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Message Publié : 02 Juil 2014 21:17 
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Grégoire de Tours
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Quelques vues de la restitution de la façade du palais sur le jardin sous Louis XIV, à partir des travaux de Guillaume Fonkenell, le jardin restitué dans son dessin du XVIIIe s

La façade de 270 m de long, la partie centrale (5 pavillons) datant du règne de Catherine de Médicis et remaniée et complétée au début du règne personnel de Louis XIV, les deux pavillons à droite datant d'Henri IV (avec remaniements sous Louis XIV), les deux à l'extrémité réalisés en symétrie sous Louis XIV.
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La façade du palais sur le jardin.
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Deux grandes terrasses à l'italienne dominaient les jardins  de part et d'autre du pavillon central. Elles étaient soutenues par un portique voûté. La terrasse nord (à gauche) est supprimée en 1833 (aménagement de l'escalier d'honneur par Fontaine) et la terrasse sud (à droite) en 1858 (aménagement de pièces pour l'appartement de l'impératrice par Lefuel)
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L'une des arcades du portique nord  montré ci-dessus est présentée dans la cour Marly du Louvre, l'autre étant installée dans le jardin des Tuileries avec une travée du pavillon (dit Bullant) que l'on voit sur la vue ci-dessous, et qui abritait au début de la Révolution le logement de la famille royale.
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Ces deux éléments avaient été placés le long de la terrasse longeant la Seine
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Démontées dans les années 80, l'arcade a été remontée l'an dernier, la travée restant "en morceaux" non loin de là.

Comme à Versailles ou d'autres châteaux des XVIIe-XVIIIe s, un vestibule ouvert permettait la communication entre la cour du Carrousel et le jardin. Du fait de la dénivellation du terrain entre les deux façades du palais, une dizaine de marches  avait été installée dans le vestibule pour rattraper la différence de niveau.
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L'intérieur du vestibule. La cour du carrousel est à gauche, le jardin à droite. On pouvait accéder à l'intérieur des portiques par le vestibule.
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A noter que le grand trophée apollinien au dessus de l'arc central existe toujours au manoir des Gandines.
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La façade du palais avait été "défigurée" sous Louis XVIII et Charles X par l'adjonction d'une tente de toile entre le pavillon de l'horloge (le pavillon central) et le pavillon du théâtre. On se souvient que Napoléon avait fait installer la chapelle dans ce dernier pavillon. Pour accéder à la tribune du souverain dans la chapelle depuis les appartements impériaux puis royaux il fallait donc descendre une volée de l'escalier de Levau puis remonter l'escalier du Conseil d'Etat.
Louis XVIII étant impotent, la terrasse nord fut couverte par un couloir de toile lui permettant, en tant que Roi Très Chrétien, de se rendre aisément à la chapelle. Cet aménagement disparaîtra sous Louis Philippe avec la construction de l'escalier de Fontaine. Deux gravures montrent le palais avec ce corridor de toile et ont servi de modèle à cette évocation.

Vue depuis le jardin
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Vue d'ensemble du corridor depuis le jardin. Il était constitué de poteaux verticaux supportant des chassis vitrés, environ 2 pour une travée de la façade. Deux rideaux en vis à vis encadraient la fenêtre et une toile verticale tombait devant.
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Vue du corridor depuis la fenêtre éclairant l'un des deux escaliers en colimaçon de l'avant corps du pavillon de l'horloge
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La vue permet de voir la rupture dans le décrochement de la façade opéré par la tente
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La jonction entre le corridor et le pavillon de la chapelle
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L'ancienne porte du pavillon de la chapelle donnant sur la terrasse donnait accès désormais à la tribune royale. Le linteau des fenêtres à droite semble avoir supporté le toit de toile qui apparaît plus bas en façade d'où cette pente visible à l'intérieur, nécessaire pour l'écoulement des eaux de pluie.
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Message Publié : 02 Juil 2014 21:25 
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Je me répète mais... magnifique travail!!! 8-|

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Comme disaient les Kennedy, "faut pas se laisser abattre"


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Message Publié : 05 Juil 2014 14:02 
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L'objectif est d'aboutir à la fois à la plus grande rigueur historique et au plus grand réalisme possibles. Soyez remercié de me faire savoir que les deux sont globalement atteints!

