Effectivement très intéressant je vais peut être faire de même.

Côté ouvrages avez vous déjà feuilleté leurs publications ?

J'ai pour ma part en ma possession deux ouvrages aux éditions "La Découverte" sur l'Archéologie médiévale en France et l'âge de Fer en France.

Tout en étant accessibles au grand public ces ouvrages hautement spécialisés permettent de re découvrir certaines périodes à travers l'étude poussée des caractéristiques physiques des sites investigués.

Il existe aussi des publications en partenariat avec les éditions Ouest France dont une sur fouilles et découvertes en Alsace.

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> Le courage, c'est de comprendre sa propre vie... Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille... Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel.
( Jean Jaurès )

Je trouve leurs publications accessibles au grand public, tout en étant très bien faites. Pour l'amateur que je suis, j'en ai été toujours très content.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

Une tribune de Jean-Paul Jacob, président de l'INRAP, dans le Monde du 24/12/2010

"L'article qu'Hervé Morin consacre, dans Le Monde du 4 décembre, au "trésor des âges sombres" récemment mis au jour dans le Staffordshire, met en évidence l'importance des découvertes que les archéologues peuvent faire en Europe occidentale. Cependant cette découverte insigne (un trésor de plus de 1 500 objets totalisant plus de 5 kg d'or !) témoigne d'une réalité dramatique : celle de l'usage incontrôlé des détecteurs de métaux au Royaume-Uni, où leur utilisation par des "chercheurs de trésors" est permise. En France, leur usage est interdit tandis que leur vente reste autorisée, facilitant ainsi leur emploi par de véritables pilleurs de sites.

En effet, ces détecteurs, permettant d'identifier les objets métalliques enfouis dans le sol, sont utilisés inconsidérément par de nombreux amateurs ignorant la loi, mais aussi par des délinquants qui déterrent les objets métalliques sans aucune précaution et détruisent ainsi les sites.

Car les plus beaux objets sont des témoins muets lorsqu'ils n'ont pas été mis au jour dans le cadre d'une fouille archéologique. Il en va de même du butin des fouilles clandestines menées dans les pays du Sud, dont la convention de l'Unesco de 1970 sur le trafic de biens culturels prohibe la vente.
Dans le cas du trésor du Staffordshire, Terry Herbert, son inventeur, l'a déclaré aux autorités britanniques – ce qui a permis d'éviter qu'il ne soit fondu pour être vendu au poids de l'or – mais les archéologues n'ont pu intervenir sur le site qu'après plusieurs jours d'exhumation anarchique et le contexte archéologique a été partiellement perdu.

A contrario, on citera les remarquables résultats de la fouille de plusieurs tombes aristocratiques franques, conduite à Saint-Dizier, qui a livré non seulement de bijoux et un riche mobilier, mais aussi une foule d'informations sur ces élites de l'est de la France au haut Moyen Age.

Le trésor du Staffordshire a été sauvé et rejoindra le musée de Birmingham si la souscription publique permet qu'il reste le bien commun des Britanniques. Mais combien d'autres vestiges repérés à la "poêle à frire" disparaissent sous les pelles de pilleurs inconscients ou cupides ? On frémit à l'évocation de ces "détecteurs qui tournent à plein régime dans la région".

En France, l'usage de ces appareils est formellement interdit sans autorisation administrative, sous peine d'une contravention de 3 000 €. Mais surtout, la destruction de site et le vol de mobilier archéologique, corollaires de l'utilisation de détecteurs, sont des délits punis de sept ans d'emprisonnement et de 100 000 € d'amende. Paradoxalement, dans notre pays, la vente des détecteurs est libre, favorisant des usages clandestins de plus en plus fréquents. Ainsi, en moins de six mois, deux chantiers de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont été détruits nuitamment, par des pilleurs munis de ces appareils. Les objets métalliques y ont été volés et l'organisation des vestiges bouleversée, interdisant l'étude des indices restants.

On ne le sait pas assez, l'archéologie n'a pas pour finalité la découverte de chefs-d'œuvre. Elle recueille et étudie tous les indices, même les plus humbles, laissés par les sociétés passées pour tenter d'en restituer les modes de vie, l'habitat, la vie quotidienne, les pratiques religieuses, les moyens de subsistance, la gestion de l'espace, l'organisation sociale et, même, l'impact sur l'environnement. Ce sont donc ces "archives du sol" que détruisent les utilisateurs sauvages de détecteurs, la plupart du temps pour un maigre butin de monnaies romaines sans valeur vénale.

Conscient de la recrudescence des pillages, le ministre de la culture et de la communication a récemment chargé le Conseil national de la recherche archéologique d'une réflexion sur des mesures nouvelles pour lutter contre ce fléau. A cet égard, il paraît indispensable que l'Europe harmonise sa législation en matière d'usage mais aussi de vente de détecteurs, et que ceux-ci soient formellement interdits, hormis pour les besoins des professionnels spécialisés (bâtiment, travaux publics, etc.).

