Ce nécessaire de toilette, actuellement exposé dans la niche de la salle de bains des petits appartements de la reine, a été commandé en 1791 par la reine à J.Palma. Il semble qu'il servit lors de la fuite de Varennes si l'on se réfère au cartel d'exposition ?
C'était une grande malle ouvragée qui contenait tout ce qui était nécessaire pour la toilette, les repas et le coucher durant un voyage. Toute grande dame en possédait. Il est logique que la reine en disposât, bien qu'elle usait de nécessaires de toilette en vermeil et porcelaine de Sévres ( dont elle offrit un exemplaire similaire à la comtesse du Nord ) dans ses appartements et à Trianon. Feu P. Verlet a étudié le grand nécessaire de la grande toilette de vermeil, héritée de la dauphine de Saxe, que la reine utilisait dans sa grande chambre de Versailles .
Le nécessaire comprend trois types d'objets :
-Ceux nécessaires aux soins de la toilette et de la parfumerie, composés surtout de plusieurs flacons de cristal à bouchons d'argent pour les " eaux de senteurs", huiles, parfums, d'étuis divers en maroquin, de pots à poudre, à pates, d'opiat ( produit pour laver les dents ).
-Ceux nécessaires à la collation et au breuvage ( des objets de camping avant l'heure ! ) : gobelet, chocalatière, moussoir, cuillières, tasses, sous-tasses, sucrier, pot à créme.
Parfois on trouvait des " cantines " pour des provisions, des écuelles à fermoirs, des aiguières, des couverts etc... que l'on rangeait dans les berlines de voyage. Ce nécessaire là ne comprend pas de cantine de ce type.
-Enfin des objets domestiques pour la toilette, le coucher, la correspondance, la couture etc... comme des aiguières à eau, des bassins, des bougeoirs, un miroir, un " carré de toilette" pour les brosses, peignes, boites à savon, boites à houppes ( poudrier ), des pelotes à épingles, une bassinoire d'argent à manche ouvragé, un écritoire avec ses étuis à crayons, d'autres étuis à ciseaux, à pinces, à cure-dents etc...
On voit ainsi que le nécessaire était donc en usage lors des voyages, dans les châteaux, les auberges, les relais de postes et les haltes en pleine campagne. Bien que ses composants soient identiques, mais il était souvent de matières plus somptueuses et en plus grand nombre, il ne faut donc pas le confondre avec la " toilette" d'apparat, "le meuble le plus somptueux des chambres des princesses" à Versailles.
Gentilhomme de la chambre
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