Le quatrième appartement des bains de Louis XV, utilisé de 1755 à 1763 était dans un endroit complètement voisin du troisième appartement, précisément dans le comble du cabinet du conseil sur la cour de marbre.
L’agrandissement de l’ancien cabinet du conseil de Louis XIV , la suppression du cabinet des perruques au premier étage , la démolition de leurs hautes voûtes, la création du plafond plat permirent la création d’un niveau intermédiaire entre le grenier en brisis et ce nouveau plafond.
Louis XV préféra transférer ses bains, ces anciens bains étaient relativement trop simples et trop petits.
L’ancien cabinet du Tour de 1748 fut démoli dans le brisis, le nouveau plancher fut monté et un entresol en soupente pour le service et les réservoirs fut reconstruit dans le brisis .Un escalier fut installé dans l’ancienne salle de bains de 1751 afin d’accéder à ce nouvel appartement des bains depuis le semi circulaire qui en restait son accès principal. Cette nouvelle installation recevra des systèmes d’adduction d’eau les plus modernes : elle fut pourvue de l’eau courante et de récupération des eux qui supprima le service des porteurs d’eau.
De l’escalier neuf, on débouchait dans la salle de bains , toujours dallée de marbre avec siphon de sol en son centre, pourvue d’une niche en renfoncement où étaient les baignoires cote cote, environnée de petites portes : une sur le passage de la garde robe et de la chambre des bains l’autre sur un placard. La pièce possédait une cheminée et une fenêtre, face aux baignoires, sur la cour des cerfs. Une porte, en vis à vis de la cheminée communiquait avec un couloir vers la chambre et un escalier de menuiserie qui descendait à la « petite galerie » célèbre par les tableaux des chasses exotiques qui la décorait. La chambre des bains était située au-delà de la salle de bains, entre deux petites pièces noires, dont une servait de cabinet de chaise au roi et l’autre de garde robe pour le valet de chambre ou une penderie pour les habits du roi . Un œil de bœuf éclairait la fin du couloir, et les deux autres la chambre proprement dite. Le lit était placé dans le fond face aux lucarnes.
Cet appartement correspondait à l’emprise actuelle de la grande bibliothèque des combles sur la cour de marbre.
La décoration de la chambre des bains consistait surtout en lambris de menuiseries, élégamment ornée notamment dans les embrasures des lucarnes. Un beau chambranle de marbre fut installé contre la cloison de la voûte de la grande chambre de parade. La salle de bains était décorée également, très certainement, comme à l’accoutumée, de lambris moulurés peint en blanc rehaussés de filets dorés ou de couleurs .
Rappelons que les baignoires, jugées comme des meubles, étaient de cuivre enchâssé de menuiseries peintes comme les boiseries, garnies de cannages et d’un plateau parfois tendu de damas ou de basin blanc identique au mobilier fonctionnel de salle de bains. Ce mobilier était généralement constitué de chaises de cannes peintes en blanc rechampies de filets de couleurs ou doré, enjuponnées de toiles en basin blanc brodé, de plusieurs tabourets et marchepieds du même type dont un ou deux, étaient plombés, servant à s’asseoir dans les baignoires. On trouvait également, soit dans la chambre soit dans la chambre, de simples tables de menuiseries, completement garnie de jupe de basin et de dentelles, servant de table de toilette. Les hommes , à l'instar des femmes, avait également, leur " toilette" avec notamment leur nécessaire à raser, les bassins, leurs pommades, leurs eaux de toilettes etc...
De la lingerie spéciale était fournie pour servir dans ces salles de bains, telle ce que l’on nommait les « équipages des bains » c’est à dire les baldaquins, les rideaux, les grands draps que l’on disposait dans les baignoires pour éviter le contact du cuivre chaud etc. Des frottoirs, des serviettes, des draps de bains, des « toilettes » ( nappe de la table de toilette et de la table à raser » ), des peignoirs, des robes de chambres, des pantoufles etc.… étaient également utilisées dans cette pièce, probablement remisés dans les placards et dans la lingerie entresolée.
La chambre des bains était généralement garnie d’un « meuble de chambre », tendue généralement de damas cramoisi, composé d’un lit en duchesse, plusieurs chaises et fauteuils, quelques tabourets, de petits meubles volants type guéridons et chiffonnières, et d’une belle commode d’ébénisterie et parfois d’encoignures. La garde robe renfermait un bidet à lunettes de marqueterie, ainsi que des encoignures à jours en gradins pour les pots-pourris.
Le déménagement des bibliothèques du roi condamna cette belle installation qui ne servit que cinq années.
Gentilhomme de la chambre
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