Non, je ne vois pas pourquoi ce fil devrait être supprimé simplement à cause de quelques réactions IMBECILES et SUFFISANTES; ce sont ces réactions qui n'ont rien à faire ici, pas votre question, et ce sont celles-ci qui ont été supprimées (ainsi que les quelques réactions saines qui ont été postées, et que je m'excuse d'avoir aussi effacées).Alors reprenons, si possible sans diriger avec paresse vers quelques liens Wiki. Je ne connaissais rien non plus sur cette femme, alors j'ai ouvert mon Haroun-al-Rachid (c'est bien comme ça que ça s'écrit ?
) de André Clot (Fayard, 1986) qui donne quelques informations:
"Un Jour -on ignore à quelle date- Mahdi reçut de son père une jeune fille "mince et gracile comme un roseau", sans doute d'origine yéménite, que celui-ci avait achetée à la Mecque; elle se nommait Khaizurain. "Conduisez-la à mon fils et dites-lui qu'elle est faite pour avoir des enfants". Le grand calife ne se trompait pas et Khaizurain qui était suffisamment instruite pour ne pas détonner dans le milieu raffiné de la cour, sut vite trouver le chemin du coeur du jeune prince. Elle devait lui donner trois fils: Musa probablement en 764, Haroun deux ans plus tard. L'un et l'autre deviendront califes: Musa connaîtra un destin tragique, Haroun sera le plus illustre de la dynastie tandis que le troisième, Isa, demeurera presque inconnu.
Les voeux de Khaizurain étaient comblés. Son intelligence et son ambition firent le reste. Elle révéla soudain l'existence de sa famille, qu'elle avait jusque là cachée et bientôt Salsal, sa soeur aînée, séduisit Djafar, un demi-frère de Mahdi, dont elle eut un fils et une fille. Sous le nom de Zubayda ("Petite motte de beurre"), elle épousera son royal cousin, Haroun-al-Rachid. Les
Mille et une Nuits l'immortaliseront.
Amoureux infatigable, Mahdi eut d'innombrables concubines, dont Mamunah [...]C'est à propos d'elle que Khaizurain avoua un jour: "Aucune autre femme ne fit jamais ma position aussi difficile". [...] Mais Khaizurain , qui devint son épouse probablement en 775, dépassait de loin ces jeunes beautés par son intelligence, son esprit, son sens de l'humour, sa facilité à s'adapter à toutes les situations. Elle acquit peu à peu une grande influence sur Mahdi et tout naturellement sur les affaires de l'Etat".
[...]
Après la mort de Mahdi:"Au début, aucune affaire grave ne trouble les relations de Khaizurain et de son fils [Hadi, le nouveau calife]. Les privilèges et les honneurs dont elle jouissait du temps de Mahdi sont maintenus. Hadi lui montre respect et affection".
[...]
Mais après l'assassinat du vizir Rabi al Yunus, qui avait étroitement collaboré avec Khaizurain dans les moments difficiles après la mort de Mahdi, la situation se détériore:"Khaizurain entendait non seulement garder [son influence], mais l'accroître encore, selon la tradition orientale qui veut que le reine-mère occupe le premier rang. Fabuleusement riche, elle voyait ses antichambres se remplir de solliciteurs et la nombreuse cour qui l'entourait exaspérait Hadi. Il lui adressa un jour une lettre où il lui ordonnait de ne pas se mêler des affaires de l'Etat. Khaizurain n'était pas femme à courber la tête [...] Le jeune calife refusa une faveur qu'elle demandait pour le chef de la police. Comme elle insistait, Hadi lui dit violemment: "Souviens-toi bien de ceci: je jure par Allah et sur ma descendance que si j'apprends qu'un de mes généraux, un de mes fonctionnaires frappe à ta porte, je lui ferai couper la tête et je confisquerai ses biens [...]N'as-tu pas de fuseau pour occuper tes mains, de Coran pour prier Allah, de maison pour t'occuper ? Prends garde ! Et n'ouvre ta porte à personne, musulman, chrétien ou juif".
[...]
Il essaie alors de tuer sa mère:"Il lui envoya un jour un plat de riz accomapgné d'un mot disant qu'il l'avait trouvé excellent et qu'il aimerait le lui faire partager. Khaizurain le donna à son chien, qui mourut en quelques minutes. Puis elle fit savoir à son fils qu'elle aussi l'avait trouvé excellent. "Tu ne l'as pas mangé, sinon je serais maintenant débarrassé de toi; jamais il n'y eut de souverain qui ait vu régner sa mère à sa place".
[...]
A son tour, Hadi est empoisonné:"...Probablement, il avait absorbé un poison lent que sa mère avait fait verser dans un breuvage. [...] On raconte qu'elle hâta sa fin en le faisant étouffer avec des coussins par de jeunes esclaves".
[...]
Elle doit maintenant compter avec Yahya, le vizir du nouveau calife Haroun:"Les prodigieuses richesses de l'ancienne esclave yéménite ajoutent à sa puissance. Pendant plusieurs années, jusqu'à la mort de celle-ci, Yahya n'aura pas trop de toute son habileté pour louvoyer entre Haroun et une femme qui entendait plus que jamais jouir de l'autorité que sa qualité lui confère".
[...]
Elle fait un pélerinage à La Mecque:"
"Il fut triomphal. Les aumônes coulèrent, dit-on, comme les eaux d'un fleuve. Chaque jour ou presque, la reine mère donnait l'ordre d'édifier des abris pour les pélerins, des fontaines sur leur route, des mosquées. Elle retrouva la maison natale de Mahomet -ou celle qui passe pour telle- et la fit convertir en mosquée, ainsi que celle où se réunissaient le prophète et ses compagnons. On l'appellera pendant longtemps la "Maison de Khaizurain".
[...]
Khaizurain mourut à la fin de 789, probablement de mort naturelle. Elle avait à peine cinquante ans.