Une autre vue du palais, depuis l'allée centrale du jardin
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et les premières vues du palais côté cour, en commençant par le pavillon central. A noter, les colonnes des second et troisième niveaux du pavillon central qui étaient de marbre rouge et non de pierre comme coté jardin, celles du second étant de plus baguées.
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Les pilastres du rez de chaussée des pavillons intermédiaires étaient de même ornés de plaques de marbre rouge et noir, comme le montre une travée subsistante présentée dans les jardins du Trocadéro à Paris.
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Ces éléments dataient du palais de Catherine de Médicis, conservés par Louis XIV, et montrent le goût de la polychromie de la Renaissance

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Message Publié : 05 Juil 2014 17:49 
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Une vue de la travée subsistante du pavillon intermédiaire dans les jardins du Trocadéro

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Message Publié : 08 Juil 2014 22:03 
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L'état Louis XIV du palais est achevé. Une première vue depuis les jardins, avec les éléments manquants dans les précédentes vues, notamment sur les toitures (plombs, cheminées, lucarnes) et les châssis de fenêtres

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Message Publié : 09 Juil 2014 6:53 
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Une déambulation dans le jardin depuis son accès par le portail du pavillon de Flore

La façade depuis l'entrée du jardin. Au premier plan les pavillons réservés au logement de la famille royale
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Vue d'ensemble du palais depuis la terrasse du bord de l'eau
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Le palais depuis l'allée centrale du jardin
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et depuis la terrasse des Feuillants
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Diverses vues des façades depuis les parterres

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Le pavillon "du théâtre" qui abritait la salle du théâtre de la "Salle des Machines" construite sous Louis XIV
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la scène de la salle des Machines occupait le grand pavillon à pilastres d'ordre colossal qui jouxte le pavillon de Marsan, d'où l'absence de souches de cheminées sur cette partie du palais.
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Par le grand emmarchement de la terrasse du palais...
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...nous nous apprêtons à entrer dans le vestibule
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Message Publié : 09 Juil 2014 7:57 
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Toujours aussi beau


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Message Publié : 13 Juil 2014 22:17 
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L'état présenté plus haut reflète plus l'état Napoléon 1er que l'état Louis XIV comme écrit plus haut. Nous allons donc continuer notre visite du palais dans cette époque.

Rappelons que dès le coup d'Etat de Brumaire (1799), les consuls, dont Napoléon Bonaparte le Premier consul, s'installent aux Tuileries, siège du gouvernement depuis Louis XVI. Cette fonction est signalée par le drapeau tricolore qui flotte au dessus du pavillon central.
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Des travaux importants sont menés sous le Consulat et l'Empire visant "à dégager et sécuriser" le palais (G. Fonkenell).

Le changement le plus important est la mise en valeur de la façade sur cour par l'aménagement d'une cour d'un seul tenant fermée par une grille de près de 300 m de long et dégagée de constructions parasites, en 1801-1802.
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La façade, coupée en trois tronçons sous l'Ancien Régime, est désormais d'un seul tenant
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La grille à piques dorées s'appuie sur la Grande Galerie, dite du bord de l'eau.
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Elle est scandée par des colonnes de marbre blanc supportant des sphères.
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Trois entrées permettent d'accéder à la cour du Carrousel. Les deux entrées latérales sont ornées de piédestaux qui supportent les chevaux de bronze ramenés de Venise en 1797 et qui décorent à partir de 1810 le quadrige de l'arc de triomphe du Carrousel.
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L'entrée centrale est marquée par un aménagement plus solennel. Deux corps de garde pour cavaliers, affectant la forme de temples doriques encadrent une grille à faisceaux de licteurs surmontés de couronne de lauriers et d'un coq : tout le vocabulaire antique pour célébrer la République.
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La cour sera complétée par la construction de l'aile sur la rue de Rivoli. Entre temps (1807-1808) l'arc de triomphe sera édifié pour servir d'entrée d'honneur.
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Message Publié : 21 Juil 2014 21:26 
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Quelques vues de la façade du palais côté Carrousel, dans l'état du XVIIIe siècle, telles que plusieurs gravures permettent de la connaître

