http://www.muches-de-domqueur.fr/Bonjour,
je me permet de ressortir ce sujet passionnant car j'ai été visité le week-end dernier les muches de Domqueur, un petit village picard situé sur la chaussée Brunehaut (Via Agrippa Lyon-Boulogne).
Le site est inscrit aux monuments historiques et il est ouvert au public tous les dimanche visites à 15h,16h, 17h. Un guide compétent et qui a pu lever pas mal de contre-vérités que nous avons étalés sur ce topic
la date et le contexte de la mise au points de ces muches : la guerre de trente ans, l'invasion espagnole des Flandres Françaises dont la frontière était la vallée de l'Authie. La garnison espagnole d'Auxi le Château n'avait pas une solde régulière et avait l'habitude de se nourrir sur l'habitant dans un rayon d'une vingtaine de Km.
Ce sont des ouvrages militaires défensif ne permettant le combats dans les boyaux qu'à 1 seul "fourrageur" espagnols contre deux villageois armées de piques ou d'arbalètes.
La construction initiale : il y a eu un réseau antérieur datant du début du XV ème siècle qui a été utilisé pour stoquer les gravas du creusement du réseau du XVIIème siècle. Mais le guide n'a pas su me dire pourquoi il a été creusé ni si il y a eu d'autres utilisations antérieures. Il a exclus l'idée d'une carrière antérieure car ici on est à 8 m de profondeur pas dans la veine de craie utilisable en construction qui se trouve plus bas.
Par contre il est possible que la craie broyée ait été utilisée depuis l'antiquité comme amendement alcalino-calcaire sur les sols acides des vallées argileuse aux alentours (Somme, Authie, Vimeuse) ou pour la culture sur brulis (forêt de Crécy).
Ou également pour la stabilisation des sols pour l'entretien de la chaussée Brunehaut.
Le fait que la température de base est toujours de 15°C a peut-être permis aussi de passer les grands hivers rigoureux du petit âge glaciaire à partir du XVème et expliquerait l'initiative des premières constructions.
L'ingénierie était très développée dans l'organisation des muches. Le système d'aération reposait sur des puits sous lesquels on faisait du feu, même et surtout en été, pour amorcer la circulation de l'air. Les techniques de creusement sans étayage nécessitent du personnel qualifié, mineurs, carriers ou sapeur.
Leur rémunération était remboursée par les habitants individuels sous forme du paiement d'un "ticket d'entré" payé une fois pour toute. Il n'y avait que de communautaire la rue principale, chaque muches double (bétail puis famille au fond) était ingénueusement cadenassée.