Le plateau de Corent est situé dans le Puy-de-Dôme, sur la commune de Veyre-Monton, c'est-à-dire à environ 6 ou 7 kilomètres au sud-est du plateau de Gergovie. On y fait un vin réputé dans le pays (mais peut-être pas au-delà).
Les fouilles ne sont pas nouvelles, des campagnes précédentes, depuis 1992, avaient déjà permis de mettre à jour des vestiges datés du 3e millénaire avant JC au 3e siècle après JC.
On a découvert d’abord un vaste sanctuaire d’époque romaine (dont le tracé correspond curieusement à celui des murets actuels). Des fouilles plus récentes ont permis de dégager un lieu de culte gaulois daté de 150-50 av JC, entouré d’une palissade, pourvue d’une entrée monumentale à l’est, et d’un fossé de 70m de côté (remplacés ensuite par une galerie de bois, puis une colonnade romaine en pierre). Au centre de l’espace quadrangulaire délimité par la palissade, on trouve deux temples, des autels et des cuves parsemées de débris d'amphore. Autour des bâtiments, décorés de crânes de moutons, on a trouvé une multitude d’ossements d’animaux, de débris d’amphores et d’ustensiles culinaires en métal. Les archéologues ont conclu à la présence d’un lieu de culte réservé à des festins rituels (genre banquet final d’Astérix, avec ou sans le barde).
Dans les fossés, on a trouvé des restes de chevaux, des ossements humains, des armes, des bijoux, des enseignes figurants des sangliers, des debris de roues de char, etc ... Ce n’est pas la première fois que l’on exhume, me semble-t-il, des restes de guerriers gaulois avec leurs chevaux, je crois me souvenir que l’on a trouvé dans le lit d’un cours d’eau auvergnat une douzaine de squelettes de chevaux montés, rangés tête-bêche.
Très intéressant, des restes de ce qui semble être un atelier de frappe monétaire a également, été découvert : pièces de bronze ou d’argent «ratées» (pas finies, mal frappées ou mal taillées), des outils, une balance et des poids en plomb.
Ces découvertes évoquent les pratiques, rapportées par Posidonios d’Apamée, [je cite] du « démagogue » Luern, qui s’attirait des faveurs électorales par l’organisation de gigantesques festins et la distribution de pièces d’or et d’argent, jetées à la volée du haut de son char. [fin de citation]. Des pièces figurant un renard (louernos) ont été trouvées à Corent.
Aux limites de l’enclos, des vestiges antérieurs ont été mis à jour, datés jusque vers 3500 av JC.
Des photos aériennes montrent que les limites de l’oppidum pourraient être encore plus étendues, des fouilles sont en cours.
A priori, il ne semble pas y avoir de rapport direct avec les événements de Gergovie, mais il serait peut-être intéressant de voir si l'évocation de Corent pourrait figurer dans La guerre des Gaules, si quelqu'un l'a sous la main.
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