La cour du Carrousel est divisée en trois cours : au sud la Cour des Princes, au centre la Cour royale, et au nord la Cour des Suisses. Ces cours sont séparées du quartier par des murs.
La vue ci-dessous montre le mur fermant la Cour royale (à droite) et la cour des Princes (au fond)
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La Cour des Princes est dominée par la Grande Galerie et par les pavillons des appartements de la famille royale, avec dans l'angle le pavillon de Flore
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C'est par l'escalier à droite du pavillon à ordre colossal que Marie Antoinette serait sortie des Tuileries pour la fuite à Varennes.
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La Cour des Suisses, à droite de la vue, était encombrée de constructions qui ont brûlé en partie au moment de l'assaut des Tuileries le 10 août 1792. Ils n'ont pas été restitués ici.
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A l'extrémité du palais, la seule travée construite sous Louis XIV pour commencer une aile symétrique de la Grande Galerie. Les travaux de construction de cette aile ne reprendront que sous Napoléon 1er pour être achevés sous Louis XVIII.
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Les deux pavillons de la vue ci-dessous abritaient la Salle des Machines, qui restera globalement intacte jusqu'au milieu du XVIIIe s. Le pavillon de gauche, dit "du théâtre", abritait la salle (6000 places) et le pavillon de droite la scène.
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Le mur de la Cour Royale est marquée à ses angles par deux grands pavillons. L''entrée du palais est marquée par deux guérites et un portail à fronton, cintré d'après les gravures. Une galerie en bois longe le mur d'enceinte.
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Les murs de séparation des cours coupent la façade du palais à hauteur des deux pavillons dit Bullant (au sud) et du théâtre (au nord)
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Le pavillon central du palais, dit pavillon de l'horloge. Par le vestibule, on aperçoit le jardin.
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et l'on peut accéder aux appartements royaux par l'escalier de Levau
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Le vestibule donne sur l'escalier d'honneur par trois arcades (dont deux fermées par des grilles, au moins au moment de la révolution) ; cet escalier joue un rôle majeur car il permet d'accéder aux terrasses du premier étage, point d'observation privilégié des jardins à la française.
Cet escalier à double volée (simple puis double), dit "à l'impériale" a été édifié par Levau en 1666-1667 pour remplacer l'escalier de Philibert de l'Orme qui se trouvait au centre du château, à l'emplacement du vestibule.
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L'ornementation est inachevée : les deux seuls éléments terminés sont l'entablement à consoles et trophées et surtout les balustres richement ornés de volutes, d'un soleil et reliés entre eux par des couleuvres, allusion symbolique au roi et à Colbert.
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Cet escalier menait par la grande porte du palier central à la chapelle du palais, que nous évoquerons plus tard et par la porte gauche du palier supérieur au salon central, dit "salon du dôme" ou "salle des Suisses" restée sans décor, installé dans le pavillon central dont on voit la saillie par les fenêtres.
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En redescendant l'escalier, nous faisons face à deux portes ; celle de gauche mène à la salle des gardes du Grand appartement bas du roi, l'autre n'étant là que pour la symétrie
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L'axe central du vestibule est marqué par une ouverture rectangulaire et ouvre sur l'axe principal des jardins.
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Nous voici dans les jardins. Une première vue du palais des Tuileries côté jardin, vu depuis la rive gauche de la Seine, avec la grande galerie du Louvre restituée dans son aspect XVIIe-XVIIIe (façade à pilastres corinthiens d'ordre colossal, remplacée dans les années 1860 par une construction copiant la partie de la galerie la plus proche du Louvre)

