Quelques vues de la façade du palais côté Carrousel, dans l'état du XVIIIe siècle, telles que plusieurs gravures permettent de la connaître
La cour du Carrousel est divisée en trois cours : au sud la Cour des Princes, au centre la Cour royale, et au nord la Cour des Suisses. Ces cours sont séparées du quartier par des murs.
La vue ci-dessous montre le mur fermant la Cour royale (à droite) et la cour des Princes (au fond)
La Cour des Princes est dominée par la Grande Galerie et par les pavillons des appartements de la famille royale, avec dans l'angle le pavillon de Flore
C'est par l'escalier à droite du pavillon à ordre colossal que Marie Antoinette serait sortie des Tuileries pour la fuite à Varennes.
La Cour des Suisses, à droite de la vue, était encombrée de constructions qui ont brûlé en partie au moment de l'assaut des Tuileries le 10 août 1792. Ils n'ont pas été restitués ici.
A l'extrémité du palais, la seule travée construite sous Louis XIV pour commencer une aile symétrique de la Grande Galerie. Les travaux de construction de cette aile ne reprendront que sous Napoléon 1er pour être achevés sous Louis XVIII.
Les deux pavillons de la vue ci-dessous abritaient la Salle des Machines, qui restera globalement intacte jusqu'au milieu du XVIIIe s. Le pavillon de gauche, dit "du théâtre", abritait la salle (6000 places) et le pavillon de droite la scène.
Le mur de la Cour Royale est marquée à ses angles par deux grands pavillons. L''entrée du palais est marquée par deux guérites et un portail à fronton, cintré d'après les gravures. Une galerie en bois longe le mur d'enceinte.
Les murs de séparation des cours coupent la façade du palais à hauteur des deux pavillons dit Bullant (au sud) et du théâtre (au nord)
Le pavillon central du palais, dit pavillon de l'horloge. Par le vestibule, on aperçoit le jardin.
et l'on peut accéder aux appartements royaux par l'escalier de Levau
Le vestibule donne sur l'escalier d'honneur par trois arcades (dont deux fermées par des grilles, au moins au moment de la révolution) ; cet escalier joue un rôle majeur car il permet d'accéder aux terrasses du premier étage, point d'observation privilégié des jardins à la française.
Cet escalier à double volée (simple puis double), dit "à l'impériale" a été édifié par Levau en 1666-1667 pour remplacer l'escalier de Philibert de l'Orme qui se trouvait au centre du château, à l'emplacement du vestibule.
L'ornementation est inachevée : les deux seuls éléments terminés sont l'entablement à consoles et trophées et surtout les balustres richement ornés de volutes, d'un soleil et reliés entre eux par des couleuvres, allusion symbolique au roi et à Colbert.
Cet escalier menait par la grande porte du palier central à la chapelle du palais, que nous évoquerons plus tard et par la porte gauche du palier supérieur au salon central, dit "salon du dôme" ou "salle des Suisses" restée sans décor, installé dans le pavillon central dont on voit la saillie par les fenêtres.
En redescendant l'escalier, nous faisons face à deux portes ; celle de gauche mène à la salle des gardes du Grand appartement bas du roi, l'autre n'étant là que pour la symétrie
L'axe central du vestibule est marqué par une ouverture rectangulaire et ouvre sur l'axe principal des jardins.
Nous voici dans les jardins. Une première vue du palais des Tuileries côté jardin, vu depuis la rive gauche de la Seine, avec la grande galerie du Louvre restituée dans son aspect XVIIe-XVIIIe (façade à pilastres corinthiens d'ordre colossal, remplacée dans les années 1860 par une construction copiant la partie de la galerie la plus proche du Louvre)
Une vue d'ensemble du palais depuis la terrasse du bord de l'eau
Quelques rappels rapides de l'histoire du palais :
La chronologie exacte de la construction au XVIe n'est pas certaine mais de grandes étapes peuvent être dégagées :
Commandé par Catherine de Médicis à Philibert Delorme, le Palais des Tuileries est commencé en 1564 et interrompu en 1571. seule la partie centrale est achevée ; dans le palais de Louis XIV, qui fait agrandir et remanier le palais entre 1660 et 1671 (G. Fonkenell estime que 80% de la façade sur jardin date de Louis XIV), la partie Renaissance correspond au rez de chaussée du pavillon central, aux portiques attenants, et aux gaines entre les fenêtres du premier. Tout le reste est ajouté par Levau en 1665, notamment le dôme.
