dom calmet a écrit :
Sinon le maghreb (excusez pour l'orthographe ) était donc bien un ensemble de colonies Ottomanes jusqu'à la colonisation française ?
Non, il s'agissait de seigneuries, arabo-berbères et plutôt littorales, inféodées
seulement d'un point de vue virtuel au sultan ottoman.
En réalité, les seigneurs locaux installaient leurs dynasties à la tête des différentes seigneuries, plus ou moins inféodées entre elles, avec leurs guerres inter-féodales, leurs guerres civiles plus ou moins mâtinées de guerres de succession (entre frères, oncles ou cousins régulièrement accusés de rébellions).
Par commodité, le sultan ottoman se contentait de la soumission des seigneurs en place et s'accommodait des renversements pourvu que les nouveaux venus se soumettent à leur tour à son autorité.
Le Maroc semble souvent s'être insurgé contre les Ottomans, attaquant leurs représentants locaux dans l'ouest algérien. Il subissait souvent des guerres civiles lorsque les frères, oncles ou cousins renversaient le roi en titre. Le vaincu semble s'être souvent allié avec les rebelles du Rif régulièrement insurgés contre le roi marocain.
L'Algérie, la Tunisie et la Libye n'étaient qu'une juxtaposition de petites seigneuries qui devaient s'appuyer sur l'autorité et la puissance ottomane pour échapper aux visées ibériques et piller les côtes européennes et la Méditerranée en sécurité.
Le sultan ottoman confère aux grands seigneurs locaux le titre de bey. Les beys du Maghreb gèrent leurs affaires de manière indépendante (Istamboul est trop loin pour intervenir efficacement) et sont eux-mêmes suzerains de seigneurs plus petits.
Comme il a été dit plus haut, l'intérieur des terres étaient entre les mains des seigneurs berbères, avec leurs propres inféodations, guerres civiles, de succession, etc., dont les ambitions entraient en compétition avec celles du roi du Maroc ou des beys du littoral.
Et tout ça se trahit, se renverse et guerroie incessemment pour des titres, des bourgades, des oasis, "du sable", etc.