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Une vue d'ensemble du palais depuis la terrasse du bord de l'eau
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Quelques rappels rapides de l'histoire du palais :
La chronologie exacte de la construction au XVIe n'est pas certaine mais de grandes étapes peuvent être dégagées :
Commandé par Catherine de Médicis à Philibert Delorme, le Palais des Tuileries est commencé en 1564 et interrompu en 1571. seule la partie centrale est achevée ; dans le palais de Louis XIV, qui fait agrandir et remanier le palais entre 1660 et 1671 (G. Fonkenell estime que 80% de la façade sur jardin date de Louis XIV), la partie Renaissance correspond au rez de chaussée du pavillon central, aux portiques attenants, et aux gaines entre les fenêtres du premier. Tout le reste est ajouté par Levau en 1665, notamment le dôme.
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Vue de la terrasse nord du palais de Delorme, modifié par Levau
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La partie droite de la façade combine plusieurs éléments : à gauche, le pavillon carré dit "Bullant" (du nom de l'architecte qui remplace Philibert Delorme à sa mort en 1570) date de Catherine de Médicis mais est modifié par Levau (notamment à l'attique) ; au centre, un pavillon intermédiaire construit par Henri IV à partir de 1594 mais doublé en épaisseur du côté du jardin par Levau.
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A l'angle le pavillon de Flore, construit par Henri IV pour relier le Louvre aux Tuileries par la Grande Galerie "du bord de l'eau". Cette galerie comportait deux niveaux de fenêtres surmontées de frontons alternativement cintré et triangulaires et rythmées par des pilastres jumelés corinthiens. Le rez de chaussée est modifié sous Napoléon 1er pour créer davantage d'entresols, par la création d'arcades en remplacement des fenêtres.

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La partie gauche de la façade est intégralement Louis XIV, construite par Levau à partir de 1660 pour abriter la salle des Machines (pavillon central et de droite), le pavillon dit plus tard "de Marsan" terminant la façade en symétrie du pavillon de Flore.
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Une grande terrasse s'étend devant le palais et domine les jardins auxquels on accède par un grand emmarchement.
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Elle est prolongée au nord et au sud par deux terrasses, les Feuillants au nord, la terrasse du bord de l'eau au sud. Elles sont plantées d'arbres et la partie est de la terrasse du bord de l'eau, d'ifs taillés afin de dégager la perspective depuis la Seine.
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La terrasse du bord de l'eau est longée par un quai et sert également à clôturer le palais de ce côté.
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Des escaliers permettent d'accéder aux jardins depuis la terrasse du bord de l'eau.
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Comme tout jardin de Le Nôtre, celui des Tuileries est conçu autour d'un axe central qui passe par le pavillon central du palais et est marqué par une allée de 350 m de long ponctué par deux bassins. Un bassin circulaire est placé au milieu des parterres du palais.
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Des "parterres de gazon" soulignent les allées secondaires qui sont axées sur les pavillons Bullant et du théâtre.
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Des allées obliques relient les allées principales aux deux bassins qui ont eux aussi alignés sur les pavillons mentionnés ci-dessus.
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Le jardin des Tuileries est composé de deux ensembles caractéristiques des jardins de Le Nôtre : des parterres mettant en valeur le palais et une partie boisée ponctuée de bosquets délimités par des allées.
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La façade s'étend devant trois parterres de broderies dessinés par des buis. Le dessin reproduit ici celui d'Israel Silvestre, disponible sur Gallica
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8 ... ies.langFR