Vue de la terrasse nord du palais de Delorme, modifié par Levau
La partie droite de la façade combine plusieurs éléments : à gauche, le pavillon carré dit "Bullant" (du nom de l'architecte qui remplace Philibert Delorme à sa mort en 1570) date de Catherine de Médicis mais est modifié par Levau (notamment à l'attique) ; au centre, un pavillon intermédiaire construit par Henri IV à partir de 1594 mais doublé en épaisseur du côté du jardin par Levau.
A l'angle le pavillon de Flore, construit par Henri IV pour relier le Louvre aux Tuileries par la Grande Galerie "du bord de l'eau". Cette galerie comportait deux niveaux de fenêtres surmontées de frontons alternativement cintré et triangulaires et rythmées par des pilastres jumelés corinthiens. Le rez de chaussée est modifié sous Napoléon 1er pour créer davantage d'entresols, par la création d'arcades en remplacement des fenêtres.
La partie gauche de la façade est intégralement Louis XIV, construite par Levau à partir de 1660 pour abriter la salle des Machines (pavillon central et de droite), le pavillon dit plus tard "de Marsan" terminant la façade en symétrie du pavillon de Flore.
Une grande terrasse s'étend devant le palais et domine les jardins auxquels on accède par un grand emmarchement.
Elle est prolongée au nord et au sud par deux terrasses, les Feuillants au nord, la terrasse du bord de l'eau au sud. Elles sont plantées d'arbres et la partie est de la terrasse du bord de l'eau, d'ifs taillés afin de dégager la perspective depuis la Seine.
La terrasse du bord de l'eau est longée par un quai et sert également à clôturer le palais de ce côté.
Des escaliers permettent d'accéder aux jardins depuis la terrasse du bord de l'eau.
Comme tout jardin de Le Nôtre, celui des Tuileries est conçu autour d'un axe central qui passe par le pavillon central du palais et est marqué par une allée de 350 m de long ponctué par deux bassins. Un bassin circulaire est placé au milieu des parterres du palais.
Des "parterres de gazon" soulignent les allées secondaires qui sont axées sur les pavillons Bullant et du théâtre.
Des allées obliques relient les allées principales aux deux bassins qui ont eux aussi alignés sur les pavillons mentionnés ci-dessus.
Le jardin des Tuileries est composé de deux ensembles caractéristiques des jardins de Le Nôtre : des parterres mettant en valeur le palais et une partie boisée ponctuée de bosquets délimités par des allées.
La façade s'étend devant trois parterres de broderies dessinés par des buis. Le dessin reproduit ici celui d'Israel Silvestre, disponible sur Gallica
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8 ... ies.langFRLes parterres depuis le grand emmarchement
et depuis les jardins
Ces parterres sont faits pour être vus depuis une hauteur. Elevons nous donc!
Le parterre vers la Seine depuis la terrasse proche du cabinet du roi
Nous pouvons nous élever encore :
Vu de l'axe central depuis la terrasse du pavillon central.
De l'attique du pavillon de Marsan ; en contrebas, la terrasse des Feuillants
De l'attique du pavillon de Flore ; en contrebas, la terrasse du Bord de l'Eau
Enfin, imaginons nous être à bord du globe aérostatique de Charles et Robert, parti du jardin le 1er décembre 1783. Une des premières vues aérienne du domaine :
Redescendons sur terre pour terminer notre visite
Une vue du palais depuis l'entrée de la grande allée centrale.
Une dernière vue depuis la Seine, avec le Pont Royal