La Saussaye a écrit :
Le chef d'orchestre Willhelm Furtwaengler est évoqué dans ce fil.
Je voudrais apporter deux éléments de réflexion :
- tout d'abord, il existe une photo pour le moins gênante sur laquelle on voit Furtwaengler, à la fin d'un concert, saluer ostensiblement Hitler, debout au premier rang. Vous me direz qu'il lui aurait été difficile de lui faire un bras d'honneur mais bref ...
- ensuite, et surtout, je voudrais rappeler une anecdote particulièrement émouvante : Furtwaengler étant en Suisse après la guerre, et ostracisé, savez-vous qui l'a ramené à la tête d'un orchestre ? Rien moins que Yehudi Menuhin, violoniste de génie et qui n'aurait - je ne préciserai pas pourquoi - évidemment pas survécu au IIIème Reich s'il avait vécu en Allemagne. Arrivant des Etats-Unis pour une tournée triomphale dans l'après-guerre, Menuhin a exigé, littéralement, que ce soit Furtwaengler, le chef Beethovenien par excellence, qui le dirige dans l'interprétation du concerto pour piano de Beethoven.
Cet enregistrement historique existe, chez EMI.
Et c'est ainsi que Yehudi Menuhin a sorti de son exil Willhelm Furtwaengler et lui a ainsi permis de redevenir, pour encore quelques années, l'un des plus grands chefs (coup de pot pour nous, parce que ses meilleurs enregistrements, techniquement parlant, datent des années 49-53).
Sur Furtwängler et le nazisme, il vaut la peine de lire cet article du blog de Georges de la Fuly, qui remet très bien les choses à leur juste place :
Furtwängler et les nains