Quelques éléments sur l'antichambre de la chapelle, remise à jour et restituée ici dans un état évoquant l'état Second Empire.
On se souviendra que cette pièce a été aménagée sous le Premier Empire, en 1806-1808, à l'emplacement de la loge de la reine de la salle des Machines.
De dimensions assez vastes (9.70 m de long sur 7.90 de large), son décor est réalisé en stuc, mais les sources consultées jusqu'ici ne mentionnent pas leur texture. Je me rends mercredi aux archives et j'espère avoir l'information! M. Fonkenell m'a suggéré de reprendre de la gamme du vestibule de Malmaison qui a le même décor et la même fonction. Des colonnes et des pilastres toscans dont l'emplacement est connu par les plans et le registre 36DD6 lui valent aussi le nom d'antichambre aux colonnes toscanes.
La pièce s'éclaire par une fenêtre sur la cour du Carrousel. Les murs sont percés de portes vraies et fausses, deux petites encadrant une grande.
Vue de l'antichambre depuis l'escalier de la chapelle
Les petites portes donnant sur la salle des Travées étaient réservées aux conseillers d'Etat sous le Premier Empire, qui arrivaient par cette antichambre pour leurs réunions, la grande porte restant fermée car se trouvait derrière l'estrade de la table de l'empereur.
Une porte sur l'enfilade fait face à cette grande porte et ouvre sur le foyer de la salle de spectacle. Les deux petites servent de placard.
Le mur du fond comprend trois portes : la porte de gauche ouvre sur un réduit où sont rangés le nécessaire pour la veille assurée dans cette antichambre (lit, tabouret, matelas...), les deux autres sur l'escalier de la chapelle qui dessert tous les étages, d'un vestibule au rez-de-chaussée à un logement dans les combles, occupé par l'aumônier sous le Premier Empire.
Sous la Monarchie de Juillet et le Second Empire, c'est par cet escalier et cette antichambre que les visiteurs, les touristes dirions nous, pénètrent dans les Grands Appartements.
Sous le Premier Empire, le plafond était certainement décoré d'un plafond à caissons peints. Fontaine fait installer en 1832 les éléments d'un plafond en bois doré provenant du château de Vincennes, dont le registre 36DD6 donne la disposition des peintures réalisées par Joseph Merry Blondel. Je l'ai évoqué en m'appuyant sur celui conservé au Louvre qui présente de grandes similitudes.
Proposition d'évocation du plafond de l'antichambre
Sous le Second Empire, l'ameublement comprend : une table en acajou et un fauteuil en acajou à dossier à jour recouvert de velours cramoisi, destinés à l'huissier de service, 10 tabourets à pieds en balustre en bois doré recouverts de velours cramoisi, une paire de rideau de même, quatre appliques en bronze doré à 5 lumières et une lampe carcel de style "Louis XIV" et dont la description est identique à celles figurant dans le salon Louis XIV (j'ai donc pris modèle sur ces appliques). Un grand lustre de style "Louis XVI" à 63 lumières est suspendu à une chaîne de 1.30 de long en bronze doré, ici reconstitué à partir des photos qui le montrent depuis la salle des Travées.