entendre critiquer par le Comité central, je sais que le Parti a raison, que le Parti ne veut que du bien et qu'il est de mon devoir de chercher et de trouver les voies qui me conduiront vers une création socialiste, réaliste et proche du peuple. Je n'ignore pas que cette voie ne me sera pas aisée, qu'il ne me sera pas facile d'écrire autrement, et que cela ne se fera peut-être pas aussi rapidement que je le désire et que le désirent sans doute mes camarades. Mais je ne dois pas renoncer à chercher de nouvelles voies, car je suis un artiste soviétique et j'ai été élevé en Union soviétique. Je dois donc trouver le chemin qui me conduira jusqu'au coeur du peuple, et je le trouverai. " Chostakovitch chercha donc à gagner du temps. Il ne pouvait pas se renier, mais essayait de flatter ses ennemis, sinon c'était le goulag ! Et le Comité adressa une lettre à Staline ensuite pour le louer de la sollicitude avec laquelle il veillait sur le développement de la culture musicale... (Krzystof Meyer, Chostakovitch, page 315).

Après ce congrès, la presse se déchaîna contre le pauvre Dimitri :
" Mais les commentaires les plus nombreux furent consacrés à Prokofiev et à Chostakovitch. Dans trois numéros de la Sovietskaia Mouzyka (Musique soviétique), le compositeur Marian Koval se livra à une dénonciation politique, qui équivalait à une condamnation sans appel de toute l'oeuvre de Chostakovitch, à commencer par les Dances fantastiques, alors que le compositeur n'était qu'un enfant. [...] " (page 316).

Qui plus est, à l'automne 1948, Chostakovitch fut démis de sa charge d'enseignement aux conservatoires de Léningrad et de Moscou, cavalièrement. A Léningrad, il apprit par un avis apposé sur le tableau d'affichage qu'il avait été renvoyé de son poste de professeur pour incompétence ! A Moscou, le concierge lui refusa la clef de sa salle de cours. Bon, je vais enfin me coucher...

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Message Publié : 19 Août 2009 14:41 
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Jean Froissart
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Afin que l'on saisisse le talent des compositeurs que, sans vergogne, les autorités staliniennes ont mis à l'index, voici les vies :
- d'Igor Stravinski : http://fr.wikipedia.org/wiki/Igor_Stravinski
- de Serge Prokofiev : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sergue%C3%AF_Prokofiev
- d'Aram Khatchatourian : http://fr.wikipedia.org/wiki/Aram_Khatchatourian
- de Dimitri Chostakovitch : http://fr.wikipedia.org/wiki/Dmitri_Chostakovitch

En 1953, Prokofiev meurt le même jour que Staline. Parti aux Etats-Unis, il était revenu en URSS en 1933 avec un très beau concerto pour piano, son 3e. Sous les doigts de la "lionne du piano", je veux dire de Martha Argerich, l'orchestre dirigé par le jeune Claudio Abbado, je vous garantis l'émerveillement !

Stravinski, en 1953, est toujours aux USA. Dimitri Chostakovitch est donc à peu près le seul compositeur de grand talent à être resté en URSS jusqu'à la fin de ses jours. Quelle était son arme contre la terreur stalinienne ? Ses scherzos d'une ironie et d'une satyre féroces, qui émaillent ses compositions. Il faut entendre les scherzos des 5e, 8e, 10e symphonies, sous la baguette de Kirill Kondrashine ou de celle de l'ami du compositeur, Evguéni Mravinski. Et je viens de trouver cette vidéo :
http://www.dailymotion.com/video/xoq15_ ... aline_blog

La mort de Staline lui inspire une symphonie, la 10e. Une de ses plus dépréssives, désespérées, mais quelle émotion lorsque je l'ai entendue sous la baguette de Guennadi Rozhdestvensky, disque Melodya !

Il faut parler maintenant du "dégel", de la "détente" sous l'ère Khrouchtchev. Elle s'est bien matérialisée aussi bien en musique qu'en relations internationales. Rendez-vous au chapitre XXII du Chostakovitch de Krzysztof Meyer, éditions Fayard.

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Message Publié : 19 Août 2009 15:41 
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Jean Froissart
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J'essaie de faire comprendre à mes lecteurs que je n'ai pas trouvé de livre sur cette période de la musique soviétique. J'avais l'espoir qu'André Lischké, éminent musicologue spécialiste de l'Europe de l'Est, avait écrit sur la musique classique en URSS. En vain ! il n'a écrit que sur la musique russe des origines à la Révolution. Cela dit, je vais certainement acheter son ouvrage.

Ma principale source est donc cette biographie de Chostakovitch chez Fayard, qui, heureusement, se penche aussi sur l'URSS en général. Parce que la source première de la musique du grand Dimitri fut les conditions de vie dans son pays, sous le régime politique que l'URSS qu'il a connu. Et pour moi, humble foromiste, humble amateur de musique classique, qui ne joue pas d'instrument, c'est de trop verser dans le "politique". Je ne suis pas aussi musicologue, et j'aurais aimé simplement qu'un musicologue écrive à ma place !

Cela dit, je recommande à tous ceux que ce sujet intéresse, la lecture des biographies des grands compositeurs russes de cette période, en parallèle aux articles Wikipédia que j'ai cités dans mon message précédent. En général, ces articles proposent une bibliographie.

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Message Publié : 19 Août 2009 18:59 
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Jean Froissart
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Parlons un peu des grands interprètes soviétiques de cette période. Dans le domaine orchestral, il faut évoquer d'abord l'orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg, le plus ancien de Russie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Orchestre_ ... 9tersbourg
Il fut marqué par la forte personnalité d'Evguenyi Mravinski, qui interpréta beaucoup les oeuvres de Chostakovitch. Il fut un interprète célèbre de Tchaikovski aussi : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ievgueni_Mravinski
Comme assistant, il eu Kurt Sanderling : http://fr.wikipedia.org/wiki/Kurt_Sanderling
- L'orchestre philharmonique de Moscou : http://fr.wikipedia.org/wiki/Orchestre_ ... _de_Moscou est fondé en 1951. Je crois que son plus grand chef, durant la période soviétique, fut Kirill Kondrashine, qu'on surnommait le "Charles Münch" russe : http://fr.wikipedia.org/wiki/Kirill_Kondrachine
- Le théâtre du Bolshoï de Moscou et son orchestre sont enfin des lieux importants : http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9%C ... lcho%C3%AF
- Le théâtre Mariinski à Saint-Pétersbourg : http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9%C ... _Mariinsky

Pour les solistes, il faut parler absolument de :
- David Oïstrack, le "roi David" du violon. Il est né un 30 septembre, comme moi :wink:
- Mstislav Rostropovitch, mort en 2007 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mstislav_Rostropovitch
- Sviatoslav Richter, pianiste de légende, mort en 1997 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sviatoslav_Richter

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Message Publié : 12 Fév 2010 16:50 
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Jean Froissart
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Frans C. Lemaire a écrit finalement La musique du XXe siècle en Russie et dans les anciennes républiques soviétiques, aux éditions Fayard : http://www.editions-fayard.fr/Site/CtlP ... erArticles

L'appel de cor de chasse à la meilleure synthèse littéraire sur ce sujet a trouvé quelque écho. :wink: J'aurai dû voir cela plus tôt...

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