Raoul Glaber a écrit :
Jean-Claude a écrit :
Sven a écrit :
Je ne sais pas, on met bien Hobsbawn...
Parce que c'est un vieux monsieur respecté. Mais voyez ce qui se passe (assez justement d'ailleurs) avec Lacroix-Riz. La vulgate actuelle s'est formée sur bien des sujets en opposition et par rejet du marxisme: les maîtres à penser sont les Furet et Courtois, et bien imprudents sont ceux qui se risquent à es contredire.
Je crois que Lacroix-Riz remet en cause l'existence des famines en URSS en 1932 et est qualifiée de négationniste par certains. Au duo Furet-Courtois j'ajouterais Nicolas Werth. L'historiographie communiste a tellement été muselée pendant longtemps qu'elle se rattrape aujourd'hui ? Mais je suis hors sujet là.
Sur Annie Lacroix-Riz
Précision préalable pour éviter toute ambiguïté : je partage largement ses positions politiques, mais n'approuve pas, loin de là, toutes ses options historiographiques (en particulier ce que je considère comme un parti pris anti catholique et anti Vatican) et me suis parfois interrogé sur certains aspects de sa façon de procéder.
Elle ne nie absolument pas l'existence d'une famine en Ukraine. Ce qu'elle conteste, avec la véhémence qui est une de ses caractéristiques, c'est la thèse de Courtois & Cie pour qui cette famine aurait été délibérément organisée par le méchant Staline dans le but d'exterminer les malheureux Ukrainiens.
J'ai posé il y a quelque temps la question à un camarade spécialiste de l'URSS à l'époque de Staline, et beaucoup moins stalinien qu'Annie (et qui, contrairement à elle, dont le truc est les relations internationales, travaille sur les archives russes). Pour lui, la thèse de l'organisation délibérée de la famine ne tient pas. Il semble que les autorités, dont le souci principal était l'approvisionnement des villes, aient mis longtemps à se rendre compte de la situation dans les campagnes, donc à réagir.
Cela dit, je ne vous conseille pas pour autant de citer Annie à l'oral du CAPES. Ça risquerait d'être jugé comme un manque grave à l'"éthique du fonctionnaire" qui est désormais la première matière au programme, et sera bientôt l'unique. En fait, tout dépend sur quel jury on tombe, et ça, on ne peut le deviner à l'avance.