Narduccio a écrit :
Concernant les textes, force est de constater qu'il y a au moins 3 courants dans la chanson française. Même s'il faut faire attention aux étiquettes. Brassens est souvent placé dans les chanteurs à textes, mais plusieurs guitaristes (surtout jazz) ont repris certaines de ses chansons en instrumental avec un succès certain.
Thomas Dutronc, Sansévérino et d'autres ont en effet repris des textes de Brassens. Beaucoup de chansons peuvent être interprétées sur un rythme "jazzy" (Cf. : "Gypsy Swing" / Les petits papiers, le poinçonneur des Lilas, Chanson pour l'Auvergnat, Ménilmontant etc).
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Ensuite, un groupe avec des textes moins littéraires, moins ambitieux, mais finement ciselés. Dans ce groupe je classerais les chansons de Dassin, mais aussi Jean-Jacques Goldman, Cabrel, Renaud...
Renaud c'est une époque, une orientation : il était évident qu'il vieillirait mal et que le style deviendrait un peu "caricatural".
La reprise des ses chansons par des interprètes d'aujourd'hui : Luce, Bénabar et autres n'a pas convaincu. C'est "passé de mode". Ceci a été aussi pour Balavoine. Il est difficile de prendre le créneau "Chanteur à message" car il arrive un moment où le message est compris et l'on passe à autre chose. L'exemple type est "Manhattan-Kaboul". Et si l'on veut être honnête, les messages sont assez basiques, il se trouve que le vocabulaire provoc' qui accompagnait sans être forcément très représentatif du blaireau naze et forcément bourg' a parlé à certains (hors cités souvent) mais il faisait bon se sentir immergé. On a pu voir dans la filmographie du moment le pendant ("Viens chez moi..." ; "Et la tendresse..." etc.) aucun n'est resté un film "culte". On se lâchait pour énoncer ce dont tout le monde avait remarqué, c'était de bon ton et j'ai aimé, comme tout le monde. Comme on sait que ça sent la fin et qu'il est temps de raccrocher.
Pour être fan de Goldman (et ce dès le début où tout le monde se marrait du "chanteur de patronage", Cf. : "Singulier - 81/89")
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"JJG est vraiment nul... L'image bêtasse et godiche... approche au plus près du ° zéro de la chanson française... Le BHL de la ritournelle gère mièvrement ses ritournelles.... / L'évènement du Jeudi -1985
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... un castrat endimanché..." ; "
... il rappelle tantôt Balavoine sans le feeling, tantôt Berger sans la classe..."
les chansons sont agréables parce-qu'avec une empreinte. On reconnait du Goldman dès les premiers accords comme on reconnait Berger. Maintenant, avec Cabrel, ce ne sont pas des chanteurs "scéniques".
Pour revenir aux "Mots bleus" évoqués par Narduccio, Bashung en a fait une version pour ainsi dire "parlée" et ceci passe très bien. Tout dépend de la diction et de l'émotion que dégage la personne. Dans le finement ciselé, Souchon est bon et laissera aussi sa "patte".
Tous les auteurs de talent n'ont pas le talent évident sur scène. Brassens ne m'émeut pas, Ferré (les plus connues).
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Certains auteurs arrivent à poser une ambiance, un cadre avec une économie de mots remarquables. Par exemple, Goldman
C'est un auteur "minimaliste" dans les textes. Il s'en est expliqué. Jamais de chanson "autobiographique" excepté pour "Sarah" (une cousine morte avec ses parents en déportation). Il a été aussi très étonné du chemin pris par "Puisque tu pars" où certains ont tendance à songer à son frère. Au départ, c'est une chanson "joyeuse" (mais la joie de Goldman...), composée pour finir un spectacle et se dire que "bien sur, il est triste de se quitter mais ce fut un plaisir à partager que ce moment" et la chanson devint le best of des funerarium ainsi que "Confidentiel".
A ajouter "Good bye my lover" (J. Blunt).
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Alors que d'autres malgré une belle mélodie et un beau texte n'ont pas su séduire le public.
Par exemple (je ne voudrais pas passer à côté d'un bon moment) ?
Il est certain que la notion de "tube" ne convient pas à la plupart des chanteurs à texte. D'abord parce-qu'il faut se souvenir du texte, prendre le temps de s'en imprégner, le redécouvrir alors qu'une rengaine se retient davantage.
J'ai toujours trouvé d'autres interprètes pour les chansons de Ferré ou Brassens et parfois le "rendu" était meilleur, pour Brel : je cherche encore. Brel aurait pu chanter "Avec le temps", Reggiani aussi... Le Forestier chante très bien Brassens mais je cherche encore qui pourrait interpréter "Amsterdam", "Au suivant", "Jacky", "Ces gens-là"... Et je ne trouve pas.