Les parterres depuis le grand emmarchement
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et depuis les jardins
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Ces parterres sont faits pour être vus depuis une hauteur. Elevons nous donc!
Le parterre vers la Seine depuis la terrasse proche du cabinet du roi
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Nous pouvons nous élever encore :
Vu de l'axe central depuis la terrasse du pavillon central.
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De l'attique du pavillon de Marsan ; en contrebas, la terrasse des Feuillants
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De l'attique du pavillon de Flore ; en contrebas, la terrasse du Bord de l'Eau
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Enfin, imaginons nous être à bord du globe aérostatique de Charles et Robert, parti du jardin le 1er décembre 1783. Une des premières vues aérienne du domaine :
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Redescendons sur terre pour terminer notre visite
Une vue du palais depuis l'entrée de la grande allée centrale.
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Une dernière vue depuis la Seine, avec le Pont Royal
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Message Publié : 22 Juil 2014 10:43 
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Pour conitnuer dans le palais de Louis XIV, le théâtre de la Salle des Machines, installé dans la partie nord du palais.
Afin de réaliser cette restitution virtuelle, je me suis principalement appuyé sur les travaux de G. Fonkenell et de Nicolas Sainte Fare Garnot.
Quelques précisions sur cette salle :
Elle a été voulue par Mazarin dans le contexte de la fin de la Fronde et de la paix avec l'Espagne à la fin des années 1650 afin de célébrer la paix retrouvée et la restauration de l'autorité royale mais également favoriser l'implantation de l'opéra italien en France, basé notamment sur des effets spéciaux utilisant différents procédés mécaniques (d'où le surnom de salle des Machines donné à la salle des comédies ou des ballets qu'elle portait initialement).
Dès juillet 1659 il est décidé de la construire dans le prolongement du palais de Catherine de Médicis afin de faire d'une pierre deux coups : construire la salle et achever le palais par la construction d'un nouveau bâtiment. Les travaux d'aménagement du théâtre  sont confiés à une famille de spécialistes italiens au service du duc de Parme, Gaspare Vigarani et ses deux fils, Carlo et Ludovico, Louis Levau étant chargé de la construction du bâtiment. L'idée est de pouvoir mettre en scène un spectacle à l'occasion de l'entrée de Louis XIV et Marie Thérèse à Paris prévue pour le 26 août 1660.
Des rivalités entre les Vigarani, Levau et Charles Erard et le souci de l'administration de Colbert de demander des rapports explicatifs retardent les travaux ce qui fait que le théâtre n'est pas achevé pour l'entrée du couple royal et il n'est inauguré que le 7 février 1662 par le ballet de l'Ercole Amante. La salle  des Machines ne servira qu'une seule autre fois, en 1671 pour un ballet de Psyché puis le roi part pour Saint Germain et Versailles et la salle reste abandonnée. Il semblerait que son acoustique médiocre ait expliqué cette faible utilisation.  
Avec le retour de Louis XV à Paris, la salle est réutilisée, avec notamment des ballets donnés en février 1720. Elle  est alors restaurée car ses peintures sont dans un état inquiétant. Entre 1738 et 1742, Servandoni obtient l'autorisation d'y présenter des dioramas à perspectives. La salle des Machines est ensuite utilisée comme refuge par l'Opéra après l'incendie de la salle du palais royal en 1763 puis il est remplacé par la comédie française entre 1770 et 1782 et par le Concert spirituel entre 1784 et 1791. Mais pour ces différents usages le théâtre est profondément transformé : la salle (qui accueille le public) est désaffectée, servant de magasin, tandis que la scène accueille l'ensemble salle et scène de la nouvelle salle de spectacle, construite par Soufflot et Gabriel entre avril 1763 et janvier 1764.
Avec le retour de la famille royale en octobre 1789, la salle ne sert pas. L'installation de la Convention aux Tuileries après la chute de la royauté entraîne la destruction de la salle des Machines pour créer des locaux et une salle d'Assemblée par Vignon à partir d'août 1793.

Comme le montre la vue en éclaté ci-dessous, la salle des Machines étend son emprise sur deux pavillons du palais.
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L'accès à la  salle se fait par d'étroits couloirs éclairés par les fenêtres des façades donnant sur la cour et le jardin. Quelques portes percées dans les murs donnent accès aux différents étages de   loges (même s'il ne s'agit pas réellement de loges individuelles mais de grands espaces collectifs ceinturés par des gardes-corps). Des ouvertures oblongues placées sur la partie supérieure de chaque niveau devaient éclairer la salle avec une faible lumière ; c'est pourquoi les vues ci-dessous sont plongées dans la pénombre.

L'accès à la salle destiné au roi se fait par un escalier construit dans l'axe du théâtre, permettant d'accéder du rez de chaussée du château au parterre. Un escalier placé côté cour dessert  tous les niveaux de galeries du théâtre.
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Le parterre est divisé en deux grands espaces : devant la balustrade, la "loge du roi" (ici marquée par un fauteuil) et sur des gradins de faible hauteur, les espaces destinés à la Cour. La cage de l'escalier du "chemin du roi" est ceinturée par des balustrades.

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Le niveau des premières loges est marqué par deux types d'aménagements : des balcons reliés entre eux marquant la galerie réservée aux officiers de la Maison du roi et des gradins dont la hauteur laisser supposer que l'on s'y asseyait.
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Ces gradins sont destinés au public, car d'après G. Fonkenell, cette salle était conçue pour pouvoir accueillir la population parisienne en alternance avec les fêtes données pour la Cour, soit une capacité d'environ 6000 à 8000 personnes.