L'archéologie préventive s'efforce de "sauvegarder par l'étude" les sites menacés par l'aménagement du territoire. En France, l'Inrap mène ainsi chaque année plus de 1 500 diagnostics couvrant plus de 10 000 hectares, et plus de 200 fouilles. Ce sont là des recherches essentielles pour notre patrimoine archéologique et pour notre Histoire. Et il n'y a nulle urgence à remplir les musées publics et les collections privées d'objets "muets", aussi beaux soient-ils. Notre exigence, au contraire, doit être de préserver in situ, pour les générations futures, un patrimoine archéologique que les progrès de la science permettent, d'année en année, de mieux exhumer et de mieux étudier.

Laissons aux archéologues du futur d'autres Staffordshire !"

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Ira principis mors est

Merci Cornelis pour ce post que j'ai lu avec énormément d'intérêt

Effectivement vous mettez le doigt là où ça fait mal à savoir sur la plaie que représente les détectoristes.
Malheureusement une partie d'entre eux est irrécupérable car ils se foutent complètement de l'archéologie et encore plus de l'histoire, ils ne pêchent pas par ignorance mais par un vile appât du gain.
Donc je ne sais pas dans quelle mesure la pédagogie, l'information pourraient faire changer ce type de comportements criminels qui sont tout aussi assimilables à du vol de cuivre le long des voies ferrées qu'à un gentil loisir.

Enfin je serais curieux de connaître les conclusions du rapport que va remettre le conseil national de la recherche archéologique au ministère de la culture.

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> Le courage, c'est de comprendre sa propre vie... Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille... Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel.
( Jean Jaurès )

Excellent article qui met bien en exergue un problème essentiel: la vente est autorisée, mais pas (enfin pas "vraiment) l'utilisation. Mais l'auteur oublie, quand il précise les sanctions encourues, de signaler qu'hélas, avant d'appliquer des sanctions (qui me semblent peu dissuasives d'ailleurs), il faut d'abord trouver les coupables.

Et puis bien sûr, tout le souci du rapport qui devra être présenté au ministre ne sera pas de dresser un lamentable état des lieux, mais de proposer des solutions. Et là, ça risque d'être compliqué. Car il faudra aussi se poser la question d'un échelonnage des sanctions. En effet, le pauvre pékin pas bien renseigné qui fait ça pour s'amuser et sans bien comprendre le problème qu'il pose en farfouillant dans le champ du voisin mérite-t-il tout à fait la même sanction que celui (enfin, ceux) qui viennent délibèrement repérer et saccager un site de fouilles? Bien que je sois un fervent opposant aux détectoristes de tout poil, je ne le pense pas.

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Euhhh. J'ai mis le lien pour parler de l'archéologie préventive. Pas pour ouvrir un nouveau sujet anti-détectoristes.

Comme je l'ai déjà dit, que l'on condamne par principe tous les détectoristes, qu'ils respecte la loi ou pas va à l'encontre de mes principes. Ceux qui ne respectent pas la loi doivent être puni avec toute la rigueur permise. Mais, la généralisation que de très nombreuses personnes font sur ce forum dès qu'on évoque le sujet, ne donne de l'urticaire. C'est un peu comme si je considérais qu'aucun automobiliste ne respecte les limitations de vitesses parce que je sais que certains ne le font pas !

Sur ce, fin de la parenthèse, il y a suffisamment de sujets ouverts sur la question des détectoristes, même si on a du en fermer un certain nombre.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

Bonjour,
j'ai deux commentaires à faire sur le sujet
-Etant dans les travaux publics, je n'ose vous avouer le nombre d'histoires entendues dans lesquelles des petits ( et des gros, voire très gros) entrepreneurs ont préféré dissimuler la découverte de vestiges historiques ( et en ont donc causé la destruction) plutôt que de voir ralentir ou stopper un chantier.

-Avec le réchauffement climatique; et dans certaines régions la "disparition" du permafrost, ce sont des archives entières de l'histoire de la terre et de certains pans de l'histoire de l'humanité qui vont disparaître définitivement.

Bonjour

Au sujet de votre première remarque, l'archéologie préventive contient également un volet "connaissance", avec la carte archéologique, outil qui permet, ou devrait permettre, de rassembler toutes les informations archéologiques sur un territoire donné (sources textuelles, fouilles anciennes, projection des tracés urbains ou routiers...) Par la suite, on peut établir un zonage archéologique qui permet de varier la sensibilité de l'action des services d'archéo préventive. Dans une zone de basse sensibilité, le service régional de l'archéologie (SRA) ne recevra que les dossiers de zone d'aménagement, dans une zone de haute sensibilité, tous les dossiers de permis de construire. Une fois reçu le dossier, le SRA décide ou non de prescrire un diagnostic archéo, et éventuellement des fouilles. Dans ce contexte, seules les découvertes fortuites peuvent être dissimulées par l'aménageur, et, si la carte archéo est bien renseignée, elles sont relativement rares. L'archéologie préventive "à la française" n'existe que depuis 2001, donc tout ne marche pas comme prévu, malheureusement.

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Ira principis mors est