Une loge surmonte l'escalier d'accès, dans l'axe du théâtre, et elle est réservée au roi.
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La reine bénéficie côté jardin, d'un espace grillagé avec un dais situé dans l'avant scène au second niveau. Rappelons que c'est par référence à cette salle qu'aujourd'hui sont dénommés côté cour et côté jardin les deux côtés droite et gauche d'un théâtre.
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Les second et le troisième niveaux sont conçus comme des galeries où l'on peut circuler, délimités par des balcons à balustrades au second et un muret mouluré scandé par des dés au troisième.
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L'avant scène est marquée par un jeu complexe de pilastres et de colonnes corinthiennes posés sur un haut stylobate et entre lesquels se trouvent les deux portes d'accès au parterre (la porte axiale étant réservée au roi) et deux loges privatives richement ornées.
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Le cadre de scène est soutenu par deux pilastres à chapiteaux composite et timbré par un fronton triangulaire dans lequel figurent les armes de France.
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En contrebas de la loge royale, deux espaces délimités par une cloison : à gauche, les gradins pour les Gardes du corps du roi ; à droite, la fosse pour l'orchestre. On y accède par un escalier menant à un passage sous la scène ; il permet aussi d'allumer la rampe de lumières.
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Tout le décor est en bois peint à l'imitation du marbre et doré. Cependant je n'ai pas trouvé dans les sources utilisées d'indication sur la couleur ou la nature des marbres ainsi représentés.
La scène était la plus grande de France et d'Europe : près de 50 m de long, avec des équipements pour des surprises. Quatre décors ont été commandés aux Vigarani en 1660 : la cour royale, le vestibule du temple, les tombeaux, un jardin. Faute de mieux, j'ai installé un des décors présentés au théâtre du Petit Trianon qui peut représenter le vestibule du temple, vu ici depuis la tribune royale axiale.

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L'effet de perspective est le plus efficace depuis la loge royale du parterre ; c'est "l'oeil du prince"
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Il fonctionnait différemment pour les spectateurs des troisièmes loges...
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Le plafond du théâtre est l'un des éléments majeurs. On en connaît plusieurs représentations et vues en coupe mais que l'on ne peut pas faire coincider avec les éléments décrits dans les états des lieux ou travaux de réparation entrepris au XVIIIe s.  On sait qu'il était composé d'élements en papier mâché et stuc pour ne pas surcharger la structure. Il était composé de 14 caissons avec des tableaux circulaires de 5 pieds de diamètre (env 1,60m), dont les sujets étaient en rapport avec la destination du lieu : la restauration de 1716-1729 mentionne "des enfants qui jouent de la flûte ; la louange accompagnée de la récompense ; la tragédie ; la comédie ; des enfants avec les attributs de la musique" ; ces 14 tableaux encadraient un tableau ovale à pans coupés, attribué alors à Lebrun, qui représentait "Le roi sous les traits de Jupiter qui envoie la Paix tenant Mars enchaîné et produisant l'Hyménée qui foule aux pieds l'Envie et la Rébellion". L'évocation ci-dessous réutilise le tableau du salon de Jupiter à Versailles mais uniquement pour faire une tache de couleur.
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Il semblerait, d'après N. Sainte Fare Garnot, que tous les éléments décoratifs de la salle aient été vendus au moment de la Révolution et on n'en a pas retrouvé trace.
Une dernière vue de la salle depuis la scène :
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Dernière édition par Hardouin le 22 Juil 2014 10:47, édité 1 fois.

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Message Publié : 22 Juil 2014 10:43 
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La prochaine étape sera la réalisation de la salle des Maréchaux dans son état Premier Empire. Si vous avez des informations sur cette pièce, merci de les communiquer!

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Message Publié : 28 Juil 2014 7:06 
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Cher Hardouin,

Cela faisait quelques mois que je n'avais pas été faire un tour sur le forum. Ma surprise puis mon mon extase sont à la hauteur de l'immense travail que vous êtes en train d'accomplir.

Je vous remercie infiniment de nous transporter virtuellement dans les Tuileries, avec en plus des variantes d'époque !!!

J'ai vraiment hâte d'admirer la salle des Maréchaux !

Au plaisir,


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Message Publié : 02 Août 2014 8:01 
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C'est un plaisir que de partager cette visite virtuelle des Tuileries.
La salle des Maréchaux version Premier Empire sera bientôt prête!

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Message Publié : 03 Août 2014 21:30 
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Une première vue de l'angle sud-ouest de la salle des Maréchaux pour le moment le seul achevé.
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La salle des Maréchaux occupe tout le pavillon central, resté sans décor depuis le règne de Louis XIV. En 1805, cette "salle pour le concert" est divisée en deux en hauteur par une galerie portée sur des consoles et décorée de symboles du pouvoir impérial : aigles, monogramme de l''empereur, lauriers... Au centre du mur ouest, encadrant la fenêtre centrale donnant sur le jardin, une tribune composée de moulages des caryatides de la salle du même nom au Louvre.
Afin de décorer la salle, 18 tableaux représentant les maréchaux de l'Empire français institués en 1804 sont commandés à divers peintres et leur livraison s'étale jusqu'en 1808. J'ai utilisé l'emplacement des tableaux présents sous le Second Empire pour cette restitution de l'état sous le Premier Empire : ainsi on trouvera de gauche à droite : Mortier, Lannes, Lefebvre (placé là pour compléter l'emplacement de la porte créée au Second Empire), Brune, Soult et Augereau à côté des caryatides.
La pièce connaîtra deux enrichissements substantiels de son décor sous la monarchie de Juillet et au début du Second Empire, état connu par les photographies.

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Message Publié : 05 Août 2014 21:48 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Localisation : hirson, aisne, picardie
Comme promis, la salle des Maréchaux sous le Premier Empire
La salle, d'environ 17 m de côté, est la plus grande salle du Palais. Elle est désignée comme salle de concert dans l'étiquette de la Cour impériale, ce que justifie la présence de la tribune pour les musiciens.

On y accède par la porte proche des fenêtres qui donne sur l'escalier de Levau. La porte a reçu un riche décor de trophées.
Le décor sculpté est de manière générale limité dans la salle, se cantonnant aux entablements et aux chambranles des fenêtres.
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La salle est dominée par la tribune soutenue par les caryatides moulées sur celles de Goujon au Louvre et reposant sur un haut socle orné des armes impériales.
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Les caryatides resteront blanches jusqu'au début du Second Empire où elles sont alors copieusement dorées.

La tribune des musiciens est installée dans la partie centrale côté jardin de la galerie de circulation. Elle se raccorde à la galerie par l'entablement supporté par les consoles
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On accède à cette galerie par deux escaliers en colimaçon sur lesquels ouvrent les portes de l'avant corps.
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La salle doit son nom aux portraits de maréchaux de l'Empire français qui l'ornent, complétés par des bustes en marbre façon hermès qui représentent des militaires français célèbres depuis l'Ancien Régime jusqu'à l'Empire.
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Les tableaux ont été commandés en 1805, les maréchaux représentés ayant le libre choix de leur tenue et du décor qui les accompagnent, d'où la grande diversité des portraits. Leurs dimensions sont identiques : 1,85 m sur 2,50 m. Les tableaux ayant été brûlés en 1871 lors de l'incendie du palais, les portraits conservés sont soit des originaux qui avaient été retirés pour faire place à d'autres maréchaux du Second Empire, soit des copies, pour la plupart conservés à Versailles ; deux présentés ici sont des gravures colorées d'après les originaux (Berthier et Mortier).
16 portraits figurent dans la salle, 5 sur chaque mur latéral, 4 côté cour du Carrousel et 2 du côté du jardin. L'emplacement retenu est celui du Second Empire qui semble-t-il reproduisait celui du premier.

Les portraits d'Augereau (à gauche) et de Masséna (à droite) encadrent la tribune
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Les portes côté jardin donnent sur les terrasses du palais
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Le mur nord, côté escalier, est orné des portraits de Jourdan, Moncey, Pérignon (non assuré à cet emplacement) Murat et Berthier.
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Le mur donnant sur la Cour du Carrousel est garni de deux paires de tableaux de part et d'autre de la fenêtre centrale. L'emplacement exact n'est pas certain, mais ces quatre tableaux figuraient sur ce mur. De gauche à droite, on trouvera : Bessières, Davout, Ney, Bernadotte
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Sur le mur Sud, côté Grand appartement de l'Empereur, ont été suspendus les portraits de Mortier, Lannes, Lefebvre (non assuré), Brunnes et Soult
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Le salon est couvert par une voûte ornée de caissons peints en trompe l'oeil et visible sur la gravure postée plus haut
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